Les nommés Ousmane Ndoye, Ousmane Noba Diallo et Ibrahima Wade Samb, jeune frère du premier cité, sont tous poursuivis pour divers délits : rassemblement illicite ayant occasionné des violences et voies de fait, destructions, dégradations, etc. Ils ont été arrêtés, avant d’être déférés au parquet, le 2 décembre dernier. Dès l’interrogatoire, Ousmane Ndoye, considéré comme le meneur de la bande, a tenté de dribbler son monde. Soutenant qu’il se trouvait sur les lieux, mais n’a pas participé aux jets de pierres, ni sur la maison de Kader Kane, ni sur le commissariat de la Médina. Ousmane Noba Diallo a tenu le même son de cloche. Ibrahima Wade Samb, de son côté, a déclaré avoir été impliqué dans les violences par erreur. « Quand j’ai entendu que mon jeune frère Ousmane Ndoye était entre les mains des policiers, je me suis rapproché du commissariat pour qu’une solution soit trouvée, mais personnellement, je ne faisais que collaborer avec la police, d’ailleurs, le commissaire, après m’avoir de remis des convocations pour les gens qui jetaient des pierres sur le commissariat et la maison de Kader Kane, m’avait demandé de collaborer avec eux. Je n’ai joué qu’un rôle d’intermédiaire, je n’ai rien cassé », arguera-t-il. Le témoin oculaire du nom de Babacar Thiam, a tenu des propos contradictoires, expliquant au tribunal que tous les trois étaient présents aux abords de la maison de Kader Kane, et que c’est bien leur groupe qui a cassé saccagé ladite maison, un acte inadmissible sur tous les plans, je les ai identifiés formellement ; Ousmane Ndoye était devant les jeunes qui jetaient des pierres », a-t-il martelé. Mais, concernant les événements survenus à la police, le témoin précise qu’il n’était pas présent sur les lieux. Face à la déclaration du témoin, Ousmane Ndoye est passé aux aveux. En reconnaissant qu’il était bel et bien présent sur le terrain de football. L’agent judiciaire de l’Etat, Babacar Bâ, a fustigé cette violence endémique sévissant dans le Navetane. Et d’informer que c’est le quatrième dossier impliquant des jeunes qui détruisent les biens de l’Etat, après ceux de Kolda, Tambacounda et Dakar. Aussi, demandera-t-il au tribunal de jouer son rôle d’arbitre, étant entendu que pour les intérêts civils, l’Etat ne demande qu’un franc symbolique. Le procureur a tenu le même son de cloche, mettant en relief le caractère violent des jeunes supporters de football qui pullulent dans le Navetane. « Les gens ont peur, actuellement, et quand il y a séance de lutte, match Navetane, ils se hâtent de rentrer chez eux avant à la fin, de peur d’être agressés par les supporteurs », a-t-il flétri. Avant de marteler qu’il faut mettre de l’ordre dans ce pays, jugeant inadmissible que des jeunes osent s’attaquer à un commissariat pour libérer un des leurs. « Ousmane Ndoye et les autres ont été identifiés sur les lieux, le témoin l’a déclaré, le commissariat, c’est un symbole de l’Etat, pourquoi l’attaquer ? » S’interroge le procureur. Avant de demander au tribunal de leur appliquer une peine exemplaire. Et de requérir 2 ans de prison ferme à l’encontre de chacun d’eux. Le conseil de la défense a tenté de démontrer l’innocence de ses clients, mais ce n’était pas aussi facile face à la déclaration du témoin, que l’avocat a pourtant qualifié de déclaration partisane, avant de demander au tribunal la relaxe au bénéfice du doute ou, tout au moins, de leur faire une application bienveillante de la loi. Le jugement est mis en délibéré pour le 26 courant.
Lassana Sidibé
source L'office
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