Alors que le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou adressait jeudi à l'ONU ses mises en garde contre la menace nucléaire iranienne, des ressortissants français résidant en Israël affirment ne pas avoir été préparés aux risques d'un conflit potentiel. À Tel-Aviv, deuxième ville du pays, les Français interrogés par Le Figaro expliquent ne pas être affectés au quotidien par les menaces de guerre. «C'est une situation étrange, on entend parler tous les jours de la situation avec l'Iran mais il n'y a pas de panique ici», explique Emma Costi, une Parisienne qui a fait son alya, son émigration en Israël, il y a trois ans. Dans cette ville, qui a encore enregistré cet été la venue de nombreux touristes français, des ressortissants vivants sur place s'étonnent du manque de communication des autorités françaises. «L'ambassade de France, où sont enregistrés 75.000 Français, ne nous a pas contactés», ajoute Emma, qui a obtenu la nationalité israélienne il y a quelques mois. Pareil pour Marc Cohen et Rebecca, la vingtaine, installés depuis quelques années dans la «ville qui ne dort jamais», surnom donné à Tel-Aviv. «Je ne suis pas persuadée que le consulat nous contacterait s'il se passait quelque chose. Nous sommes israéliens maintenant, mais on reste français», déclare Rebecca. Au consulat, seules des «fiches réflexes», dont l'une intitulée «Que faire en cas de tir de missile», ont été mises en ligne. Sur son site Internet en français, Tsahal, l'armée israélienne, a lancé une page de conseils en cas d'attaque.
Lors d'une réunion de sécurité du 30 avril 2012 à l'ambassade de France en Israël, un plan d'évacuation des 200.000 ressortissants aurait été mis au point en cas d'attaques simultanées du territoire israélien par l'Iran, par le Hezbollah depuis le Liban et par le Hamas depuis Gaza, affirmait au début du mois d'août La Tribune. Ce scénario prévoirait leur départ sur des navires de guerre français au large du port de Jaffa, au sud de Tel-Aviv. Une réunion dont l'ordre du jour a été mal interprété selon Vincent Floréani, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, qui déclare au Figaro que cette séance entrait dans le cadre d'une procédure habituelle en cas de crise. «Actuellement, il n'y a pas de dispositions particulières pour les ressortissants français en Israël, explique-t-il. Mais nous suivons la situation d'un œil très attentif». Selon Dan, qui vit à Ashdod, une ville du sud du pays régulièrement visée par les roquettes du Hamas depuis la bande de Gaza, une majorité des ressortissants se refuse à céder à la panique. «Pour rien au monde je ne quitterai Israël s'il y a une guerre, assure-t-il. À l'éclatement de la guerre des Six-Jours en 1967, des dizaines de Juifs français avaient rejoint le pays pour apporter leur soutien», rappelle-t-il.
Des abris pas aménagés
Pour Marc Cohen, les Français qu'il côtoie ne savent pas quel comportement adopter lors d'un bombardement. «Nous n'avons pas été préparés aux procédures d'urgence dans mon université», explique l'étudiant. Tout au sud, dans la station balnéaire d'Eilat, Shirel, étudiante, s'inquiète du manque d'aménagement des abris. «Au sifflement de la sirène d'alerte, nous avons moins de 15 secondes pour nous réfugier, et je ne sais toujours pas dans quelle direction courir!, s'exclame-t-elle. J'ai visité un refuge anti-aérien dernièrement, il était vide». Selon la presse israélienne en effet, les infrastructures d'accueil d'urgence ne seraient pas encore au point pour une partie de la population, notamment au Nord, région où le risque d'attaques aériennes est le plus grand. «Mais nous avons gardé les réflexes de la guerre avec le Liban en 2006, explique Daniel Darom, retraité français dans un village du Nord. Cependant, j'imagine que les missiles de l'Iran ne sont pas les mêmes que ceux du Hezbollah.»
