Situé seulement à 270 kilomètres de Dakar, il ne faut pas moins de cinq heures de voiture pour rejoindre le delta. Une seule route y conduit, avec son lot de camions chargés, ses réguliers contrôles de police et, pour les derniers kilomètres, une piste de sable plus trouée qu’un morceau de gruyère. Mais à l’arrivée, c’est l’émerveillement.
Sur 180 000 hectares, le Siné-Saloum oscille entre fleuve, terre et océan. S’y mêlent palmeraies, marais salants, savane, lagunes et forêts de palétuviers, ces arbres tropicaux qui poussent dans les marais. Les deux fleuves, le Siné venant du nord et le Saloum de l’est, se rejoignent à Foundiougne, un ancien avant-poste colonial.
Puis, sur plus de 40 kilomètres, le fleuve dessine environ 200 îles, avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Le delta, qui abrite le deuxième parc national du pays, s’étend sur 76 000 hectares. On y croise des tortues de mer, des dauphins, des phacochères et des hyènes. Mais surtout des milliers d’oiseaux : le parc en accueille plus de 250 espèces, du pélican au goéland en passant par la gracieuse aigrette.
70 000 nids sur l’île
Pas étonnant, donc, si l’île la plus connue dans la région s’appelle l’île aux Oiseaux. Elle se situe au large du delta, à une heure et demie de pirogue. En chemin, le bateau s’arrête pour observer deux pélicans sur un banc de sable ou des aigles palmistes perchés sur une branche. Bientôt, la fameuse île apparaît. Un ballet de plumes blanches et noires avec des pointes jaunes pour les becs. Des cris puissants et incessants. Des oiseaux par milliers.
« L’île est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, car elle abrite la plus grande colonie de nidification de sternes royales au monde, explique Max, le guide. Il y a aussi des sternes caspiennes, des goélands rayés et des mouettes à tête grise, la seule espèce sédentaire. Les autres viennent se reproduire ici et repartent ensuite en Europe. »
Et les oiseaux n’ont aucun mal à retrouver leurs petits parmi les 70 000 nids que compte l’île ! Max nous rappelle à l’ordre, il faut déjà partir pour ne pas trop les perturber. Lui peut rester un mois sur l’île, coupé du monde, pour surveiller et observer les oiseaux.
À la descente du bateau, Simone et Alain Goetghebuer, un couple de Belges, nous accueillent. Ils sont propriétaires de l’hôtel Keur Saloum, installé sur un bras du fleuve, dans le village de Toubacouta. Devant un plat d’huîtres grillées, ils racontent qu’ils sont venus en vacances ici il y a dix ans pour voir les oiseaux et qu’ils sont tombés amoureux de l’endroit.
Scènes de ménage entre amis oiseaux
Depuis, ils ont racheté l’hôtel et ont construit 48 chambres, en forme de huttes, avec climatisation et douche, et ajouté une piscine. L’idée était d’offrir un accueil de qualité tout en respectant l’environnement – l’hôtel utilise des énergies renouvelables – et en proposant d’observer la nature. L’écotourisme et la rencontre des populations locales, c’est aussi le choix d’Olivier Théry, directeur du tour-opérateur Chemins de sable et organisateur du voyage.
Au Sénégal, le voyage ornithologique peut être une immersion dans le delta du Siné-Saloum, dans le parc du Djoudj ou un mélange des deux. Dans le Siné-Saloum, Olivier Théry a un allié tout trouvé avec le couple d’hôteliers. Ces derniers ont créé une association de promotion du delta et participent à des projets de développement du village.
« Il y a beaucoup à faire, même si nous proposons déjà une longue liste d’activités », insiste Alain Goetghebuer. Outre la visite du village et des parties de pêches dans les eaux très poissonneuses du delta, il y a un ultime rendez-vous à ne pas manquer, le Reposoir.
Cette minuscule île enclavée et recouverte de mangroves est la chambre à coucher des hérons, aigrettes et autres oiseaux. On s’approche, le moteur de la pirogue coupé, pour les observer de près. Avant le coucher du soleil, vers 18 heures, ils se retrouvent sur l’île. Débutent alors les bagarres pour les meilleures places, les scènes de ménage et des discussions acharnées entre amis oiseaux. Un autre moment drôle, magique et étonnant dans cet écrin de verdure.
