Une surproduction de diplômés pour un marché qui ne suit pas
Chaque année, des milliers d’étudiants sortent des universités et instituts de formation avec des diplômes en poche, mais sans perspectives réelles. Les chiffres sont accablants : plus de 30 % des jeunes diplômés sont au chômage, et ce taux grimpe encore plus pour certaines filières. Les entreprises, elles, se plaignent d’un manque de compétences adaptées à leurs besoins. Comment peut-on simultanément avoir une jeunesse surqualifiée et un tissu économique qui manque de talents ?
La réponse est simple : nous formons pour des emplois qui n’existent pas.
Les formations universitaires sont trop souvent déconnectées des réalités économiques. Elles produisent des diplômés avec un savoir académique solide, mais sans compétences pratiques, directement exploitables sur le marché du travail. Pis encore, l’obsession pour les diplômes a renforcé une mentalité où seule l’administration publique est perçue comme un débouché valable. Résultat : une fonction publique saturée et une jeunesse désillusionnée.
Les fausses solutions qui entretiennent le problème
Face à cette situation, plusieurs initiatives ont vu le jour, mais elles restent souvent inefficaces :
1. Les stages à répétition : Beaucoup de jeunes diplômés enchaînent des stages non rémunérés, sous prétexte de “gagner de l’expérience”, mais qui se transforment en exploitation pure et simple.
2. L’entrepreneuriat à tout prix : Lancer sa propre activité est encouragé, mais sans accompagnement adapté ni accès au financement, cela devient un mirage plutôt qu’une solution.
3. Les réformes cosmétiques : Des “réformes” éducatives sont annoncées régulièrement, mais elles restent superficielles et ne répondent pas au vrai problème d’adéquation entre formation et emploi.
Ce qu’il faut faire – maintenant
Il est temps d’arrêter les demi-mesures et d’adopter des solutions radicales :
• Refondre le système éducatif : Il faut rapprocher les universités et centres de formation des entreprises, en intégrant des modules pratiques, des certifications professionnelles et des stages obligatoires rémunérés, dès les premières années.
• Valoriser les métiers techniques et les compétences numériques : L’avenir du travail repose sur les métiers du digital, de l’énergie, de l’industrie et des services techniques. Il faut décomplexer ces secteurs et y investir massivement.
• Créer des ponts entre la formation et le marché du travail : Un système de formation en alternance, avec un fort engagement du secteur privé, permettrait de former pour des besoins réels.
• Favoriser l’accès au financement pour les jeunes entrepreneurs : Plutôt que de distribuer des fonds à l’aveugle, il faut des incubateurs solides, un accompagnement à long terme et un accès facilité au crédit.
Le Sénégal ne peut pas se permettre de laisser sa jeunesse dans l’attente indéfinie d’un hypothétique emploi. Il faut cesser de former des chômeurs et commencer à former des travailleurs. Tant que nous ne briserons pas ce cercle vicieux, nos jeunes continueront de rêver d’ailleurs et notre développement restera une promesse non tenue.
Et vous, quelles sont vos solutions ? Commentez et partagez l’article pour enrichir le débat !
Adama Diop,
Natif du village d'Agnam-Goly résidant au Canada
Chaque année, des milliers d’étudiants sortent des universités et instituts de formation avec des diplômes en poche, mais sans perspectives réelles. Les chiffres sont accablants : plus de 30 % des jeunes diplômés sont au chômage, et ce taux grimpe encore plus pour certaines filières. Les entreprises, elles, se plaignent d’un manque de compétences adaptées à leurs besoins. Comment peut-on simultanément avoir une jeunesse surqualifiée et un tissu économique qui manque de talents ?
La réponse est simple : nous formons pour des emplois qui n’existent pas.
Les formations universitaires sont trop souvent déconnectées des réalités économiques. Elles produisent des diplômés avec un savoir académique solide, mais sans compétences pratiques, directement exploitables sur le marché du travail. Pis encore, l’obsession pour les diplômes a renforcé une mentalité où seule l’administration publique est perçue comme un débouché valable. Résultat : une fonction publique saturée et une jeunesse désillusionnée.
Les fausses solutions qui entretiennent le problème
Face à cette situation, plusieurs initiatives ont vu le jour, mais elles restent souvent inefficaces :
1. Les stages à répétition : Beaucoup de jeunes diplômés enchaînent des stages non rémunérés, sous prétexte de “gagner de l’expérience”, mais qui se transforment en exploitation pure et simple.
2. L’entrepreneuriat à tout prix : Lancer sa propre activité est encouragé, mais sans accompagnement adapté ni accès au financement, cela devient un mirage plutôt qu’une solution.
3. Les réformes cosmétiques : Des “réformes” éducatives sont annoncées régulièrement, mais elles restent superficielles et ne répondent pas au vrai problème d’adéquation entre formation et emploi.
Ce qu’il faut faire – maintenant
Il est temps d’arrêter les demi-mesures et d’adopter des solutions radicales :
• Refondre le système éducatif : Il faut rapprocher les universités et centres de formation des entreprises, en intégrant des modules pratiques, des certifications professionnelles et des stages obligatoires rémunérés, dès les premières années.
• Valoriser les métiers techniques et les compétences numériques : L’avenir du travail repose sur les métiers du digital, de l’énergie, de l’industrie et des services techniques. Il faut décomplexer ces secteurs et y investir massivement.
• Créer des ponts entre la formation et le marché du travail : Un système de formation en alternance, avec un fort engagement du secteur privé, permettrait de former pour des besoins réels.
• Favoriser l’accès au financement pour les jeunes entrepreneurs : Plutôt que de distribuer des fonds à l’aveugle, il faut des incubateurs solides, un accompagnement à long terme et un accès facilité au crédit.
Le Sénégal ne peut pas se permettre de laisser sa jeunesse dans l’attente indéfinie d’un hypothétique emploi. Il faut cesser de former des chômeurs et commencer à former des travailleurs. Tant que nous ne briserons pas ce cercle vicieux, nos jeunes continueront de rêver d’ailleurs et notre développement restera une promesse non tenue.
Et vous, quelles sont vos solutions ? Commentez et partagez l’article pour enrichir le débat !
Adama Diop,
Natif du village d'Agnam-Goly résidant au Canada