Ahmed Khalifa Niass
répondant aux questions de M. Kane dans l'émission "Jury Du Dimanche", a touché à plusieurs préoccupations sociales sur Iradio. Il a notamment mis un accent particulier sur le rôle du religieux dans le fonctionnement de l’Etat. Morceaux choisis
« Aujourd’hui, quel est le marabout qui siège au Conseil des ministres ? Qu’est ce qui l’interdit ? Quel est le marabout qui est gouverneur ? Quelqu’un peut-il être meilleur gouverneur de la région de Diourbel que le Khalife général des Mourides ou son représentant ? C’est cette dichotomie qui freine le Sénégal quelque part. Il y a une fausseté entre ce que l’Etat écrit et ce qu’il fait. Parce que les chefs d’Etat s’agenouillent devant les marabouts et le marabout est aussi puissant et malgré la puissance de l’Etat il fait s’agenouiller les ministres »
Que faut-il faire des communautés religieuses par rapport à l’Etat : en fait des partenaires de premier choix ?
L’Etat sénégalais tel qu’il est, est candidat à une série de réformes dont la plus importante est de réconcilier le peuple sénégalais avec lui-même en intégrant la religion telle que le CNRS français l’avait écrit : il propose une gestion de l’Etat tripartite : entre les administrateurs civils, les marabouts et les militaires. Et il l’a écrit depuis 35 ans.
La reforme prendra quelle forme ?
On doit réconcilier l’islam et l’Etat. Sinon, l’Etat sera toujours un colosse au pied d’agile.
C’est-à-dire réconcilier comment ?
Il faut que l’Etat accepte d’épouser la réalité. C’est-à-dire accepter que l’islam est une force sociale. Et que les partis politiques ne sont rien d’autres que des regroupements sociaux. Et que les deux se valent. Il va donc falloir les associer pour que l’Exécutif ait les moyens…
Source : https://letemoin.sn/le-marabout-est-aussi-puissant...