LES FAITS
La France règne en maître sur le marché des manuels scolaires en Afrique francophone
Toutes les questions délicates, dont certaines sont encore débattues aujourd'hui, comme l'origine africaine de la civilisation égyptienne ou la traite négrière, ont été posées pour parvenir à un relatif consensus entre les africanistes.
Le chantier, auquel plus de 350 historiens (dont 80 % d'Africains) ont participé, a abouti à la publication, de 1980 à 1999, de huit volumes, allant de la Méthodologie et préhistoire africaine à L'Afrique depuis 1935. Traduits en sept ou huit langues, certains d'entre eux ont été publiés en version abrégée, souvent traduits en kiswahili, la plus courante des langues africaines mais aussi en hawsa et en peul, pour les mettre à la portée des enseignants africains.
Sur les étagères
Sans succès. Le panafricanisme militant ayant cédé la place aux nationalismes de choc, ce travail de titan est resté dans les mémoires et sur les étagères des ministères. Et rien ou presque n'a été fait pour transcrire ces travaux dans les programmes scolaires des pays. C'est à cette tâche monumentale que veut s'atteler l'Unesco : concevoir une "utilisation pédagogique" de l'Histoire générale de l'Afrique.
Le coup d'envoi de l'initiative a été donné en mars 2009, après que l'Unesco s'est assuré du soutien politique de l'Union africaine et de celui, financier, de la Libye, qui s'est engagée à consacrer 1,66 million d'euros à l'opération.
Les travaux pratiques ont commencé, jeudi 10 juin, à Tripoli (Libye), avec une première conférence qui réunira, pendant une semaine, historiens, pédagogues, représentants des ministères de l'éducation, sous l'égide d'un comité scientifique d'une dizaine de membres dont les professeurs Elikia M'Bokolo (République démocratique du Congo) et Shamil Jeppie (Afrique du Sud). Objectif : élaborer, d'ici à 2012, des programmes pour le primaire et le secondaire, qui intègrent cette histoire panafricaine si peu enseignée dans les établissements.
En amont de la conférence, un questionnaire a été envoyé aux pays pour faire "l'état des lieux" de l'enseignement de l'histoire. Un premier exploit : 44 sur 53 pays de l'Union africaine ont répondu. Un seul indique avoir utilisé l'Histoire générale de l'Afrique dans ses programmes : l'Afrique du Sud qui, après la suppression de l'apartheid, a éprouvé le besoin de reconsidérer cet enseignement stratégique à des fins de réconciliation nationale.
Brigitte Perucca le monde
La France règne en maître sur le marché des manuels scolaires en Afrique francophone
Toutes les questions délicates, dont certaines sont encore débattues aujourd'hui, comme l'origine africaine de la civilisation égyptienne ou la traite négrière, ont été posées pour parvenir à un relatif consensus entre les africanistes.
Le chantier, auquel plus de 350 historiens (dont 80 % d'Africains) ont participé, a abouti à la publication, de 1980 à 1999, de huit volumes, allant de la Méthodologie et préhistoire africaine à L'Afrique depuis 1935. Traduits en sept ou huit langues, certains d'entre eux ont été publiés en version abrégée, souvent traduits en kiswahili, la plus courante des langues africaines mais aussi en hawsa et en peul, pour les mettre à la portée des enseignants africains.
Sur les étagères
Sans succès. Le panafricanisme militant ayant cédé la place aux nationalismes de choc, ce travail de titan est resté dans les mémoires et sur les étagères des ministères. Et rien ou presque n'a été fait pour transcrire ces travaux dans les programmes scolaires des pays. C'est à cette tâche monumentale que veut s'atteler l'Unesco : concevoir une "utilisation pédagogique" de l'Histoire générale de l'Afrique.
Le coup d'envoi de l'initiative a été donné en mars 2009, après que l'Unesco s'est assuré du soutien politique de l'Union africaine et de celui, financier, de la Libye, qui s'est engagée à consacrer 1,66 million d'euros à l'opération.
Les travaux pratiques ont commencé, jeudi 10 juin, à Tripoli (Libye), avec une première conférence qui réunira, pendant une semaine, historiens, pédagogues, représentants des ministères de l'éducation, sous l'égide d'un comité scientifique d'une dizaine de membres dont les professeurs Elikia M'Bokolo (République démocratique du Congo) et Shamil Jeppie (Afrique du Sud). Objectif : élaborer, d'ici à 2012, des programmes pour le primaire et le secondaire, qui intègrent cette histoire panafricaine si peu enseignée dans les établissements.
En amont de la conférence, un questionnaire a été envoyé aux pays pour faire "l'état des lieux" de l'enseignement de l'histoire. Un premier exploit : 44 sur 53 pays de l'Union africaine ont répondu. Un seul indique avoir utilisé l'Histoire générale de l'Afrique dans ses programmes : l'Afrique du Sud qui, après la suppression de l'apartheid, a éprouvé le besoin de reconsidérer cet enseignement stratégique à des fins de réconciliation nationale.
Brigitte Perucca le monde