Celui-là même que le président Macky Sall était allé voir en premier dans l’entre-deux tours pour avoir l’onction du peuple des Assises nationales. Ahmadou Makhtar Mbow et Macky Sall sont restés très liés. Le président des Assises nationales a-t-il obtenu «récompense» de la part du chef de l’Etat ? Tout porte le croire par rapport à la nomination d’Amadou Kane. Ce dernier, à priori n’avait aucune relation avec Macky Sall et n’a pu être nommée à ce strapontin que grâce aux puissants lobbys politico-financiers tapis dans l’ombre. Patron de la puissante Bicis, avant d’être nommé ministre, autrefois banquier à la Bnp Paribas, introduit dans les cercles financiers français, le nouveau ministre des Finances du Sénégal incarne jusqu’à la caricature le «bon soldat des intérêts financiers». D’ailleurs, les analystes sénégalais ne s’y sont pas trompés qui ont très tôt fait de relever ces connexions franco-sénégalaises des milieux banquiers. Pour qui travaille Amadou Kane ? Pour les intérêts des banques françaises ? Ou pour le compte du Sénégal ? Sans douter du patriotisme de cet éminent banquier, force est de reconnaître que les lobbyistes d’affaires français ne pouvaient trouver meilleur représentant pour défendre leurs intérêts. Le défunt régime libéral avait réussi la prouesse de diversifier les investissements étrangers et l’ouverture des capitaux nationaux à d’autres canaux. Wade et son régime s’étaient détournés de l’axe traditionnel franco-européen pour ouvrir le pays aux investisseurs asiatiques et arabes. Qu’en sera-t-il avec la nouvelle politique financière du régime de Macky Sall. Un fait intéressant : le Premier ministre, Abdoul Mbaye, et le ministre des Finances, Amadou Kane, tous deux banquiers défendaient jusqu’à récemment les intérêts français au Sénégal. Peuvent-ils se départir de ces connexions par le seul fait de leur entrée dans le gouvernement ? Difficile de l’affirmer puisque d’après nos sources, Abdoul Mbaye et Amadou Kane constituent des cautions françaises que le nouveau président de la République aurait promis à ses souteneurs. Ces deux personnalités devraient permettre de re-fluidifier l’axe Dakar-Paris et le retour de quelques gros investisseurs français «lésés» sous le régime de Wade. Le Premier ministre et le ministre des Finances feront-ils mentir les sceptiques ? De leurs capacités à taire certaines clameurs et à mettre en avant les intérêts nationaux, en commençant par rendre publique leur patrimoine et à se défaire de leurs images de «cautions françaises», dépendra la crédibilité de leur gouvernance. Amadou Kane ne saurait échapper à aucun contrôle.
xamle.net
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