La crise en Syrie vient peut-être de prendre une nouvelle dimension. La Turquie l'a accusée dimanche d'avoir abattu vendredi l'un de ses avions de combat, un F-4 Phantom, dans l'espace international et non dans l'espace syrien comme l'affirme Damas. À la demande d'Ankara, le Conseil de l'Atlantique Nord se réunira mardi à Bruxelles pour évoquer cet incident.
Le gouvernement turc a reconnu que l'avion était entré momentanément dans l'espace aérien syrien, mais qu'il avait ensuite été abattu sans avertissement préalable par les Syriens alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien international, à 13 milles nautiques des côtes syriennes. Selon Ankara, l'avion effectuait sans armes une mission d'entraînement et de test d'un système radar en Méditerranée. S'exprimant à la télévision, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a mis en garde Damas: «Personne ne peut se permettre de mettre à l'épreuve les capacités (militaires) de la Turquie.» Damas a affirmé pour sa part qu'il s'agissait «d'un incident et non d'une agression». «Nous avons exercé notre droit de défense. Il n'y a pas d'animosité entre nous et la Turquie, mais une tension politique.» Selon la chaîne de télévision turque CNN-Türk, l'épave du chasseur turc a été localisée dimanche en Méditerranée, à 1300 mètres de profondeur. Ses deux pilotes étaient toujours portés disparus.
Les relations entre Ankara et Damas, pays alliés avant le mouvement de contestation, se sont tendues ces derniers mois. La Turquie a appelé au départ d'el-Assad et accueille sur son sol 32.500 réfugiés syriens ainsi que des chefs de l'Armée syrienne libre (ASL). Selon plusieurs médias anglo-saxons, la Turquie fournit également des armes aux rebelles en coordination avec la CIA et plusieurs pays arabes, ce que dément Ankara. En avril dernier, après des tirs des forces syriennes contre un camp de réfugiés syriens situé sur le territoire turc, la Turquie avait prévenu qu'elle ne tolérerait aucune action considérée comme une violation de sa sécurité et qu'elle n'hésiterait pas à demander une intervention de l'Otan au nom de l'article 5 du traité fondateur de l'alliance qui stipule qu'une attaque contre l'un des alliés revient à attaquer tous les autres.
Une centaine de morts par jour
Dans le même temps, la violence a franchi un nouveau palier en Syrie avec un bilan qui approche une centaine de morts chaque jour. En près d'une semaine, 646 personnes ont péri dans des combats, des assauts donnés par le régime et des bombardements de bastions rebelles, selon les chiffres fournis par l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Sur le plan politique, un nouveau gouvernement a été annoncé à Damas qui inclut pour la première fois un portefeuille de la «réconciliation nationale». Le «faucon» de la diplomatie syrienne, Walid el-Mouallem, le ministre de l'Intérieur Mohammad Ibrahim al-Chaar ainsi que son homologue à la Défense Daoud Rajha, sous le coup de sanctions américaines pour son rôle présumé dans la répression, restent toutefois en place.
Par Arielle Thedrel
Le gouvernement turc a reconnu que l'avion était entré momentanément dans l'espace aérien syrien, mais qu'il avait ensuite été abattu sans avertissement préalable par les Syriens alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien international, à 13 milles nautiques des côtes syriennes. Selon Ankara, l'avion effectuait sans armes une mission d'entraînement et de test d'un système radar en Méditerranée. S'exprimant à la télévision, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a mis en garde Damas: «Personne ne peut se permettre de mettre à l'épreuve les capacités (militaires) de la Turquie.» Damas a affirmé pour sa part qu'il s'agissait «d'un incident et non d'une agression». «Nous avons exercé notre droit de défense. Il n'y a pas d'animosité entre nous et la Turquie, mais une tension politique.» Selon la chaîne de télévision turque CNN-Türk, l'épave du chasseur turc a été localisée dimanche en Méditerranée, à 1300 mètres de profondeur. Ses deux pilotes étaient toujours portés disparus.
Les relations entre Ankara et Damas, pays alliés avant le mouvement de contestation, se sont tendues ces derniers mois. La Turquie a appelé au départ d'el-Assad et accueille sur son sol 32.500 réfugiés syriens ainsi que des chefs de l'Armée syrienne libre (ASL). Selon plusieurs médias anglo-saxons, la Turquie fournit également des armes aux rebelles en coordination avec la CIA et plusieurs pays arabes, ce que dément Ankara. En avril dernier, après des tirs des forces syriennes contre un camp de réfugiés syriens situé sur le territoire turc, la Turquie avait prévenu qu'elle ne tolérerait aucune action considérée comme une violation de sa sécurité et qu'elle n'hésiterait pas à demander une intervention de l'Otan au nom de l'article 5 du traité fondateur de l'alliance qui stipule qu'une attaque contre l'un des alliés revient à attaquer tous les autres.
Une centaine de morts par jour
Dans le même temps, la violence a franchi un nouveau palier en Syrie avec un bilan qui approche une centaine de morts chaque jour. En près d'une semaine, 646 personnes ont péri dans des combats, des assauts donnés par le régime et des bombardements de bastions rebelles, selon les chiffres fournis par l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Sur le plan politique, un nouveau gouvernement a été annoncé à Damas qui inclut pour la première fois un portefeuille de la «réconciliation nationale». Le «faucon» de la diplomatie syrienne, Walid el-Mouallem, le ministre de l'Intérieur Mohammad Ibrahim al-Chaar ainsi que son homologue à la Défense Daoud Rajha, sous le coup de sanctions américaines pour son rôle présumé dans la répression, restent toutefois en place.
Par Arielle Thedrel