Les soldats français et maliens ont conquis samedi le bastion islamiste de Gao (nord) et les Etats-Unis ont accepté de ravitailler en vol des avions français, deux développements majeurs dans l'intervention militaire française au Mali qui entrait dimanche dans son 17e jour.
"Les forces maliennes et françaises libèrent Gao", la principale ville du nord du Mali, a annoncé le ministère français de la Défense dans un communiqué, précisant que des membres des forces spéciales s'étaient emparés dans la nuit de l'aéroport et d'un pont stratégique à Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako.
Paris a précisé que des contingents africains, formés de militaires nigériens et tchadiens, arrivaient sur zone pour prendre le relais des forces françaises.
"Les forces françaises et africaines maîtrisent à 100% la ville de Gao. Il y a une liesse populaire, tout le monde est content", a indiqué une source de sécurité malienne. Mais de premiers témoignages font aussi état d'actes de pillage.
"Il n'y a pas de combat à proprement parler" dans la région de Gao, selon un porte-parole de l'état-major français, "mais sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s'être abrités dans des zones urbaines".
L'entourage du ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian a jugé par ailleurs "plausible" le bilan de quelques centaines de combattants islamistes tués depuis le début de l'intervention française au Mali donné par le quotidien français Le Monde, citant des sources militaires.
Les positions des islamistes à Gao ont été à plusieurs reprises pilonnées par l'aviation française.
Cette dernière devrait bientôt recevoir l'appui d'avions-ravitailleurs américains, le Pentagone ayant répondu favorablement à une requête de Paris en ce sens faite il y a plus de deux semaines.
Cette décision, annoncée samedi par le secrétaire américain à la Défense Léon Panetta à M. Le Drian, marque une montée en puissance de l'implication des Etats-Unis dans le conflit malien. La veille, le président Barack Obama avait appelé son homologue français François Hollande pour lui exprimer son soutien.
L'armée américaine dispose d'une flotte sans équivalent de plus de 400 avions-ravitailleurs KC-135. La France de son côté mobilise déjà une partie importante de ses 14 avions-ravitailleurs vieillissants pour ses missions aériennes au Mali.
Washington a jusqu'à présent fourni des gros-porteurs C-17, ainsi qu'un soutien en matière de renseignement via les satellites et sans doute des drones.
La ville de Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol.
Refus des "logiques de chantage"
C'est ce groupe qui a dit samedi à l'AFP vouloir négocier la libération d'un otage français qu'il détient depuis deux mois.
"Le Mujao est prêt à négocier la libération de l'otage Gilberto", a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali.
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant "les logiques de chantage". "La France fera tout pour leur liberté", a-t-il ajouté, en évoquant les sept otages français au Sahel.
Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à l'intervention militaire française, le porte-parole du Mujao a simplement répondu: "Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons nous comprendre", sans autre précision.
Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l'annonce d'une scission au sein d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), un autre des groupes islamistes du Nord du Mali.
Parallèlement à la prise de Gao, une colonne de militaires tchadiens et nigériens, qui étaient stationnés au Niger, faisait route samedi après-midi vers la frontière malienne, située à une centaine de km au nord.
La France s'est engagée depuis le 11 janvier au côté de ce qui reste de l'armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de pick-up et leurs bases arrière, afin d'empêcher leur progression vers le sud et la capitale Bamako.
Les villes de Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats français et maliens.
Une autre colonne franco-malienne, après avoir pris le contrôle de Diabali (ouest), progresse vers Léré, plus au nord, avec pour objectif la ville-phare de l'islam en Afrique, Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako.
Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs indiqué que les "troupes françaises et maliennes" seraient "bientôt près de Tombouctou". Il a aussi répété que la France "n'avait pas vocation à rester, bien entendu" au Mali.
Les islamistes ont riposté à cette progression en dynamitant vendredi un pont stratégique près de la frontière nigérienne, sur une des deux routes que pourraient emprunter les soldats tchadiens venus du Niger.
De leur côté, les chefs d'état-major ouest-africains, réunis samedi en urgence à Abidjan, ont décidé de "relever" le volume de leurs effectifs promis au Mali, pour qu'ils atteignent "5.700 hommes".
Jusque-là, l'Afrique de l'Ouest visait le déploiement d'environ 4.000 militaires. Le Tchad a séparément promis plus de 2.000 soldats.