Estelle MAUSSION, au parc national du Siné-Saloum
Sur 180 000 hectares, le Siné-Saloum oscille entre fleuve, terre et océan. S’y mêlent palmeraies, marais salants, savane, lagunes et forêts de palétuviers, ces arbres tropicaux qui poussent dans les marais. Les deux fleuves, le Siné venant du nord et le Saloum de l’est, se rejoignent à Foundiougne, un ancien avant-poste colonial.
Puis, sur plus de 40 kilomètres, le fleuve dessine environ 200 îles, avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Le delta, qui abrite le deuxième parc national du pays, s’étend sur 76 000 hectares. On y croise des tortues de mer, des dauphins, des phacochères et des hyènes. Mais surtout des milliers d’oiseaux : le parc en accueille plus de 250 espèces, du pélican au goéland en passant par la gracieuse aigrette.
70 000 nids sur l’île
Pas étonnant, donc, si l’île la plus connue dans la région s’appelle l’île aux Oiseaux. Elle se situe au large du delta, à une heure et demie de pirogue. En chemin, le bateau s’arrête pour observer deux pélicans sur un banc de sable ou des aigles palmistes perchés sur une branche. Bientôt, la fameuse île apparaît. Un ballet de plumes blanches et noires avec des pointes jaunes pour les becs. Des cris puissants et incessants. Des oiseaux par milliers.
« L’île est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, car elle abrite la plus grande colonie de nidification de sternes royales au monde, explique Max, le guide. Il y a aussi des sternes caspiennes, des goélands rayés et des mouettes à tête grise, la seule espèce sédentaire. Les autres viennent se reproduire ici et repartent ensuite en Europe. »
Et les oiseaux n’ont aucun mal à retrouver leurs petits parmi les 70 000 nids que compte l’île ! Max nous rappelle à l’ordre, il faut déjà partir pour ne pas trop les perturber. Lui peut rester un mois sur l’île, coupé du monde, pour surveiller et observer les oiseaux.
À la descente du bateau, Simone et Alain Goetghebuer, un couple de Belges, nous accueillent. Ils sont propriétaires de l’hôtel Keur Saloum, installé sur un bras du fleuve, dans le village de Toubacouta. Devant un plat d’huîtres grillées, ils racontent qu’ils sont venus en vacances ici il y a dix ans pour voir les oiseaux et qu’ils sont tombés amoureux de l’endroit.
Scènes de ménage entre amis oiseaux
Depuis, ils ont racheté l’hôtel et ont construit 48 chambres, en forme de huttes, avec climatisation et douche, et ajouté une piscine. L’idée était d’offrir un accueil de qualité tout en respectant l’environnement – l’hôtel utilise des énergies renouvelables – et en proposant d’observer la nature. L’écotourisme et la rencontre des populations locales, c’est aussi le choix d’Olivier Théry, directeur du tour-opérateur Chemins de sable et organisateur du voyage.
Au Sénégal, le voyage ornithologique peut être une immersion dans le delta du Siné-Saloum, dans le parc du Djoudj ou un mélange des deux. Dans le Siné-Saloum, Olivier Théry a un allié tout trouvé avec le couple d’hôteliers. Ces derniers ont créé une association de promotion du delta et participent à des projets de développement du village.
« Il y a beaucoup à faire, même si nous proposons déjà une longue liste d’activités », insiste Alain Goetghebuer. Outre la visite du village et des parties de pêches dans les eaux très poissonneuses du delta, il y a un ultime rendez-vous à ne pas manquer, le Reposoir.
Cette minuscule île enclavée et recouverte de mangroves est la chambre à coucher des hérons, aigrettes et autres oiseaux. On s’approche, le moteur de la pirogue coupé, pour les observer de près. Avant le coucher du soleil, vers 18 heures, ils se retrouvent sur l’île. Débutent alors les bagarres pour les meilleures places, les scènes de ménage et des discussions acharnées entre amis oiseaux. Un autre moment drôle, magique et étonnant dans cet écrin de verdure.
Estelle MAUSSION, au parc national du Siné-Saloum