C’est énorme, tout cela ! On sait déjà que le pouvoir grise, corrompt, rend carrément fou parfois. Les seuls délices du pouvoir expliquent cependant difficilement cette sortie de M. Sarr. Mes compatriotes qui le connaissent de prêt doutent sérieusement qu’il fût lucide au moment où il décochait ses flèches contre le président Mbow et pensent qu’il était plutôt dans les vignes du Seigneur. Il y ferait, semble-t-il, de très fréquents séjours.
A l’entame des Assises nationales, Oumar Sarr et ses amis de la mouvance présidentielle nous traitaient de tous les noms d’oiseaux et nous accusaient de tous les péchés d’Israël : complot, insurrection, coup d’Etat, sédition, etc. Ils nous menaçaient de Cour d’Assises, de Haute Cour de Justice, de Cour de Sûreté de l’Etat et que sais-je encore ! Ils nous déniaient jusqu’au droit de réfléchir sur les questions nationales. Cette prérogative relèverait exclusivement du président de la République élu. Depuis la restitution des conclusions des Assises, les courtisans du prince redoublent d’ardeur dans leurs attaques en règle contre les initiateurs. La sortie de M. Sarr contre l’honorable président Mbow s’inscrit dans ce cadre. Avant lui, d’autres morveux se sont essayés à cet exercice. Toutes ces attaques malveillantes laissent évidemment l’homme imperturbable.
Sul ker du ko tere feeñ, dit bien l’adage wolof. En d’autres termes, l’honorabilité du président ne saurait être entamée par des personnes d’un certain acabit. Je connais l’homme depuis de longues années. Il a été mon professeur d’histoire et de géographie au Collège moderne Blanchot de Saint-Louis. Je l’ai également connu comme Ministre de l’Education nationale de 1966 à 1968. Son honorabilité et ses compétences ont dépassé les frontières nationales. Il a été le Directeur général de l’Unesco pendant plus de dix ans. En cette qualité, il a mené un combat épique contre l’Occident en général, contre les Américains et les Anglais en particulier, pour sauvegarder la souveraineté de l’institution qu’il dirigeait. Un des camarades de M. Sarr, le Pr Iba Der Thiam, qui partage avec lui la cour du prince, a pris une part active dans ce combat titanesque. On comprend difficilement d’ailleurs qu’il assiste passif aux tirs groupés d’individus venus de nulle part contre celui avec qui il a cheminé pendant de longues années et qu’il connaît plus que tous les autres.
Le Pr Amadou Mahtar Mbow que j’ai eu l’honneur, le privilège et le plaisir de côtoyer tout au long du processus des Assises nationales est à mille lieues de celui que le courtisan wadien décrit. Il fait la fierté du Sénégal et de l’Afrique. Son honorabilité et sa crédibilité ne sauraient en aucun cas être souillés par des individus de l’acabit d’Oumar Sarr.
A la question du journaliste qui lui fait remarquer quand même que M. Mbow est une personne âgée, le troubadour wadien répond : « On ne peut pas parler à la fois français et wolof. Généralement, on définit, dans la langue française, mentir par ″ne pas dire la vérité, dire quelque chose de contraire à la vérité, cacher la vérité, induire volontairement en erreur″ » (L’AS du 4 août 2009). Si on lui applique sa définition, il ment. Il ment effrontément pour jouer sa minable partition dans la croisade contre les Assises et son président. Il ment pour plaire au prince et conserver ses privilèges. Comment cet individu peut-il se permettre, de la station où il se trouve, de traiter un homme de la dimension du Pr Mbow de menteur ? Mbay, sa wewu tànk, dit un autre adage wolof dont devrait inspirer le courtisan wadien, qui, au lieu de balayer devant sa porte, va s’intéresser aux ordures qui jonchent celle de son voisin. L’homme pour le plaisir duquel il insulte le Pr Amadou Mahtar Mbow est-il un champion de la vérité ? Nous n’en avons pas le sentiment, nous qui le suivons pas à pas depuis 1974, date de la création du Pds. Je convie le lecteur à passer avec moi en revue quelques déclarations et engagements de son champion, choisis au hasard parmi mille autres.
