L'Afrique n'a pas attendu l'arrivée des applications iPhone pour adopter le « mobile banking ».
Opérationnel depuis décembre 2008, Orange Money, le service de paiement mobile lancé par BNP Paribas en Côte d'Ivoire, permet à ses clients d'effectuer des transactions via leur mobile, à partir d'un compte qu'ils peuvent recharger à hauteur de 100.000 francs CFA auprès des distributeurs partenaires. Les prélèvements s'élèvent à 3 % des montants transférés et 4 % des montants retirés. Preuve de son succès, le service, mis en place en partenariat avec Orange, a été étendu au Sénégal en avril.
Le mois dernier, la Société Générale, déjà présente dans onze pays d'Afrique subsaharienne, a de son côté rattrapé son retard en lançant son propre service au Sénégal. « Les pays émergents présentent un taux de bancarisation très faible. 5 % des Sénégalais ont un compte bancaire, alors que la moitié possède un téléphone portable, souligne Jean-Philippe Guillaume, directeur commercial et marketing pour la banque de détail hors France métropolitaine de la Société Générale. Il est indispensable de tenir compte de cette dichotomie si l'on veut toucher ces populations. »
Partenariats
Utilisé pour transférer de petites sommes d'argent à des particuliers ou à des commerçants, le paiement mobile constitue une alternative bienvenue au virement, à la carte bancaire et à la facturation papier dans de nombreux pays où l'économie repose encore sur l'argent liquide. Face à la rareté des réseaux bancaires, le succès de ces initiatives dépend cependant des partenariats avec les distributeurs et les grands facturiers. « Peu de réseaux bancaires se suffisent à eux-mêmes, insiste Jean-Philippe Guillaume. Le succès de ces services repose sur la multiplication des partenaires offrant des points cash, qu'ils soient bancaires ou non bancaires. »
Contrairement à BNP Paribas, la Société Générale a fait le pari d'un modèle ouvert, permettant à tout détenteur de mobile de se connecter, quel que soit son opérateur téléphonique. Mais elle travaille avec le Crédit Mutuel du Sénégal, institution de microfinance, pour les inscriptions et la gestion des espèces, et l'opérateur téléphonique Tigo pour la distribution du service et l'achat de recharges dans ses points de vente. Au Sénégal, les clients d'Orange Money peuvent payer leurs factures de téléphone fixe et mobile, ou encore leurs frais de scolarité grâce à un partenariat avec l'Ecole supérieure de commerce de Dakar.
Le modèle économique demeure cependant à trouver, comme l'ont compris les opérateurs téléphoniques, pionniers dans le domaine et dont certains ont dû élargir leur offre pour rentabiliser leur activité. Trois ans après son lancement par Vodafone en mars 2007, le service de paiement mobile M-Pesa, qui compte 9,5 millions de clients et 17.500 agences au Kenya, s'est ainsi enrichi de comptes épargne. Parents pauvres de la bancarisation, les pays émergents pourraient devenir le lieu d'une nouvelle révolution, celle du mobile banking détrônant les banques de réseau traditionnelles.
el malick seck politicosn.com
Opérationnel depuis décembre 2008, Orange Money, le service de paiement mobile lancé par BNP Paribas en Côte d'Ivoire, permet à ses clients d'effectuer des transactions via leur mobile, à partir d'un compte qu'ils peuvent recharger à hauteur de 100.000 francs CFA auprès des distributeurs partenaires. Les prélèvements s'élèvent à 3 % des montants transférés et 4 % des montants retirés. Preuve de son succès, le service, mis en place en partenariat avec Orange, a été étendu au Sénégal en avril.
Le mois dernier, la Société Générale, déjà présente dans onze pays d'Afrique subsaharienne, a de son côté rattrapé son retard en lançant son propre service au Sénégal. « Les pays émergents présentent un taux de bancarisation très faible. 5 % des Sénégalais ont un compte bancaire, alors que la moitié possède un téléphone portable, souligne Jean-Philippe Guillaume, directeur commercial et marketing pour la banque de détail hors France métropolitaine de la Société Générale. Il est indispensable de tenir compte de cette dichotomie si l'on veut toucher ces populations. »
Partenariats
Utilisé pour transférer de petites sommes d'argent à des particuliers ou à des commerçants, le paiement mobile constitue une alternative bienvenue au virement, à la carte bancaire et à la facturation papier dans de nombreux pays où l'économie repose encore sur l'argent liquide. Face à la rareté des réseaux bancaires, le succès de ces initiatives dépend cependant des partenariats avec les distributeurs et les grands facturiers. « Peu de réseaux bancaires se suffisent à eux-mêmes, insiste Jean-Philippe Guillaume. Le succès de ces services repose sur la multiplication des partenaires offrant des points cash, qu'ils soient bancaires ou non bancaires. »
Contrairement à BNP Paribas, la Société Générale a fait le pari d'un modèle ouvert, permettant à tout détenteur de mobile de se connecter, quel que soit son opérateur téléphonique. Mais elle travaille avec le Crédit Mutuel du Sénégal, institution de microfinance, pour les inscriptions et la gestion des espèces, et l'opérateur téléphonique Tigo pour la distribution du service et l'achat de recharges dans ses points de vente. Au Sénégal, les clients d'Orange Money peuvent payer leurs factures de téléphone fixe et mobile, ou encore leurs frais de scolarité grâce à un partenariat avec l'Ecole supérieure de commerce de Dakar.
Le modèle économique demeure cependant à trouver, comme l'ont compris les opérateurs téléphoniques, pionniers dans le domaine et dont certains ont dû élargir leur offre pour rentabiliser leur activité. Trois ans après son lancement par Vodafone en mars 2007, le service de paiement mobile M-Pesa, qui compte 9,5 millions de clients et 17.500 agences au Kenya, s'est ainsi enrichi de comptes épargne. Parents pauvres de la bancarisation, les pays émergents pourraient devenir le lieu d'une nouvelle révolution, celle du mobile banking détrônant les banques de réseau traditionnelles.
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