Cette affaire d'inceste est qualifiée d' ‘inédite’. Pour la bonne et simple raison que le viol suivi de grossesse est imputé au père biologique de la victime, Oulimata Sarr, âgée de 18 ans. Les faits ont eu lieu au quartier Darou Salam de Rufisque. Djadji Sarr a été arrêté et déféré au parquet par la police de cette localité. Il est en prison depuis le 02 septembre dernier. On lui reproche d'avoir mis enceinte sa fille qui est en classe de quatrième. Au procès, la fille portant un voile beige déclare que son père exerçait sur elle des attouchements sexuels. Et que c'est à la faveur d'une boisson somnolente qui l’a plongée dans un sommeil profond que le pater a abusé d'elle. Au réveil, elle ne pouvait plus tenir sur ses pieds à cause de douleurs atroces. Elle a ainsi constaté que son slip était maculé de sang.
Pour la victime présumée, ce n’est l’œuvre de personne d'autre que son père, parce qu'elle n'a jamais subi une conjonction sexuelle auparavant. Sa mère, Aminata Diop, qui a enfoncé le clou, s’est s'offusquée de la tentative d'étouffer l'affaire par le camp du père. C'est au terme d'un interrogatoire musclé que sa fille a lâché du lest en avouant que c’est son propre père qui l’a mise dans cette situation. La dame décrit ainsi le prévenu comme un ‘père irresponsable’ qui ne s'acquitte jamais de ses obligations parentales vis-à-vis de ses enfants. Les avocats de la victime quantifient le préjudice à 50 millions de francs, pour réparer la ‘blessure profonde’ subie par leur cliente.
Djadji Sarr, ancien militaire ayant servi l'armée sénégalaise 20 ans durant et âgé de 48 ans, était tout de blanc vêtu, hier, au procès où il a été jugé pour le délit de ‘viol commis par ascendant’. Il nie la prévention. Cette affaire, il la qualifie de ‘complot’ contre sa personne. Il indique que la fille, qui ne vit pas sous son toit, n'est jamais entrée dans sa chambre à coucher, parce qu'elle ne s'entend pas avec sa nouvelle épouse. D'ailleurs, c'est de sa propre initiative qu'elle l'a amené à l'hôpital pour test. Pour couper court à ses accusations, il exige même un test Adn, à ses frais, pour prouver son innocence à la face du monde. Djadji Sarr s'offusque de cette ‘cabale’ qui ternit son honorabilité et fait que ses enfants et sa femme - actuelle - sont regardés d'un mauvais œil.
La plaidoirie du collectif des avocats de la défense (Mes Ousseynou Ngom, Boubacar Dramé et Ciré Clédor Ly) se résume en cinq éléments. Primo, l'‘aisance déconcertante’ de la victime, qui n'a éprouvé aucun gêne à raconter son calvaire, inquiète les avocats de la défense. Secundo, le test Adn n'est possible qu'à la naissance de l'enfant dans six mois (la fille est aujourd’hui enceinte de trois mois). Ce qui risque d'allonger le séjour carcéral de leur client emprisonné depuis le début du mois en cours. Le test Adn en cours de grossesse étant trop risqué, l'idéal de justice serait de le relaxer, car il a assez souffert de cette histoire, estime la défense. Tertio, le complot s'établit dans la mesure où la dame Alimatou Diop n'a pas pardonné à Djadji Sarr le fait de l'avoir mise en grossesse et d’aller épouser ensuite une autre femme. Une union illégale au cours de laquelle naîtra cette fille qui accuse aujourd’hui son père d'inceste.
Le quatrième élément est que la famille de Djadji Sarr est actuellement en héritage et son ex-amante veut en profiter pour se faire de l'argent. Dernier élément de la plaidoirie, l'avocat Ciré Clédor Ly sollicite la relaxe au bénéfice du doute. Il estime ainsi que le parquet fera sans doute appel, son client sera maintenu en prison et de ce fait, la Cour d'appel ordonnera le test Adn.
TROIS CAS DE FIGURE SE PRESENTENT CHEZ LE JUGE : Condamner à 10 ans de prison, relaxer ou ordonner un test Adn
Dans son délibéré, qui sera rendu ce 23 septembre prochain, trois cas de figure se présentent devant le juge en charge de ce dossier consécutif à un cas d'inceste, suivi de grossesse, qui met au banc des accusés Djadji Sarr. Condamner l'ancien militaire à 10 ans de prison ferme, ainsi que le prévoit la loi dans des affaires similaires. Il faut remarquer que toutes les histoires de mœurs que le tribunal traite régulièrement et qui ressemble à ce cas ont vécu le même traitement. La deuxième possibilité pour le juge est de suivre les réquisitions du parquet et le vœu du prévenu, en ordonnant un test Adn, pour déterminer la paternité de l'enfant que porte la victime présumée. Enfin, la troisième et dernière issue est de relaxer le prévenu au bénéfice du doute, pour donner gain de cause aux avocats de la défense.
TEST ADN POUR DETERMINER LA PATERNITE DE L'ENFANT : Le parquet se rebiffe
Au début du procès, le procureur de la République estimait qu'un test de grossesse était trop risqué pour la jeune fille enceinte. Ce qui fera dire à cet avocat de la défense, Me Boubacar Dramé, que ce risque d'un test Adn ne doit pas être minimisé. Mais lors de ses réquisitions, le maître des poursuites s'est rendu compte qu'il fallait s'adonner à cet exercice, dans l'intérêt du prévenu, de la victime ainsi que de l'enfant qui va naître. Il sera alors favorable à un test Adn pour déterminer la paternité de l'enfant que porte la victime présumée. Si nécessaire, le représentant du ministère public estime que le coût de l’expertise sera aux frais de la justice.