Il me revient, comme si c’était hier, l’intéressant compte rendu fait par Sud quotidien du 11 mars 2000, sur la première conférence de presse commune organisée par le Front pour l’Alternance (Fal), qui soutenait la candidature de Me Abdoulaye Wade, au second tour de l’élection présidentielle du 19 mars 2000. Cette conférence, à laquelle prenaient part tous les candidats qui s’étaient présentés contre Diouf sauf Djibo Ka, s’est tenue à l’Hôtel Indépendance de Dakar. Ce jour du 11 mars 2000, Me Wade s’est prononcé sans ambages sur beaucoup de questions, notamment sur la lancinante corruption en ces termes :
« Les corrupteurs socialistes se partagent l’argent de l’État comme l’autre jour au Petit Palais. S’agissant de Abdourahim Agne qui me diabolise, je peux vous dire qu’il a exporté des centaines de millions de francs Cfa à la Bnp de Paris. Je peux donner d’autres noms de personnes mais ils se taisent contrairement à Agne qui me diabolise. »
C’est exactement ainsi que s’exprimait le champion d’Oumar Sarr. Les Socialistes qui se partagent l’argent de l’État ! Le bon M. Agne qui le diabolise et, forfait plus grave encore, « a exporté des centaines de millions de francs Cfa à la Bnp de Paris » ! Ce fringant M. Agne qui, malgré les lourdes ardoises qu’il traîne, est aujourd’hui ministre de Me Wade ! C’est à n’y rien comprendre ! Nous ne sommes pas d’ailleurs au bout de nos surprises. A propos de cumul de fonctions, le même Me Wade déclare : « Le cumul des mandats a entraîné le cumul des votes. C’est un citoyen qui en vaut deux. Tout cela sera traité dans la Constitution. »
C’est terrible ! C’est proprement inouï et renversant ! Lui-même est aujourd’hui président de la République, secrétaire général national du Pds. Son homme de paille Papa Diop a été pendant toute une législature président de l’Assemblée nationale et maire de Dakar. Sans compter son autre (ancien) homme de confiance Abdoulaye Faye qui a cumulé pendant plusieurs mois ses fonctions de ministre d’Etat et de président du Conseil régional de Dakar ! Et Aminata Niane, qui est à la fois ministre et directrice générale de l’Apix ? Et le prince héritier Karim Wade, qui va cumuler son gros ministère avec la fondation Abdoulaye Wade, pour avoir l’œil sur les retombées financières du Monument de la Renaissance africaine ?
Restons toujours avec notre homme et rappelons une autre de ses fameuses déclarations, qu’il a faite cette fois-ci en réponse à une question du journaliste Francis Kpatindé (Jeune Afrique / L’Intelligent n° 2 054 du 23 au 29 mai 2 000, page 22) sur la santé des finances publiques à son arrivée au pouvoir :
« Franchement, je n’ai pas trouvé les caisses vides (….). Mais, derrière le budget en équilibre qu’on m’a laissé en héritage, je découvre chaque semaine des cas de détournement de deniers publics qui remontent parfois à plusieurs années. Opérées selon des techniques éprouvées par des cadres du Trésor, ces malversations portent sur plusieurs milliards de francs Cfa (…). Ces scandales ont été révélés par des inspecteurs généraux d’État, et la Justice s’en est aussitôt saisie. C’est moi qui ai porté plainte car, pour l’heure, je n’interviens pas. J’attends les résultats des audits en cours avant de me prononcer. Mais, on s’est rendu compte que certains établissements publics comme la Loterie nationale du Sénégal finançaient depuis des années le Parti socialiste (…). Pour l’instant, je me tais. Je parlerai lorsque je serai en possession d’audits irréfutables et contradictoires. »
Le lecteur ne rêve pas : c’est bien Me Wade qui a fait cette déclaration sans équivoque. Les résultats des audits lui seront remis plus tard et il en confiera le suivi à Idrissa Seck, alors son directeur de cabinet. Nous connaissons tous la suite inacceptable réservée à ces audits : les principaux mis en cause ont été purement et simplement blanchis et recyclés. Ils trônent aujourd’hui (ou ont trôné) au niveau le plus élevé du Parti au pouvoir et de l’Administration, comme ministres, députés, sénateurs, directeurs de services nationaux, présidents de conseil d’administration, etc. Les premiers noms, parmi tant d’autres, qui nous viennent à l’esprit sont : Landing Sané, Adama Sall, Sada Ndiaye, Assane Diagne, Salif Ba, Ibra Diakhaté (comptable particulier de Sada Ndiaye au Coud), etc. Sans compter les nombreux autres comme Ibrahima Sarr (ex-Dg de la poste) qui se la coulent douce tranquillement chez eux.
