C'est une véritable malédiction du plagiat qui frappe le gouvernement roumain, atteint cette fois à son sommet. La revue scientifique Nature a accusé lundi le premier ministre roumain Victor Ponta, 39 ans, de plagiat dans la rédaction de sa thèse de doctorat en droit. Un dénonciateur anonyme a transmis à Nature des documents suggérant que plus de la moitié des 432 pages écrites par Victor Ponta sur le fonctionnement de la Cour pénale internationale est un texte dupliqué, sans références appropriées.
Des pans entiers du texte, présenté en 2003 à l'université de Bucarest, semblent être quasi identiques au contenu de monographies des spécialistes roumains en droit, Dumitru Diaconu et Vasile Cretu. Son mémoire reprendrait également une publication en anglais d'un autre spécialiste, Ion Diaconu.
Ponta a écrit sa thèse alors qu'il était secrétaire d'État dans le gouvernement d'Adrian Natase, qui était d'ailleurs son superviseur à l'université. Victor Ponta a réédité sa thèse par deux fois: sous forme de livre en 2004 et pour nourrir un essai sur la responsabilité en droit humanitaire. Dans les deux ouvrages, on retrouve les passages copiés.
Accusé de plagiat, un de ses ministres vient de démissionner
Ces allégations ont été sèchement réfutées par Victor Ponta. «M. Diaconu a rédigé la préface de mes travaux, c'est un peu étrange de plagier celui qui écrit votre préface», a-t-il relevé. Surtout, le premier ministre social-démocrate voit dans cette affaire une tentative de déstabilisation orchestrée par le président du pays, le libéral Traian Basescu. Depuis le renversement de son gouvernement de centre droit, victime d'une motion de censure fin avril, le président roumain entretient des relations tendues avec Ponta, à la tête d'une coalition d'opposition. Basescu et Ponta se disputent entre autres sur qui représentera la Roumanie au sommet européen.
Dans ce scandale de plagiat, Victor Ponta voit aussi la main d'un des conseillers de Basescu, l'ancien ministre de l'Éducation Daniel Funeriu. «Je suis habitué à cela avec M. Basescu, il devait être en colère contre moi et s'est mis à étudier ma thèse», a raillé Victor Ponta, qui est «prêt à se soumettre à toutes les vérifications». Il trouve d'ailleurs «comique» que la revue Nature, qui est spécialisée dans la science et la médecine, se soit penchée sur son doctorat en droit international. Mais la publication a toujours suivi, à vrai dire, l'actualité universitaire de la Roumanie et la politique scientifique du pays.
Ce scandale fait craindre une période d'incertitude pour la Roumanie. Victor Ponta, si la controverse enfle, pourrait trouver difficile de se maintenir à son poste. D'autant plus après le précédent Ioan Mang. Nommé le 7 mai dernier, le ministre de l'Éducation de Victor Ponta a été lui aussi visé par des accusations de pillage intellectuel et a démissionné une semaine plus tard. Des spécialistes en informatique japonais, taïwanais et israéliens avaient reconnu des passages entiers de leurs travaux dans huit publications de Ioan Mang. Ce dernier avait même recopié un premier jet que ces auteurs israéliens avaient finalement renoncé à publier en raison d'approximations conceptuelles. Une véritable loi des séries pour l'exécutif roumain: Ioan Mang avait été choisi comme ministre, car le premier choix de Victor Ponta, Corina Dumitrescu, avait été disqualifié pour le poste... toujours pour une affaire de plagiat.
(Avec AFP)
Des pans entiers du texte, présenté en 2003 à l'université de Bucarest, semblent être quasi identiques au contenu de monographies des spécialistes roumains en droit, Dumitru Diaconu et Vasile Cretu. Son mémoire reprendrait également une publication en anglais d'un autre spécialiste, Ion Diaconu.
Ponta a écrit sa thèse alors qu'il était secrétaire d'État dans le gouvernement d'Adrian Natase, qui était d'ailleurs son superviseur à l'université. Victor Ponta a réédité sa thèse par deux fois: sous forme de livre en 2004 et pour nourrir un essai sur la responsabilité en droit humanitaire. Dans les deux ouvrages, on retrouve les passages copiés.
Accusé de plagiat, un de ses ministres vient de démissionner
Ces allégations ont été sèchement réfutées par Victor Ponta. «M. Diaconu a rédigé la préface de mes travaux, c'est un peu étrange de plagier celui qui écrit votre préface», a-t-il relevé. Surtout, le premier ministre social-démocrate voit dans cette affaire une tentative de déstabilisation orchestrée par le président du pays, le libéral Traian Basescu. Depuis le renversement de son gouvernement de centre droit, victime d'une motion de censure fin avril, le président roumain entretient des relations tendues avec Ponta, à la tête d'une coalition d'opposition. Basescu et Ponta se disputent entre autres sur qui représentera la Roumanie au sommet européen.
Dans ce scandale de plagiat, Victor Ponta voit aussi la main d'un des conseillers de Basescu, l'ancien ministre de l'Éducation Daniel Funeriu. «Je suis habitué à cela avec M. Basescu, il devait être en colère contre moi et s'est mis à étudier ma thèse», a raillé Victor Ponta, qui est «prêt à se soumettre à toutes les vérifications». Il trouve d'ailleurs «comique» que la revue Nature, qui est spécialisée dans la science et la médecine, se soit penchée sur son doctorat en droit international. Mais la publication a toujours suivi, à vrai dire, l'actualité universitaire de la Roumanie et la politique scientifique du pays.
Ce scandale fait craindre une période d'incertitude pour la Roumanie. Victor Ponta, si la controverse enfle, pourrait trouver difficile de se maintenir à son poste. D'autant plus après le précédent Ioan Mang. Nommé le 7 mai dernier, le ministre de l'Éducation de Victor Ponta a été lui aussi visé par des accusations de pillage intellectuel et a démissionné une semaine plus tard. Des spécialistes en informatique japonais, taïwanais et israéliens avaient reconnu des passages entiers de leurs travaux dans huit publications de Ioan Mang. Ce dernier avait même recopié un premier jet que ces auteurs israéliens avaient finalement renoncé à publier en raison d'approximations conceptuelles. Une véritable loi des séries pour l'exécutif roumain: Ioan Mang avait été choisi comme ministre, car le premier choix de Victor Ponta, Corina Dumitrescu, avait été disqualifié pour le poste... toujours pour une affaire de plagiat.
(Avec AFP)