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Le point G enfin trouvé!

Rédigé par leral.net le Lundi 7 Mai 2012 à 18:10 | | 0 commentaire(s)|

Pendant longtemps, le match amoureux a vécu sans équipe, le plaisir de la femme fut laissé au vestiaire, tandis que celui de l’homme triomphait au stade de la jouissance. Une inégalité. Un délit d’amour. Ainsi étaient les mœurs…


Le point G enfin trouvé!
Le sexe : un sujet de société Avant que le mouvement d’émancipation des femmes ne vienne proclamer ce « droit au plaisir », si légitime, en considérant l’éducation sexuelle comme le fondement même de la libération des femmes, l’apprentissage de son corps passait soit par la mimétique (dans les sociétés rurales, l’éducation sexuelle se faisait dans la contemplation des bêtes qui s’accouplaient), soit par les fameux « on dit » : un bouche à oreille pas très franchement en faveur des femmes. Des cris féministes sont poussés « Il faut coucher et en plus il faut jouir à tout prix. C’est l’obsession. Avant, nous n’avions pas le droit de jouir, maintenant nous avons le devoir de jouir… »



Parallèlement à l’évolution des mœurs, les découvertes scientifiques se succèdent, et il en est une qui mérite toute notre attention. En pleine guerre mondiale, Ernst Gräfenberg découvre une zone érogène qui prendra plus tard, en 1981, le nom de point « G ». Le docteur Gräfenberg avait en effet exploré le corps de la femme afin d’y trouver la cachette de la plus puissante sensation physique de plaisir que le corps puisse porter. Avec le temps, les hommes ont dû découvrir que contrairement à des préjugés machistes, le plaisir de la femme n’est pas la résultante de la grosseur du phallus le vagin étant en effet très peu pourvu de nerfs il est très peu sensible: il existerait donc d’autres endroits où habite le plaisir lorsque précisément… la femme est habitée.



Appelé tour à tour « la perle noire », « la belle folle », « le clitoris interne » selon les civilisations depuis des millénaires, le point G serait situé sur la paroi antérieure du vagin, derrière l’os du pubis. Cependant ce point est resté très polémique et aucune étude scientifique sérieuse n’a été à même de mettre en corrélation la stimulation de cette zone et un plaisir provoquant l’orgasme chez la femme. Pourtant Adam Ostrzenski et son équipe de l’Institut de gynécologie de St. Petersbourg sont convaincus d’avoir la preuve de son existence. Selon leur étude publiée la semaine dernière dans le Journal of the sexual medicine, il serait long de 8,1 mm, large de 3,6 mm et haut de 0,4 mm. La petite cavité secrète du plaisir féminin se trouverait « sur la face dorsale de la membrane périnéale, à 16,5 mm de la partie supérieure de l’urètre, créant un angle de 35° avec la bordure latérale de celui-ci ».

Un risque d’instrumentalisation du corps humain bafouant la raison et les sentiments Au-delà de la qualité scientifique du travail – très discutable – des scientifiques, c’est le procédé utilisé pour la découverte de ce point qui est moralement très répréhensible et qui fait l’objet de notre réflexion. Pour le trouver, on a utilisé…le cadavre d’une femme de 83 ans. Le Daily Beast nous rapporte ainsi que l’équipe d’Adam Ostrzenski a procédé à la dissection de la paroi intérieure d’un vagin sur le “cadavre frais” d’une femme polonaise de 83 ans, et le Docteur Ostrzenski d’expliquer : Cette étude a confirmé l’existence anatomique du point G, ce qui pourrait conduire à une meilleure compréhension et à une amélioration de la fonction sexuelle des femmes. Pour savoir où était cet hypothétique point de jouissance – de toute manière non vérifiable de manière empirique sur un cadavre -, on a donc disséqué le corps d’une femme octogénaire. Une question vient alors immédiatement à l’esprit: où s’arrête donc la recherche scientifique et où commence le respect de la dignité du corps humain ?

Ne sait-on pas que le bonheur sexuel a plusieurs facettes aucunement réductibles à une simple mécanique ? Que le corps ne sait que peu s’exprimer sans le cœur ? Que la conquête du plaisir est d’abord l’affaire de son épanouissement personnel, puis d’une complicité ? L’instrumentalisation du corps de la femme pour ce genre de fin n’a rien de scientifique. Cela dégrade l’humain, sans le gratifier d’un quelconque mérite. On ne peut pas résumer la sexualité de chacun à une affaire de point G. On ne peut pas réduire les sentiments à la stimulation. Alors pourquoi procéder à l’instrumentalisation d’un corps au seul service du plaisir sexuel ? Le point G a donc bien été trouvé, mais il s’agit du point de la Grossièreté et de l’abjection. La notion de dignité devrait s’appliquer pleinement et à l’évidence aux recherches scientifiques. Quant à la notion de plaisir, elle doit rester associer à l’échange, à la découverte de son corps, et au respect de l’autre.