Plus de neuf ans après, le champion du courtisan Oumar Sarr nous revient, dans une lettre à Benno Siggil Senegaal, pour remettre sur la table la mauvaise gestion des Socialistes. Ce même champion de l’incohérence et des engagements non tenus – je serai plus courtois qu’Oumar Sarr – va nous étonner et nous indigner un peu plus, en donnant sa position sur la taille du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Voici ce qu’il déclarait, à ce propos, pour rassurer ses alliés de l’époque et les électeurs en général :
« Au lieu d’avoir une trentaine de ministres qui se serrent les coudes en Conseil des ministres, nous allons réduire la taille du gouvernement. Nous allons discuter du nombre optimum de députés. Nous sommes tous d’accord sur la suppression du Sénat. Nous allons réviser la Constitution pour installer un régime parlementaire afin de dégraisser la présidence de la République de ses pouvoirs exorbitants. Le secrétariat d’État à la présidence de la République va devenir un simple secrétariat (il s’agissait sûrement du Secrétariat général de la présidence de la République). »
Le lecteur peut apprécier. Notre homme fait exactement tout le contraire des engagements qu’il avait pris. Il avait donc manifestement caché la vérité – pour paraphraser le troubadour Sarr – à ses alliés et aux électeurs. En l’espace d’un peu moins de neuf ans en effet, il a grillé sept Premiers ministres, si on considère Idrissa Seck I et II. La moyenne de ses gouvernements à durée de vie particulièrement courte est de 39 ministres, sans compter les ministres conseillers dont personne ne connaît le nombre exact.
Je passe sous silence la discussion qu’il a eue avec ses alliés sur « le nombre optimum de députés », comme son accord sur la dissolution du Sénat. Je suis tenté de m’appesantir, par contre, sur cet autre engagement du candidat Wade : « Nous allons réviser la constitution pour installer un régime parlementaire afin de dégraisser la présidence de ses pouvoirs exorbitants. » A-t-on vraiment besoin de s’attarder sur la suite réservée à cet engagement ?
Un régime parlementaire, avec la présidence dégraissée de ses pouvoirs exorbitants ! Il y a vraiment tout un abime entre cet engagement et ce que nous vivons au Sénégal avec le président Wade. Comme quoi, les engagements et les promesses les plus solennels de cet homme ne sont que du vent. Il les fait avec la ferme intention de ne pas les respecter. De même, ses attitudes par rapport à certaines questions ne sont que de circonstance. Elles ne traduisent jamais une forte conviction. Elles sont dénuées de morale et de vertu républicaines. Nous n’allions pas tarder à nous en rendre compte dès la première année de son magistère. Ainsi, revenant d’une visite officielle au Pakistan, notre président bien aimé nous annonçait, avec une fierté non dissimulée, l’arrivée au Sénégal de 20 000 tonnes de riz sur un total de 400 000, qui avaient fait l’objet d’un contrat signé avec le gouvernement pakistanais. Ã des prix qui défient toute concurrence, précisait-il. Et pour rendre les choses plus alléchantes encore et se faire plus convaincant, le tout nouveau président de la République ajoutait sans sourcilier, tout en sachant qu’il nous racontait manifestement des histoires : « Je dois dire que le prix que les Pakistanais ont proposé au départ est nettement au-dessous du coût du riz au Sénégal. Déjà, il y a là une baisse très importante. La différence est déjà de 18 dollars la tonne dans le premier cas, et dans le second, il est prêt de 8 dollars, ce qui est déjà intéressant. Et ils nous vendent à un prix CAF (assurance comprise). Le contrat porte sur 400 000 tonnes de riz, c’est-à-dire sur le volume de nos importations et ils vont commencer par envoyer deux bateaux de 10 000 tonnes chacun, ce qui fera 20 000 tonnes (Le Soleil du 27 mars 2001). »
à l’époque, nombre de mes compatriotes ne connaissaient pas encore suffisamment l’homme, et prenaient pour argent comptant tout ce qu’il disait. Ngoor et Jekk en particulier se frottaient déjà les mains et attendaient avec impatience ce riz pakistanais providentiel. De riz pakistanais pourtant, il n’en fut point et, dans ce cadre, aucun bateau n’a jamais accosté au Sénégal !
