Près de deux ans après son élection à la tête du Parti travailliste, Ed Miliband s'est radicalement démarqué de ses prédécesseurs en affirmant vendredi que le parti s'était trompé dans sa politique d'immigration. Le leader de l'opposition a affirmé que Tony Blair et Gordon Brown avaient commis une erreur en ouvrant le marché du travail aux habitants des pays de l'Est dès 2004, sans imposer de période de transition.
«Nous avons gravement sous-estimé le nombre de personnes qui allaient venir (s'installer au Royaume-Uni), a déclaré Miliband, déjà aux affaires à cette époque-là. Nous étions émerveillés par la mondialisation et nous étions beaucoup trop optimistes quant à son impact.» Il estime que cette erreur d'appréciation a eu un coût politique important: «Nous nous sommes coupés des préoccupations des classes populaires.»
Ce décalage entre les travaillistes et leur électorat historique s'était illustré de manière cinglante lors de la campagne des législatives de 2010. En campagne, Gordon Brown avait été pris à parti par une retraitée qui s'inquiétait de la présence massive d'immigrés. Hors caméra, oubliant qu'il portait un micro-cravate, le premier ministre avait traité la sexagénaire de «bigote». L'incident avait fait le tour des médias. Brown avait ensuite rencontré Gillian Duffy pour lui présenter ses excuses, sans pour autant prendre en compte ses préoccupations, partagées par bon nombre d'électeurs travaillistes.
Doubler les pénalités
Miliband souhaite rompre avec cette époque. Faisant référence à Gordon Brown, Miliband a affirmé qu'il «ne demandai(t) pas “des emplois britanniques pour les Britanniques”», jugeant la promesse impossible à tenir.
En revanche, le chef des travaillistes a avancé plusieurs propositions pour lutter contre les effets potentiellement néfastes de l'immigration sur le marché du travail, à commencer par l'exploitation de la main-d'œuvre immigrée. Miliband souhaite doubler les pénalités imposées aux entreprises qui ne paient pas le salaire minimum à leurs employés. Il demande aussi que la formation de la main-d'œuvre britannique soit plus adaptée aux demandes des employeurs. Dans cet esprit, il suggère d'imposer l'obligation aux entreprises qui emploient plus d'un quart d'étrangers d'en informer les autorités.
Par amandine Alexandre
«Nous avons gravement sous-estimé le nombre de personnes qui allaient venir (s'installer au Royaume-Uni), a déclaré Miliband, déjà aux affaires à cette époque-là. Nous étions émerveillés par la mondialisation et nous étions beaucoup trop optimistes quant à son impact.» Il estime que cette erreur d'appréciation a eu un coût politique important: «Nous nous sommes coupés des préoccupations des classes populaires.»
Ce décalage entre les travaillistes et leur électorat historique s'était illustré de manière cinglante lors de la campagne des législatives de 2010. En campagne, Gordon Brown avait été pris à parti par une retraitée qui s'inquiétait de la présence massive d'immigrés. Hors caméra, oubliant qu'il portait un micro-cravate, le premier ministre avait traité la sexagénaire de «bigote». L'incident avait fait le tour des médias. Brown avait ensuite rencontré Gillian Duffy pour lui présenter ses excuses, sans pour autant prendre en compte ses préoccupations, partagées par bon nombre d'électeurs travaillistes.
Doubler les pénalités
Miliband souhaite rompre avec cette époque. Faisant référence à Gordon Brown, Miliband a affirmé qu'il «ne demandai(t) pas “des emplois britanniques pour les Britanniques”», jugeant la promesse impossible à tenir.
En revanche, le chef des travaillistes a avancé plusieurs propositions pour lutter contre les effets potentiellement néfastes de l'immigration sur le marché du travail, à commencer par l'exploitation de la main-d'œuvre immigrée. Miliband souhaite doubler les pénalités imposées aux entreprises qui ne paient pas le salaire minimum à leurs employés. Il demande aussi que la formation de la main-d'œuvre britannique soit plus adaptée aux demandes des employeurs. Dans cet esprit, il suggère d'imposer l'obligation aux entreprises qui emploient plus d'un quart d'étrangers d'en informer les autorités.
Par amandine Alexandre