Cette volonté générale peut-elle être antidémocratique ?
Attardons nous sur cette question tout en prenant le temps de découvrir ce qu’est l’opinion publique.
L'opinion publique, de son sens premier, est à la fois le fondement et le garant de la démocratie; son soutien est la condition d'existence de tout régime qui ne s'impose pas par la force. Elle est l’expression citoyenne de l’intérêt général, c'est à dire relative aux questions posées par la vie en société.
C'est un processus social qui s'articule dans le temps, aboutissant au processus de pensées réfléchis. C’est le résultat de l'activité discursive et son émergence est parallèle à l’élaboration de la démocratie.
Il est donc légitime de s'interroger sur les liens ambigus que peuvent entretenir ce processus démocratique et cette opinion publique, tant dans la théorie politique que dans l'histoire de son avènement.
Le processus démocratique et l'émergence de l'opinion publique: deux processus liés
Rousseau, dans Le contrat social, s'interroge sur les conditions théoriques de la possibilité d'une démocratie; il théorise non pas la pratique politique, mais l'institution du social. Par le contrat social, qui fait entrer les hommes en Société puisqu’ils abandonnent leur liberté naturelle pour choisir une liberté contractuelle, fondée sur le consentement de tous, et qui les transforment potentiellement comme des citoyens. Le peuple est à la fois acteur et sujet de la loi, car souverain. Dans ce contexte, se crée un "moi commun", par lequel chacun n'obéit qu'à lui-même en obéissant à tous.
La volonté générale provient des citoyens qui pensent que le bien de la collectivité réside indépendamment aux intérêts particuliers, et savent réprimer leurs instincts pour penser le bien de la collectivité. La volonté générale est une volonté morale, ce n’est pas une coalition d’intérêts. Elle se situe donc au delà de la somme des volontés particulières : « Il y a souvent bien de la différence entre la volonté de tous et la volonté de chacun; celle-ci ne regarde qu'à l'intérêt commun, l'autre regarde à l'intérêt privé, et n'est qu’une somme de volontés particulières » dixit Rousseau.
Ce ne sont pas les ex-présidents tunisien (Zin El Habidine BEN ALI) et égyptien (HOSNI MOUBARAK) qui diront le contraire. En effet, ces deux raïs qui, pendant plus d’un quart de siècle, ont fait souffrir leurs peuples n’auraient jamais envisagé un départ du pouvoir n’eut été la rigidité et le dévouement de la vindicte populaire, à accéder ipso-facto à un changement radical quid à sacrifier des vies humaines pour l’intérêt supérieur de la nation.
Ce jasmin maghrébin a finit par déposer ses baluchons au cœur du Sahel pour inspire les populations. C’est ce qu’a compris le peuple sénégalais qui en a marre du gouvernement de WADE et qui n’attend qu’une chose : son départ. Ce peuple, qui depuis plusieurs années, jouit d’une opinion publique manipulée, une vision marquée par la domination de certains groupes sur d’autres. Cette opinion publique, telle qu’elle est inventée, est antidémocratique dans la mesure où elle n’est que le masque de la force. Ce qui nous fait penser à Pierre BOURDIEU qui disait : « tout exercice de la force s'accompagne d'un discours visant à légitimer la force de celui qui l'exerce; on peut même dire que le propre de tout rapport de force, c'est de n'avoir toute sa force que dans la mesure où il se dissimule comme tel » extrait de son œuvre « L’opinion publique n’existe pas ».
Dans la perspective bourdieuiste, l'opinion publique révélée par cette pratique, loin de l'expression de l'intérêt général, est un artefact, car elle repose sur des postulats biaisés. Elle stipule que cette opinion publique peut être assimilée à une opinion sondée.
D'abord, les sondages postulent que tout le monde peut avoir une opinion, ensuite, que toutes les opinions se valent, et qu'elles ont autant de poids. Enfin, ils présupposent un accord sur les questions qui méritent d'être posées.
Et cette union du peuple sénégalais sera sacrée pour l’avenir de la nation. Si la jeunesse actuelle comprend qu’elle est seule face à son destin et accepte de remplir avec fierté cette lourde mission, l’avenir du Sénégal sera des meilleurs.
La volonté générale n'est pas une donnée; elle ne recoupe pas notre notion moderne d'opinion publique, dans la mesure où elle est une recherche permanente qui doit être celle de la société dans son ensemble. Sa condition d'existence est le civisme, exigence que chaque citoyen s'applique à lui-même.
L'opinion publique n'est pas, contrairement à certaines idées reçues, le fondement de la démocratie mais contribue, le plus souvent, au processus d’évolution de cette dernière. Elle peut passer de la volonté générale à la dérive populiste, de la même manière que les régimes démocratiques tentent de la contrôler, voire de la manipuler, sous couvert de sacralisation.