Ngoor et Jekk n’étaient pas au bout de leurs peines et de leurs déceptions : ils allaient encore tomber sous le charme des promesses sans lendemain du champion d’Oumar Sarr. Rappelons, puisqu’avec notre homme-miracle il convient toujours de rappeler, qu’à l’occasion d’un Conseil présidentiel sur l’Agriculture tenu le 18 avril 2008 dans la grande salle de conférence du Méridien-Président, il lança officiellement la très ambitieuse Grande Offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana. Dans son discours introductif, notre président fanfaron décline, à la stupéfaction de l’assistance – le mot n’est pas très fort – les objectifs de ce programme, un programme vraiment fou celui-là. Des objectifs titanesques, pour l’hivernage en cours (2008-2009) : 2 000 000 de tonnes de maïs, 3 000 000 de manioc, 500 000 de riz, 2 000 000 pour les autres céréales (mil, maïs, fonio, sorgho), 400 000 000 de litres de lait (retenez votre souffle !), 43 500 tonnes de viande. Toutes ces prouesses en un hivernage qui allait démarrer dans un mois ou deux ! Je m’étais dit intérieurement : « Cette fois-ci quand même, ils se sont trompés de bonne foi sur leurs chiffres et sur le délai et ils vont se corriger. » Il n’en fut rien car, quelques jours seulement après, des affiches géantes placardées dans toute la ville de Dakar et sa banlieue, répétaient exactement les mêmes objectifs fous, par an !
Cependant, moins d’une semaine après le lancement officiel de cette Goana qui devait produire 500000 tonnes de riz dès la fin de l’hivernage 2008, Me Wade procédait à l’ouverture du Conseil national de développement des Collectivités locales (Cndcl) au Méridien-Président. A l’occasion, il déclare : « Ce matin (mercredi 23 avril 2008, ndla), j’ai reçu un message du Premier ministre de l’Inde qui m’a dit qu’il va fournir au Sénégal tous ses besoins en riz, c’est-à-dire 600 000 tonnes par an pendant six ans. » Notre affabulateur national promet ensuite fermement qu’il va réduire le prix du kilogramme de riz et affirme que les services de l’Armée seront sollicités pour l’acheminement de cette denrée (le riz indien) à l’intérieur du pays. Il interpelle ensuite son Premier ministre (absent de la rencontre) en lui demandant de « surveiller les débarquements ». Très en verve, il ajoute que, chaque mois, 50 000 tonnes seront débarquées et le riz acheminé dans les coins les plus reculés du pays. Plus d’un an après cette ferme promesse, point de riz indien à Dakar, à plus forte raison dans les coins les plus reculés du pays !
Toujours dans le cade de ses promesses sans lendemain, nous pouvons rappeler celles, récentes, que notre Zeus national a faites lors de la campagne électorale à laquelle il s’était activement impliqué, pour voler au secours de la liste de la « Coalition Sopi 2009 », apparemment mal en point quelques mois avant les élections locales du 22 mars 2009. A Ziguinchor, il déverse des torrents de louanges. Il avait déjà oublié qu’il avait promis de construire une résidence secondaire dans la ville lors de la campagne pour l’élection présidentielle de février 2007. Les populations, par politesse, se sont gardées de saisir l’occasion pour lui jeter cette promesse fantaisiste à la figure et lui demander où il en était avec la résidence secondaire de Touba, promise sept ans plus tôt ! Elles auraient pu lui demander également ce qu’est devenue sa promesse formelle de relier Dakar-Tambacounda-Ziguinchor par un chemin de fer à grand écartement. Un chemin de fer pour seulement quatre mois d’études et onze de travaux (cf « Le Populaire » du jeudi 18 mars 2004, page 5) !
