Moins de dix jours après sa prise de fonction, le nouveau président égyptien a engagé un bras de fer avec l'armée. Par décret, Mohammed Morsi a ordonné de rétablir le Parlement, dont la dissolution le 15 juin avait permis aux militaires de s'attribuer le pouvoir législatif en Égypte. Dans la foulée, le président de l'Assemblée du peuple égyptienne, Saad al-Katatni, a convoqué une session pour mardi.
L'Assemblée du peuple avait été élue en janvier. Le scrutin s'était soldé par un raz-de-marée islamiste, près de la moitié des sièges revenant aux Frères musulmans et près d'un quart aux fondamentalistes salafistes. Mais la Haute cour constitutionnelle avait par la suite invalidé ces législatives, en raison d'un vice juridique dans la loi électorale ayant régi le scrutin. Sur la base de cette décision de justice, le CSFA a annoncé en juin qu'il exercerait le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée du peuple. Au passage, le CSFA s'octroyait un droit de veto sur tout article de la future Constitution.
Mais la mesure était contestée par le parti de Mohammed Morsi, les Frères musulmans, principaux rivaux historiques des militaires et première force politique de l'Assemblée. Accusant l'armée d'avoir orchestré cette dissolution pour s'adjuger le pouvoir législatif et dénonçant un «coup d'État», ils ont considéré que l'Assemblée du peuple restait valide et gardait le pouvoir législatif.
Morsi «manque de respect à la justice»
La décision du chef de l'État, prise sans annonce préalable, a surpris tout le monde. Pour la presse égyptienne, c'est un «séisme politique», un défi lancé au Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui lui a remis le pouvoir exécutif après la présidentielle. «Morsi a dit au CSFA échec et mat», écrit en une le quotidien indépendant al-Watan, tandis qu'un autre quotidien, al-Tahrir, titrait «Morsi a battu le CSFA».
Mais d'autres relèvent que le chef de l'État risque d'avoir sur le dos l'appareil judiciaire. «Dans un pays démocratique, un président ne peut manquer de respect à la justice, a protesté Rifaat al-Saïd, chef du parti de gauche Al-Tagammu. Qu'il le veuille ou non, Morsi doit respecter les décisions de la justice». Le dirigeant politique a annoncé que plusieurs partis boycotteraient les sessions de la chambre.
Le décret présidentiel de dimanche prévoit aussi «l'organisation d'élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l'approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l'adoption d'une nouvelle loi régissant le Parlement». Pour examnier les mesures présidentielles, le CSFA a convoqué dimanche soir une «réunion urgente sous la présidence du maréchal Hussein Tantaoui». Mais pour l'heure, aucune réaction officielle du CSFA n'a été publiée.
Par lefigaro.fr
L'Assemblée du peuple avait été élue en janvier. Le scrutin s'était soldé par un raz-de-marée islamiste, près de la moitié des sièges revenant aux Frères musulmans et près d'un quart aux fondamentalistes salafistes. Mais la Haute cour constitutionnelle avait par la suite invalidé ces législatives, en raison d'un vice juridique dans la loi électorale ayant régi le scrutin. Sur la base de cette décision de justice, le CSFA a annoncé en juin qu'il exercerait le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée du peuple. Au passage, le CSFA s'octroyait un droit de veto sur tout article de la future Constitution.
Mais la mesure était contestée par le parti de Mohammed Morsi, les Frères musulmans, principaux rivaux historiques des militaires et première force politique de l'Assemblée. Accusant l'armée d'avoir orchestré cette dissolution pour s'adjuger le pouvoir législatif et dénonçant un «coup d'État», ils ont considéré que l'Assemblée du peuple restait valide et gardait le pouvoir législatif.
Morsi «manque de respect à la justice»
La décision du chef de l'État, prise sans annonce préalable, a surpris tout le monde. Pour la presse égyptienne, c'est un «séisme politique», un défi lancé au Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui lui a remis le pouvoir exécutif après la présidentielle. «Morsi a dit au CSFA échec et mat», écrit en une le quotidien indépendant al-Watan, tandis qu'un autre quotidien, al-Tahrir, titrait «Morsi a battu le CSFA».
Mais d'autres relèvent que le chef de l'État risque d'avoir sur le dos l'appareil judiciaire. «Dans un pays démocratique, un président ne peut manquer de respect à la justice, a protesté Rifaat al-Saïd, chef du parti de gauche Al-Tagammu. Qu'il le veuille ou non, Morsi doit respecter les décisions de la justice». Le dirigeant politique a annoncé que plusieurs partis boycotteraient les sessions de la chambre.
Le décret présidentiel de dimanche prévoit aussi «l'organisation d'élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l'approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l'adoption d'une nouvelle loi régissant le Parlement». Pour examnier les mesures présidentielles, le CSFA a convoqué dimanche soir une «réunion urgente sous la présidence du maréchal Hussein Tantaoui». Mais pour l'heure, aucune réaction officielle du CSFA n'a été publiée.
Par lefigaro.fr