L'armée syrienne a continué vendredi sa contre-offensive dans la capitale, destinée à reprendre les quartiers de Damas contrôlés par les rebelles. Les violences ont fait 128 morts dans le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres. L'objectif semblait atteint dans le quartier de Midane, théâtre de violents combats jeudi.
Des journalistes emmenés par l'armée ont pu voir que la zone était entièrement contrôlée par les militaires gouvernementaux. De la fumée noire s'échappait encore d'appartements complètement dévastés, selon l'Agence France-Presse. Place Assakhané, trois corps de rebelles gisaient la tête ensanglantée, à côté de deux véhicules incendiés. L'armée a aussi pénétré le matin dans les quartiers de Kfar Sousseh, au sud-ouest de Damas, et de Jobar, à l'est, où le joueur de tambour du ramadan, chargé de réveiller les gens avant l'aube, a été tué d'une balle dans la tête, sans que l'on puisse savoir par qui.
Mais les combattants rebelles n'auraient pas l'intention d'abandonner et se seraient repliés dans d'autres parties de la capitale. «Vu les moyens employés contre Midane, avec des tirs d'artillerie depuis les collines, ils ne pouvaient pas tenir le terrain, estime le politologue Salam Kawakibi. Mais ils vont reprendre le combat ailleurs. La guérilla va continuer.» Les insurgés auraient réussi à incendier un centre d'entraînement des chabiha, les supplétifs du régime, proche du siège du Conseil des ministres.
Les quartiers qui échappent aux combats sont également envahis par des réfugiés venus des zones touchées. «Les habitants de Damas disent que des femmes et des enfants errent sur les trottoirs», raconte Salam Kawakibi. D'autres, en général plus aisés, ont fui vers le Liban. Leur nombre exact n'est pas encore établi.
L'irruption de la guerre dans la capitale a mis un frein aux habituelles manifestations du vendredi. Quelques manifestants ont tout de même bravé le danger, y compris dans le quartier de Midane réoccupé, et dans le quartier huppé de Mazé, où l'on réclamait «la mort du président» d'après l'OSDH.
Premiers combats à Alep
Le slogan du jour: «Le ramadan de la victoire sera écrit à Damas.» Le début du mois de jeûne avait été fixé à vendredi par les insurgés, mais à samedi par le régime, qui redoute les rassemblements quotidiens dans les mosquées inhérents au mois de prière.
Toutefois, l'événement le plus marquant est sans doute l'entrée en guerre d'Alep, deuxième ville du pays et capitale économique, où des combats ont éclaté dans plusieurs quartiers. C'était la première fois, depuis le début de la révolte il y a seize mois, que des affrontements avaient lieu dans cette cité jusqu'ici restée relativement à l'écart de la contestation. «De violents combats se déroulent dans les quartiers Salaheddine, Aazamiyé, Akramiyé et Ard el-Sabbagh», selon l'OSDH.
Par ailleurs, des funérailles ont eu lieu vendredi, en présence du vice-président Farouk al-Sharaa, pour les trois hauts responsables tués mercredi dans un attentat à Damas, Assef Shawkat, l'un des principaux responsables de la sécurité, le ministre de la Défense Daoud Rajha, et le général Hassan Turkmani, chef de la cellule de crise. Un quatrième homme, le chef de la Sécurité nationale, Hicham Bekhtiar, blessé dans le même attentat, a succombé vendredi à ses blessures.
Enfin un diplomate du ministère turc des Affaires étrangères a affirmé vendredi que trois généraux syriens avaient traversé la frontière pour se réfugier en Turquie, portant à 24 le nombre de généraux syriens qui ont fait défection au cours de la crise.
Par Pierre Prier
Des journalistes emmenés par l'armée ont pu voir que la zone était entièrement contrôlée par les militaires gouvernementaux. De la fumée noire s'échappait encore d'appartements complètement dévastés, selon l'Agence France-Presse. Place Assakhané, trois corps de rebelles gisaient la tête ensanglantée, à côté de deux véhicules incendiés. L'armée a aussi pénétré le matin dans les quartiers de Kfar Sousseh, au sud-ouest de Damas, et de Jobar, à l'est, où le joueur de tambour du ramadan, chargé de réveiller les gens avant l'aube, a été tué d'une balle dans la tête, sans que l'on puisse savoir par qui.
Mais les combattants rebelles n'auraient pas l'intention d'abandonner et se seraient repliés dans d'autres parties de la capitale. «Vu les moyens employés contre Midane, avec des tirs d'artillerie depuis les collines, ils ne pouvaient pas tenir le terrain, estime le politologue Salam Kawakibi. Mais ils vont reprendre le combat ailleurs. La guérilla va continuer.» Les insurgés auraient réussi à incendier un centre d'entraînement des chabiha, les supplétifs du régime, proche du siège du Conseil des ministres.
Les quartiers qui échappent aux combats sont également envahis par des réfugiés venus des zones touchées. «Les habitants de Damas disent que des femmes et des enfants errent sur les trottoirs», raconte Salam Kawakibi. D'autres, en général plus aisés, ont fui vers le Liban. Leur nombre exact n'est pas encore établi.
L'irruption de la guerre dans la capitale a mis un frein aux habituelles manifestations du vendredi. Quelques manifestants ont tout de même bravé le danger, y compris dans le quartier de Midane réoccupé, et dans le quartier huppé de Mazé, où l'on réclamait «la mort du président» d'après l'OSDH.
Premiers combats à Alep
Le slogan du jour: «Le ramadan de la victoire sera écrit à Damas.» Le début du mois de jeûne avait été fixé à vendredi par les insurgés, mais à samedi par le régime, qui redoute les rassemblements quotidiens dans les mosquées inhérents au mois de prière.
Toutefois, l'événement le plus marquant est sans doute l'entrée en guerre d'Alep, deuxième ville du pays et capitale économique, où des combats ont éclaté dans plusieurs quartiers. C'était la première fois, depuis le début de la révolte il y a seize mois, que des affrontements avaient lieu dans cette cité jusqu'ici restée relativement à l'écart de la contestation. «De violents combats se déroulent dans les quartiers Salaheddine, Aazamiyé, Akramiyé et Ard el-Sabbagh», selon l'OSDH.
Par ailleurs, des funérailles ont eu lieu vendredi, en présence du vice-président Farouk al-Sharaa, pour les trois hauts responsables tués mercredi dans un attentat à Damas, Assef Shawkat, l'un des principaux responsables de la sécurité, le ministre de la Défense Daoud Rajha, et le général Hassan Turkmani, chef de la cellule de crise. Un quatrième homme, le chef de la Sécurité nationale, Hicham Bekhtiar, blessé dans le même attentat, a succombé vendredi à ses blessures.
Enfin un diplomate du ministère turc des Affaires étrangères a affirmé vendredi que trois généraux syriens avaient traversé la frontière pour se réfugier en Turquie, portant à 24 le nombre de généraux syriens qui ont fait défection au cours de la crise.
Par Pierre Prier