Au total, autour de 2.000 soldats africains sont d'ores et déjà stationnés au Mali ou au Niger voisin. Leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique pour les pays contributeurs.
France24
"Les forces maliennes et françaises libèrent Gao", la principale ville du nord du Mali, a annoncé le ministère français de la Défense dans un communiqué, précisant que des membres des forces spéciales s'étaient emparés dans la nuit de l'aéroport et d'un pont stratégique à Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako.
Paris a précisé que des contingents africains, formés de militaires nigériens et tchadiens, arrivaient sur zone pour prendre le relais des forces françaises.
"Les forces françaises et africaines maîtrisent à 100% la ville de Gao. Il y a une liesse populaire, tout le monde est content", a indiqué une source de sécurité malienne. Mais de premiers témoignages font aussi état d'actes de pillage.
"Il n'y a pas de combat à proprement parler" dans la région de Gao, selon un porte-parole de l'état-major français, "mais sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s'être abrités dans des zones urbaines".
L'entourage du ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian a jugé par ailleurs "plausible" le bilan de quelques centaines de combattants islamistes tués depuis le début de l'intervention française au Mali donné par le quotidien français Le Monde, citant des sources militaires.
Les positions des islamistes à Gao ont été à plusieurs reprises pilonnées par l'aviation française.
Cette dernière devrait bientôt recevoir l'appui d'avions-ravitailleurs américains, le Pentagone ayant répondu favorablement à une requête de Paris en ce sens faite il y a plus de deux semaines.
Cette décision, annoncée samedi par le secrétaire américain à la Défense Léon Panetta à M. Le Drian, marque une montée en puissance de l'implication des Etats-Unis dans le conflit malien. La veille, le président Barack Obama avait appelé son homologue français François Hollande pour lui exprimer son soutien.
L'armée américaine dispose d'une flotte sans équivalent de plus de 400 avions-ravitailleurs KC-135. La France de son côté mobilise déjà une partie importante de ses 14 avions-ravitailleurs vieillissants pour ses missions aériennes au Mali.
Washington a jusqu'à présent fourni des gros-porteurs C-17, ainsi qu'un soutien en matière de renseignement via les satellites et sans doute des drones.
La ville de Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol.
Refus des "logiques de chantage"
C'est ce groupe qui a dit samedi à l'AFP vouloir négocier la libération d'un otage français qu'il détient depuis deux mois.
"Le Mujao est prêt à négocier la libération de l'otage Gilberto", a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali.
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant "les logiques de chantage". "La France fera tout pour leur liberté", a-t-il ajouté, en évoquant les sept otages français au Sahel.
Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à l'intervention militaire française, le porte-parole du Mujao a simplement répondu: "Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons nous comprendre", sans autre précision.
Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l'annonce d'une scission au sein d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), un autre des groupes islamistes du Nord du Mali.
Parallèlement à la prise de Gao, une colonne de militaires tchadiens et nigériens, qui étaient stationnés au Niger, faisait route samedi après-midi vers la frontière malienne, située à une centaine de km au nord.
La France s'est engagée depuis le 11 janvier au côté de ce qui reste de l'armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de pick-up et leurs bases arrière, afin d'empêcher leur progression vers le sud et la capitale Bamako.
Les villes de Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats français et maliens.
Une autre colonne franco-malienne, après avoir pris le contrôle de Diabali (ouest), progresse vers Léré, plus au nord, avec pour objectif la ville-phare de l'islam en Afrique, Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako.
Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs indiqué que les "troupes françaises et maliennes" seraient "bientôt près de Tombouctou". Il a aussi répété que la France "n'avait pas vocation à rester, bien entendu" au Mali.
Les islamistes ont riposté à cette progression en dynamitant vendredi un pont stratégique près de la frontière nigérienne, sur une des deux routes que pourraient emprunter les soldats tchadiens venus du Niger.
De leur côté, les chefs d'état-major ouest-africains, réunis samedi en urgence à Abidjan, ont décidé de "relever" le volume de leurs effectifs promis au Mali, pour qu'ils atteignent "5.700 hommes".
Jusque-là, l'Afrique de l'Ouest visait le déploiement d'environ 4.000 militaires. Le Tchad a séparément promis plus de 2.000 soldats.
Au total, autour de 2.000 soldats africains sont d'ores et déjà stationnés au Mali ou au Niger voisin. Leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique pour les pays contributeurs.
France24