On se souvient également qu’à Oussouye, lors de la campagne pour l’élection présidentielle de février 2007 – toujours elle –, il faisait saliver les populations en leur présentant la construction d’une centrale nucléaire comme imminente, une centrale qui allait fournir de l’électricité même aux pays voisins. Moins de trois ans après, la centrale d’Oussouye devient une centrale nucléaire mobile (sur un bateau) que devront construire les Russes. Décidément, rien n’est vraiment impossible à cet homme, qui s’engage aussi à construire un tramway en six mois et trois TGV au bout de quatre ans (2008-2011), sans compter l’usine de montage d’avions qui va bientôt voir le jour quelque part au Sénégal. J’allais oublier le tunnel sous le Fleuve Gambie qui désenclaverait notablement toute la Casamance naturelle.
L’homme promet donc, promet encore et promet toujours. Il a également noyé les pauvres populations de Kolda dans les mêmes torrents de promesses sans lendemain, notamment la construction dans la ville d’une université moderne. Il a fait la même promesse mirobolante à Matam.
Dommage que les populations de ces deux villes ne lui aient pas rafraîchi la mémoire sur l’université des métiers de Saint-Louis, qu’il s’était engagé à construire dans les meilleurs délais, lors de la campagne pour l’élection présidentielle de février 2007. Où en est-il aujourd’hui avec cette fameuse université ? Il avait même précisé que la maquette avait été faite et que l’endroit qui devait recevoir l’université avait été identifié (entre Saint-Louis et Gandon). Qui l’a entendu seulement en parler depuis lors ? Que ne termine-t-il pas d’abord l’université de Thiès, promise aussi dans la foulée de l’élection présidentielle de 2007 ?
A Kolda, notre Zeus national, toujours en campagne pour les élections locales du 22 mars 2009, s’est fermement engagé à construire un hôpital neuf doté d’équipements de dernier cri dans tous les départements du pays. Ce qui ferait au totale au moins une quarantaine. A Kaolack, sachant que l’assainissement est la priorité des priorités de la ville, il promet qu’il va faire appel à son « ami » français François Léotard (ancien Ministre des Forces Armées du Gouvernement Balladur reconverti dans les affaires et ayant eu maille à partir avec la Justice française), « pour résoudre définitivement le problème de l’assainissement et de l’insalubrité de la ville ». Il oublie que, en 2004, il avait déjà fait la même promesse sans lendemain (Le Quotidien des 19-20 juin 2004, page 3).
On peut à l’envi multiplier les promesses et engagements sans lendemain de l’homme qui nous dirige : le sénat supprimé puis ressuscité, mais qui ne devait pas nous coûter un franc et où ne devait pas siéger un seul ancien député, la rénovation de l’avion de commandement qui « a été totalement prise en charge par un ami qui préfère garder l’anonymat » et qui, à l’arrivée, nous aura coûté plus de trente milliards de francs Cfa, etc, etc. On pourrait y ajouter les forfaits qui entachent sa gouvernance meurtrie comme le dédommagement clandestin de la famille de Me Seye, l’incompréhensible grâce accordée à ses assassins, l’inique Loi « Ezzan », les fonds de Taïwan, la gestion rocambolesque des fonds spéciaux, le « Protocole de Reubeusse », tous scandales dont le moins grave coûterait à son auteur la destitution et peut-être même la Haute Cour de Justice, si nous étions dans une démocratie avancée, à l’image de celles des pays occidentaux.
Le troubadour Oumar Sarr ferme hermétiquement les yeux sur tout cela et traite de « menteur et de vieux briscard de la politique » une personne aussi honorable et aussi respectée que le Pr Amadou Mahtar Mbow. Non, le Pr Mbow n’est pas un menteur, ni un vieux briscard de la politique ! Le courtisan Oumar Sarr le sait parfaitement, lui qui cohabite au quotidien avec le plus gros menteur du Sénégal, peut-être même d’Afrique. Un menteur qui nous ment tous les jours et dont la parole ne vaut plus un sou. Le disciple de Bacchus ferait donc mieux de se taire et de jouir tranquillement des délices du pouvoir wadien, en attendant que demain, le voile épais qui recouvre sa nébuleuse gestion soit levé et livre tous ses secrets.
MODY NIANG, e-mail : modyniang@arc.sn
http://www.xalimablog.com/ModyNiang/