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Le procureur de la CPI en visite au Sénégal

(leral) -- Le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), l'Argentin Luis Moreno Ocampo, est arrivé lundi à Dakar, pour s'entretenir avec le Chef de l'Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, dont le pays a été le premier au monde à ratifier les textes instituant la CPI.


Rédigé par leral.net le Mardi 12 Août 2008 à 08:59 | | 0 commentaire(s)|

Le procureur de la CPI en visite au Sénégal
"Je suis venu voir le président Wade parce qu'il jouit d'un respect inégalé en Afrique et dans le monde", a expliqué M. Ocampo à la presse.

"La CPI a besoin de ce pays et de son président, comme de tous les dirigeants africains", a indiqué le procureur, arrivé au Sénégal dans un contexte marqué par l'opposition de beaucoup de chefs d'Etat africains à l'inculpation de leur homologue soudanais, Omar El Béchir, selon l'Agence de presse africaine.

Dans une récente déclaration, le président Wade avait assuré que si le président Béchir était inculpé et objet de mandat d'arrêt international, il ne serait pas le bienvenu au Sénégal.

Il s'était abstenu de donner une positon ferme sur le dossier, ne se prononçant ni pour, ni contre l'initiative de la CPI, concernant El Béchir.

Créée en juillet 1998 et entrée en vigueur le 1er juillet après 60 ratifications, la CPI a pour mission de juger les auteurs de crimes contre l'humanité, les crimes de guerre, les crimes de génocide.

Le procureur de la CPI en visite au Sénégal
Luis Moreno-Ocampo : "j’ai fourni au Pr Wade des précisions sur la procédure au Darfour"

mardi 12 août 2008
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, était lundi à Dakar où il a rencontré le président sénégalais Abdoulaye Wade afin d’évoquer avec lui la situation au Darfour, a indiqué le magistrat à l’AFP.


« Je pense que nous devons continuer à expliquer aux dirigeants africains le cas (du Darfour), ce que nous faisons, pour qu’ils puissent ensuite s’acquitter de leurs responsabilités », a indiqué M. Moreno-Ocampo après sa rencontre avec le président Abdoulaye Wade.

« Je lui ai fourni des précisions sur les raisons pour lesquelles je mène une procédure au Soudan », a-t-il ajouté.

Le 14 juillet, le procureur du CPI avait demandé aux juges de la Cour d’émettre contre le président el-Béchir un mandat d’arrêt international pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité au Darfour, province de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile depuis 2003.

Le président Wade avait demandé le 17 juillet un an de sursis dans la procédure pour éviter un « chaos au Darfour ».

M. Wade estimait que « si les poursuites contre le président Béchir étaient maintenues, la situation au Darfour pourrait connaître une aggravation et un chaos indescriptible ».

« Le problème quittera le pénal pour n’être plus que politique. Or, dès que la politique entre dans un conflit, la raison et le droit en sortent », ajoutait le chef de l’État sénégalais, facilitateur dans le conflit Tchad-Soudan dont l’une des causes est la situation au Darfour.

« Je crois que les crimes à grande échelle (au Darfour) ne peuvent pas être commis sans un soutien politique, donc si les dirigeants africains sont au courant des crimes, ils seront les mieux à même de les faire cesser, parce qu’au bout du compte, les victimes sont des femmes africaines qui sont violées et tuées dans les camps, les victimes sont des enfants africains exposés à des conditions telles qu’elles ne peuvent que conduire à la mort », a expliqué lundi le procureur.

« Je crois que nous avons un objectif commun qui est celui de faire cesser les crimes », a-t-il dit, ajoutant qu’il continuerait à informer régulièrement les dirigeants africains et arabes sur la situation au Darfour.

« On peut être amis, mais la loi est la loi, » a indiqué M. Moreno-Ocampo, faisant référence aux bonnes relations qu’entretient M. Wade avec le président soudanais Béchir, tout en rappelant que M. Wade avait demandé à plusieurs reprises l’arrêt de la violence au Darfour.

Le 24 juillet, Abdoulaye Wade avait exclu l’hypothèse d’un asile dans son pays pour son homologue soudanais. Le Sénégal a signé le Statut de Rome en 1999. Il est l’un des quelque 30 pays africains, sur 106 pays au total au 1er juin dernier, à avoir paraphé ce traité.

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