Construit certainement pour être l’obstacle dont on pouvait en vain s’échiner à dénicher dans cette corniche auparavant, l’une des bretelles les mieux érigées de Dakar, le tunnel de Soumbédioune est fermé à la plus petite ondée. C’est moins un tunnel qu’un chenal qui prend eau. Un pont et un tunnel permettent généralement d’enjamber ou de percer des obstacles. Celui de Karim constitue lui, un double obstacle pour les usagers de la route qui ont pendant deux ans « galéré », ravalé leurs colères, en empruntant des circuits inusités, croisé des bulldozers, fatigué leurs amortisseurs sur des routes défoncées. Pour en arriver là !
Il n’a pas plu hier, mercredi 18 août selon M. Météo, que 55 mm à Dakar et le tunnel de Karim de se noyer. Il était impossible pour les automobilistes accablés pendant quelques heures de l’emprunter. Conséquences des embouteillages monstres dans la Médina « bantoustanisée » par la plus belle des corniches qui était censée améliorer la mobilité urbaine chahutée. Dakar étouffe en effet. Conurbation de plus de deux millions d’habitants, les infrastructures routières n’ont jamais suivi le rythme de l’accroissement de la population et des véhicules, chaque jour plus nombreux.
La « monstruosité » construite à coups de milliards de Fcfa pour l’idée que l’on voulait que nos visiteurs d’alors, venus participer au sommet de la Conférence islamique se fassent de nous, semble nous coûter beaucoup plus cher. La corniche ouest, transformée en rocade deux fois deux voies depuis l’avenue Peytavin jusqu’aux Mamelles, prend eau par plusieurs endroits.
Tous les milliards dont on dit qu’elle a coûté et dont on attend encore un audit indépendant et contradictoire, parce qu’argent du contribuable, emprunté ou obtenu en son nom suscitent pincement au cœur à la vue hier, du spectacle désolant de cette route fermée à la circulation à cause d’une petite pluie. On se surprend à penser à tous les hôpitaux, écoles et autres infrastructures structurantes dont ces milliards dépensés auraient pu servir à la construction.
Le Forum Civil, et avant lui, le Syndicat des architectes ont réclamé et continuent de réclamer l’audit technique de ces ouvrages si onéreux. Au regard de ce qui s’est passé hier et qui risque de se répéter avec cet hivernage, on ne peut ne pas souscrire à une telle demande. D’autant plus qu’elle pose des problèmes de sécurité, voire de vie et de mort des usagers. Par-delà des questions de gouvernance et de l’utilisation « osée » des deniers publics que les imperfections observables et observées par le commun posent, que se passera-t-il quand un taximan pilera sec en bas du toboggan qui surplombe les morts de Soumbédioune pour embarquer un hypothétique passager ? Lorsque un Ndiaga Ndiaye ou un bus Tata tombera en panne au beau milieu du tunnel ? Lorsque les sabots d’un cheval, dérapant sur un macadam trop neuf, déverseront sur la corniche la cargaison de poissons de la charrette sur toute la largeur de la chaussée ? Tous ces cas et d’autres auxquels on a assisté montrent à suffisance les défectuosités d’un projet à la va-vite, budgétivore, destiné à la galerie et peut être à remplir les poches… de quelques affidés
Madior FALL
Sudonline.Sn
Il n’a pas plu hier, mercredi 18 août selon M. Météo, que 55 mm à Dakar et le tunnel de Karim de se noyer. Il était impossible pour les automobilistes accablés pendant quelques heures de l’emprunter. Conséquences des embouteillages monstres dans la Médina « bantoustanisée » par la plus belle des corniches qui était censée améliorer la mobilité urbaine chahutée. Dakar étouffe en effet. Conurbation de plus de deux millions d’habitants, les infrastructures routières n’ont jamais suivi le rythme de l’accroissement de la population et des véhicules, chaque jour plus nombreux.
La « monstruosité » construite à coups de milliards de Fcfa pour l’idée que l’on voulait que nos visiteurs d’alors, venus participer au sommet de la Conférence islamique se fassent de nous, semble nous coûter beaucoup plus cher. La corniche ouest, transformée en rocade deux fois deux voies depuis l’avenue Peytavin jusqu’aux Mamelles, prend eau par plusieurs endroits.
Tous les milliards dont on dit qu’elle a coûté et dont on attend encore un audit indépendant et contradictoire, parce qu’argent du contribuable, emprunté ou obtenu en son nom suscitent pincement au cœur à la vue hier, du spectacle désolant de cette route fermée à la circulation à cause d’une petite pluie. On se surprend à penser à tous les hôpitaux, écoles et autres infrastructures structurantes dont ces milliards dépensés auraient pu servir à la construction.
Le Forum Civil, et avant lui, le Syndicat des architectes ont réclamé et continuent de réclamer l’audit technique de ces ouvrages si onéreux. Au regard de ce qui s’est passé hier et qui risque de se répéter avec cet hivernage, on ne peut ne pas souscrire à une telle demande. D’autant plus qu’elle pose des problèmes de sécurité, voire de vie et de mort des usagers. Par-delà des questions de gouvernance et de l’utilisation « osée » des deniers publics que les imperfections observables et observées par le commun posent, que se passera-t-il quand un taximan pilera sec en bas du toboggan qui surplombe les morts de Soumbédioune pour embarquer un hypothétique passager ? Lorsque un Ndiaga Ndiaye ou un bus Tata tombera en panne au beau milieu du tunnel ? Lorsque les sabots d’un cheval, dérapant sur un macadam trop neuf, déverseront sur la corniche la cargaison de poissons de la charrette sur toute la largeur de la chaussée ? Tous ces cas et d’autres auxquels on a assisté montrent à suffisance les défectuosités d’un projet à la va-vite, budgétivore, destiné à la galerie et peut être à remplir les poches… de quelques affidés
Madior FALL
Sudonline.Sn