Parmi ces soutiens de l’ancien président, figurent notamment Eddie Constance Komboïgo, chef du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré, et Gilbert Noël Ouédraogo, le chef de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA). Ces deux personnalités s’étaient déclarées candidates à la présidentielle.
Deux anciens ministres du dernier gouvernement de Compaoré, Toussaint Abel Coulibaly (aménagement du territoire et décentralisation) et Amadou Diemdioda Dicko (délégué à l’alphabétisation) ne pourront également pas se présenter, tout comme d’anciens députés et acteurs de la société civile.
Les 42 partisans sont reconnus coupables d’avoir « activement » soutenu un projet de modification constitutionnelle qui a été fatal au régime Compaoré. Le parti ADF/RDA s’était allié à celui de l’ex-président pour voter le projet de modification de la Constitution à l’Assemblée nationale en octobre 2014.
Ces personnes sont visées par une loi votée en avril par l’assemblée intérimaire mise en place après la chute de Blaise Compaoré. Ce texte frappe d’inéligibilité les personnes ayant « soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l’alternance démocratique ».
La Cour de justice de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest dont le Burkina est membre) avait, dans une décision rendue en juillet, affirmé que le Burkina Faso violait le principe de « liberté de participer aux élections et d’être élu ». L’institution ouest-africaine avait demandé au pays de revenir sur sa décision.
Les juges constitutionnels ont estimé que « l’Etat du Burkina Faso n’a pas mis en œuvre la décision… de la Cour de justice de la Cédéao » et que le code électoral excluant les pro-Compaoré des futures élections « reste en vigueur ».
Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Seule solution pour les partis de l’ex-majorité : remplacer les candidats déclarés « inéligibles » par de nouveaux.
Un régime dit de « transition », dirigé par le président Michel Kafando et le premier ministre Isaac Zida, a été mis en place après la chute de Blaise Compaoré. Il doit prendre fin avec les élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
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