Je rencontre d’ailleurs plus de partisans du Paris Dakar en Afrique qu’en France. Beaucoup de jeunes Sénégalais me font remarquer que cette épreuve était aussi une occasion d’avoir des contacts avec l’Occident. « J’ai rencontré beaucoup de motards, avec qui j’ai sympathisé. Alors que d’habitude dans mon quartier de Pikine (banlieue populaire de Dakar), les Toubabs (les blancs) sont très peu présents » m’a expliqué Hassan, un habitant de Pikine.
Un de ceux qui rêvent d’un visa pour l’Europe. Pas simplement pour y travailler ou s’y installer, mais aussi pour découvrir le « vaste monde ». Savoir comment les autres pensent. « Pourquoi les Africains seraient-ils les seuls à ne pas avoir le droit de voyager ? Parce que nous sommes pauvres ? » me demande-t-il. Je ne sais pas quoi lui répondre.
En tout cas, il aimait le Dakar. Beaucoup d’autres Sénégalais partagent son point de vue. Quand on leur parle du nombre de morts, certains font preuve de fatalisme. « De toute façon, avec ou sans rallye Paris Dakar, il y a des milliers de morts chaque année, sur les routes sénégalaises ».
Mais d’autres Sénégalais sont bien plus critiques, notamment des intellectuels. Ils dénoncent une « épreuve néo coloniale » et souhaite qu’elle reste en…Amérique latine. Ou même qu’elle disparaisse. Comme en témoigne cet éditorial au vitriol du quotidien dakarois Kotch, intitulé “Quand le permis de tuer se délocalise”
Le « Dakar » en Argentine :
Quand le permis de tuer se délocalise
Elle s’appelait Natalia Sonia Gallardo. Mais nul doute que pas grand monde ne se souviendra de son nom. Cette jeune femme qui croquait la vie à pleines dents a été fauchée par le véhicule « 4X4 » de l’allemand Mirco Shultis, lors de la première étape du fameux rallye «Dakar », qui se déroule cette année en Argentine. Elle n’est que la cinquante-cinquième victime de cette chevauchée fantastique qui, malgré son lot de tués, est restée fidèle à sa logique macabre et implacable : « The show must go on ».
Pour le plus grand bénéficie des chaînes télés, des annonceurs et bien entendu des organisateurs, le spectacle ne doit en aucun cas s’arrêter. Pour sûr, il n’y pas grand monde en Afrique, le continent qui a payé le plus lourd tribut au « Dakar », pour regretter ce déferlement annuel de grosses cylindrées pétaradantes.
On se demande même, après coup, comment les dirigeants africains ont pu tolérer pendant si longtemps que leurs territoires soient transformés en immenses terrains de jeu par une horde casquée venue d’Occident et qui se soucie comme d’une guigne d’accidents, souvent, mortels.
Pour une fois, nombreux sont les Africains qui sont enclins à remercier…Ben laden. En effet, ce sont les sbires sur le continent du plus célèbre terroriste du monde, par les menaces qu’ils faisaient peser sur les participants au « Dakar », qui ont obliger les organisateurs à « délocaliser » la course en Argentine, un continent où ils courent moins de risques de subir des attentats ou de se faire enlever.
Maintenant, c’est au tour de nos cousins d’Amérique latine de découvrir tout le mal qu’on pense de cette triviale poursuite entre autos et motos : accidents mortels, pollution, désastres écologiques…
La Funam (Fondation pour la défense de l’environnement), une Ong, a même déposé en décembre un recours pour empêcher que le « Dakar » ne passe par la province de Córdoba, accusant au passage les autorités argentines de n’avoir réalisé aucune étude sur l’impact environnemental de la course infernale. En pure perte : le « Dakar » est devenu un business trop lucratif pour s’émouvoir de ce genre d’états d’âme.
Barka BA le monde
Un de ceux qui rêvent d’un visa pour l’Europe. Pas simplement pour y travailler ou s’y installer, mais aussi pour découvrir le « vaste monde ». Savoir comment les autres pensent. « Pourquoi les Africains seraient-ils les seuls à ne pas avoir le droit de voyager ? Parce que nous sommes pauvres ? » me demande-t-il. Je ne sais pas quoi lui répondre.
En tout cas, il aimait le Dakar. Beaucoup d’autres Sénégalais partagent son point de vue. Quand on leur parle du nombre de morts, certains font preuve de fatalisme. « De toute façon, avec ou sans rallye Paris Dakar, il y a des milliers de morts chaque année, sur les routes sénégalaises ».
Mais d’autres Sénégalais sont bien plus critiques, notamment des intellectuels. Ils dénoncent une « épreuve néo coloniale » et souhaite qu’elle reste en…Amérique latine. Ou même qu’elle disparaisse. Comme en témoigne cet éditorial au vitriol du quotidien dakarois Kotch, intitulé “Quand le permis de tuer se délocalise”
Le « Dakar » en Argentine :
Quand le permis de tuer se délocalise
Elle s’appelait Natalia Sonia Gallardo. Mais nul doute que pas grand monde ne se souviendra de son nom. Cette jeune femme qui croquait la vie à pleines dents a été fauchée par le véhicule « 4X4 » de l’allemand Mirco Shultis, lors de la première étape du fameux rallye «Dakar », qui se déroule cette année en Argentine. Elle n’est que la cinquante-cinquième victime de cette chevauchée fantastique qui, malgré son lot de tués, est restée fidèle à sa logique macabre et implacable : « The show must go on ».
Pour le plus grand bénéficie des chaînes télés, des annonceurs et bien entendu des organisateurs, le spectacle ne doit en aucun cas s’arrêter. Pour sûr, il n’y pas grand monde en Afrique, le continent qui a payé le plus lourd tribut au « Dakar », pour regretter ce déferlement annuel de grosses cylindrées pétaradantes.
On se demande même, après coup, comment les dirigeants africains ont pu tolérer pendant si longtemps que leurs territoires soient transformés en immenses terrains de jeu par une horde casquée venue d’Occident et qui se soucie comme d’une guigne d’accidents, souvent, mortels.
Pour une fois, nombreux sont les Africains qui sont enclins à remercier…Ben laden. En effet, ce sont les sbires sur le continent du plus célèbre terroriste du monde, par les menaces qu’ils faisaient peser sur les participants au « Dakar », qui ont obliger les organisateurs à « délocaliser » la course en Argentine, un continent où ils courent moins de risques de subir des attentats ou de se faire enlever.
Maintenant, c’est au tour de nos cousins d’Amérique latine de découvrir tout le mal qu’on pense de cette triviale poursuite entre autos et motos : accidents mortels, pollution, désastres écologiques…
La Funam (Fondation pour la défense de l’environnement), une Ong, a même déposé en décembre un recours pour empêcher que le « Dakar » ne passe par la province de Córdoba, accusant au passage les autorités argentines de n’avoir réalisé aucune étude sur l’impact environnemental de la course infernale. En pure perte : le « Dakar » est devenu un business trop lucratif pour s’émouvoir de ce genre d’états d’âme.
Barka BA le monde