NDIAYE Ousmane
Ousmane8910@yahoo.fr
Attardons nous sur cette question tout en prenant le temps de découvrir ce qu’est l’opinion publique.
L'opinion publique, de son sens premier, est à la fois le fondement et le garant de la démocratie; son soutien est la condition d'existence de tout régime qui ne s'impose pas par la force. Elle est l’expression citoyenne de l’intérêt général, c'est à dire relative aux questions posées par la vie en société.
C'est un processus social qui s'articule dans le temps, aboutissant au processus de pensées réfléchis. C’est le résultat de l'activité discursive et son émergence est parallèle à l’élaboration de la démocratie.
Il est donc légitime de s'interroger sur les liens ambigus que peuvent entretenir ce processus démocratique et cette opinion publique, tant dans la théorie politique que dans l'histoire de son avènement.
Le processus démocratique et l'émergence de l'opinion publique: deux processus liés
Rousseau, dans Le contrat social, s'interroge sur les conditions théoriques de la possibilité d'une démocratie; il théorise non pas la pratique politique, mais l'institution du social. Par le contrat social, qui fait entrer les hommes en Société puisqu’ils abandonnent leur liberté naturelle pour choisir une liberté contractuelle, fondée sur le consentement de tous, et qui les transforment potentiellement comme des citoyens. Le peuple est à la fois acteur et sujet de la loi, car souverain. Dans ce contexte, se crée un "moi commun", par lequel chacun n'obéit qu'à lui-même en obéissant à tous.
La volonté générale provient des citoyens qui pensent que le bien de la collectivité réside indépendamment aux intérêts particuliers, et savent réprimer leurs instincts pour penser le bien de la collectivité. La volonté générale est une volonté morale, ce n’est pas une coalition d’intérêts. Elle se situe donc au delà de la somme des volontés particulières : « Il y a souvent bien de la différence entre la volonté de tous et la volonté de chacun; celle-ci ne regarde qu'à l'intérêt commun, l'autre regarde à l'intérêt privé, et n'est qu’une somme de volontés particulières » dixit Rousseau.
Ce ne sont pas les ex-présidents tunisien (Zin El Habidine BEN ALI) et égyptien (HOSNI MOUBARAK) qui diront le contraire. En effet, ces deux raïs qui, pendant plus d’un quart de siècle, ont fait souffrir leurs peuples n’auraient jamais envisagé un départ du pouvoir n’eut été la rigidité et le dévouement de la vindicte populaire, à accéder ipso-facto à un changement radical quid à sacrifier des vies humaines pour l’intérêt supérieur de la nation.
Ce jasmin maghrébin a finit par déposer ses baluchons au cœur du Sahel pour inspire les populations. C’est ce qu’a compris le peuple sénégalais qui en a marre du gouvernement de WADE et qui n’attend qu’une chose : son départ. Ce peuple, qui depuis plusieurs années, jouit d’une opinion publique manipulée, une vision marquée par la domination de certains groupes sur d’autres. Cette opinion publique, telle qu’elle est inventée, est antidémocratique dans la mesure où elle n’est que le masque de la force. Ce qui nous fait penser à Pierre BOURDIEU qui disait : « tout exercice de la force s'accompagne d'un discours visant à légitimer la force de celui qui l'exerce; on peut même dire que le propre de tout rapport de force, c'est de n'avoir toute sa force que dans la mesure où il se dissimule comme tel » extrait de son œuvre « L’opinion publique n’existe pas ».
Dans la perspective bourdieuiste, l'opinion publique révélée par cette pratique, loin de l'expression de l'intérêt général, est un artefact, car elle repose sur des postulats biaisés. Elle stipule que cette opinion publique peut être assimilée à une opinion sondée.
D'abord, les sondages postulent que tout le monde peut avoir une opinion, ensuite, que toutes les opinions se valent, et qu'elles ont autant de poids. Enfin, ils présupposent un accord sur les questions qui méritent d'être posées.
Et cette union du peuple sénégalais sera sacrée pour l’avenir de la nation. Si la jeunesse actuelle comprend qu’elle est seule face à son destin et accepte de remplir avec fierté cette lourde mission, l’avenir du Sénégal sera des meilleurs.
La volonté générale n'est pas une donnée; elle ne recoupe pas notre notion moderne d'opinion publique, dans la mesure où elle est une recherche permanente qui doit être celle de la société dans son ensemble. Sa condition d'existence est le civisme, exigence que chaque citoyen s'applique à lui-même.
L'opinion publique n'est pas, contrairement à certaines idées reçues, le fondement de la démocratie mais contribue, le plus souvent, au processus d’évolution de cette dernière. Elle peut passer de la volonté générale à la dérive populiste, de la même manière que les régimes démocratiques tentent de la contrôler, voire de la manipuler, sous couvert de sacralisation.
NDIAYE Ousmane
Ousmane8910@yahoo.fr