Devant le manque d'information, les ressortissants font d'eux-mêmes les démarches pour obtenir des instructions des municipalités. «Inquiète, j'ai appelé un centre de distribution de masques à gaz à Tel-Aviv après avoir lu un article dans la presse francophone. On peut se faire livrer du matériel à nos frais ou aller s'en procurer gratuitement. Mais on m'a fait comprendre que ce n'était pas la panique dans les centres», déclare Emma Costi. À Jérusalem, un porte-parole de la Poste israélienne en charge de la distribution des kits de survie affirme, sur France Info, qu'au contraire, les centres ouverts depuis 2010 après la dernière menace de guerre chimique avec l'Iran sont pris d'assaut et que les chiffres de distribution ont doublé. «J'ai reçu un avis de la poste il y a quelques mois pour aller récupérer mon matériel mais je n'y suis pas allé, explique Jonathan qui vit à Jérusalem. J'irai quand la guerre ne sera plus une rumeur.» Concernant la procédure d'alerte aux missiles par l'envoi de SMS sur les téléphones portables, «on n'a toujours rien reçu», lance Marc Cohen.
Par Gary Assouline
Lors d'une réunion de sécurité du 30 avril 2012 à l'ambassade de France en Israël, un plan d'évacuation des 200.000 ressortissants aurait été mis au point en cas d'attaques simultanées du territoire israélien par l'Iran, par le Hezbollah depuis le Liban et par le Hamas depuis Gaza, affirmait au début du mois d'août La Tribune. Ce scénario prévoirait leur départ sur des navires de guerre français au large du port de Jaffa, au sud de Tel-Aviv. Une réunion dont l'ordre du jour a été mal interprété selon Vincent Floréani, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, qui déclare au Figaro que cette séance entrait dans le cadre d'une procédure habituelle en cas de crise. «Actuellement, il n'y a pas de dispositions particulières pour les ressortissants français en Israël, explique-t-il. Mais nous suivons la situation d'un œil très attentif». Selon Dan, qui vit à Ashdod, une ville du sud du pays régulièrement visée par les roquettes du Hamas depuis la bande de Gaza, une majorité des ressortissants se refuse à céder à la panique. «Pour rien au monde je ne quitterai Israël s'il y a une guerre, assure-t-il. À l'éclatement de la guerre des Six-Jours en 1967, des dizaines de Juifs français avaient rejoint le pays pour apporter leur soutien», rappelle-t-il.
Des abris pas aménagés
Pour Marc Cohen, les Français qu'il côtoie ne savent pas quel comportement adopter lors d'un bombardement. «Nous n'avons pas été préparés aux procédures d'urgence dans mon université», explique l'étudiant. Tout au sud, dans la station balnéaire d'Eilat, Shirel, étudiante, s'inquiète du manque d'aménagement des abris. «Au sifflement de la sirène d'alerte, nous avons moins de 15 secondes pour nous réfugier, et je ne sais toujours pas dans quelle direction courir!, s'exclame-t-elle. J'ai visité un refuge anti-aérien dernièrement, il était vide». Selon la presse israélienne en effet, les infrastructures d'accueil d'urgence ne seraient pas encore au point pour une partie de la population, notamment au Nord, région où le risque d'attaques aériennes est le plus grand. «Mais nous avons gardé les réflexes de la guerre avec le Liban en 2006, explique Daniel Darom, retraité français dans un village du Nord. Cependant, j'imagine que les missiles de l'Iran ne sont pas les mêmes que ceux du Hezbollah.»
Devant le manque d'information, les ressortissants font d'eux-mêmes les démarches pour obtenir des instructions des municipalités. «Inquiète, j'ai appelé un centre de distribution de masques à gaz à Tel-Aviv après avoir lu un article dans la presse francophone. On peut se faire livrer du matériel à nos frais ou aller s'en procurer gratuitement. Mais on m'a fait comprendre que ce n'était pas la panique dans les centres», déclare Emma Costi. À Jérusalem, un porte-parole de la Poste israélienne en charge de la distribution des kits de survie affirme, sur France Info, qu'au contraire, les centres ouverts depuis 2010 après la dernière menace de guerre chimique avec l'Iran sont pris d'assaut et que les chiffres de distribution ont doublé. «J'ai reçu un avis de la poste il y a quelques mois pour aller récupérer mon matériel mais je n'y suis pas allé, explique Jonathan qui vit à Jérusalem. J'irai quand la guerre ne sera plus une rumeur.» Concernant la procédure d'alerte aux missiles par l'envoi de SMS sur les téléphones portables, «on n'a toujours rien reçu», lance Marc Cohen.
Par Gary Assouline