Cette attitude du parquet est mal perçue du côté de la défense. L'on qualifie d'‘étrange’ le fait de poursuivre une personne, de l'inculper et de le placer sous mandat de dépôt - donc la priver de liberté - pour venir ensuite demander un complément d'enquête. ‘L'accusation abandonne ses armes’. C'est ainsi que les avocats de la défense décrivent la position du parquet dans cette affaire.
Walfadjiri
Pour la victime présumée, ce n’est l’œuvre de personne d'autre que son père, parce qu'elle n'a jamais subi une conjonction sexuelle auparavant. Sa mère, Aminata Diop, qui a enfoncé le clou, s’est s'offusquée de la tentative d'étouffer l'affaire par le camp du père. C'est au terme d'un interrogatoire musclé que sa fille a lâché du lest en avouant que c’est son propre père qui l’a mise dans cette situation. La dame décrit ainsi le prévenu comme un ‘père irresponsable’ qui ne s'acquitte jamais de ses obligations parentales vis-à-vis de ses enfants. Les avocats de la victime quantifient le préjudice à 50 millions de francs, pour réparer la ‘blessure profonde’ subie par leur cliente.
Djadji Sarr, ancien militaire ayant servi l'armée sénégalaise 20 ans durant et âgé de 48 ans, était tout de blanc vêtu, hier, au procès où il a été jugé pour le délit de ‘viol commis par ascendant’. Il nie la prévention. Cette affaire, il la qualifie de ‘complot’ contre sa personne. Il indique que la fille, qui ne vit pas sous son toit, n'est jamais entrée dans sa chambre à coucher, parce qu'elle ne s'entend pas avec sa nouvelle épouse. D'ailleurs, c'est de sa propre initiative qu'elle l'a amené à l'hôpital pour test. Pour couper court à ses accusations, il exige même un test Adn, à ses frais, pour prouver son innocence à la face du monde. Djadji Sarr s'offusque de cette ‘cabale’ qui ternit son honorabilité et fait que ses enfants et sa femme - actuelle - sont regardés d'un mauvais œil.
La plaidoirie du collectif des avocats de la défense (Mes Ousseynou Ngom, Boubacar Dramé et Ciré Clédor Ly) se résume en cinq éléments. Primo, l'‘aisance déconcertante’ de la victime, qui n'a éprouvé aucun gêne à raconter son calvaire, inquiète les avocats de la défense. Secundo, le test Adn n'est possible qu'à la naissance de l'enfant dans six mois (la fille est aujourd’hui enceinte de trois mois). Ce qui risque d'allonger le séjour carcéral de leur client emprisonné depuis le début du mois en cours. Le test Adn en cours de grossesse étant trop risqué, l'idéal de justice serait de le relaxer, car il a assez souffert de cette histoire, estime la défense. Tertio, le complot s'établit dans la mesure où la dame Alimatou Diop n'a pas pardonné à Djadji Sarr le fait de l'avoir mise en grossesse et d’aller épouser ensuite une autre femme. Une union illégale au cours de laquelle naîtra cette fille qui accuse aujourd’hui son père d'inceste.
Le quatrième élément est que la famille de Djadji Sarr est actuellement en héritage et son ex-amante veut en profiter pour se faire de l'argent. Dernier élément de la plaidoirie, l'avocat Ciré Clédor Ly sollicite la relaxe au bénéfice du doute. Il estime ainsi que le parquet fera sans doute appel, son client sera maintenu en prison et de ce fait, la Cour d'appel ordonnera le test Adn.
TROIS CAS DE FIGURE SE PRESENTENT CHEZ LE JUGE : Condamner à 10 ans de prison, relaxer ou ordonner un test Adn
Dans son délibéré, qui sera rendu ce 23 septembre prochain, trois cas de figure se présentent devant le juge en charge de ce dossier consécutif à un cas d'inceste, suivi de grossesse, qui met au banc des accusés Djadji Sarr. Condamner l'ancien militaire à 10 ans de prison ferme, ainsi que le prévoit la loi dans des affaires similaires. Il faut remarquer que toutes les histoires de mœurs que le tribunal traite régulièrement et qui ressemble à ce cas ont vécu le même traitement. La deuxième possibilité pour le juge est de suivre les réquisitions du parquet et le vœu du prévenu, en ordonnant un test Adn, pour déterminer la paternité de l'enfant que porte la victime présumée. Enfin, la troisième et dernière issue est de relaxer le prévenu au bénéfice du doute, pour donner gain de cause aux avocats de la défense.
TEST ADN POUR DETERMINER LA PATERNITE DE L'ENFANT : Le parquet se rebiffe
Au début du procès, le procureur de la République estimait qu'un test de grossesse était trop risqué pour la jeune fille enceinte. Ce qui fera dire à cet avocat de la défense, Me Boubacar Dramé, que ce risque d'un test Adn ne doit pas être minimisé. Mais lors de ses réquisitions, le maître des poursuites s'est rendu compte qu'il fallait s'adonner à cet exercice, dans l'intérêt du prévenu, de la victime ainsi que de l'enfant qui va naître. Il sera alors favorable à un test Adn pour déterminer la paternité de l'enfant que porte la victime présumée. Si nécessaire, le représentant du ministère public estime que le coût de l’expertise sera aux frais de la justice.
Cette attitude du parquet est mal perçue du côté de la défense. L'on qualifie d'‘étrange’ le fait de poursuivre une personne, de l'inculper et de le placer sous mandat de dépôt - donc la priver de liberté - pour venir ensuite demander un complément d'enquête. ‘L'accusation abandonne ses armes’. C'est ainsi que les avocats de la défense décrivent la position du parquet dans cette affaire.
Walfadjiri