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Les ambitions personnelles et les rivalités politiques ont-elles le droit de prendre en otage notre société? ( par Amadou DIA )

Rédigé par leral.net le Mardi 17 Avril 2018 à 17:36 | | 0 commentaire(s)|

C'est avec une amertume incommensurable et beaucoup de consternation que nous avons appris le pugilat scandaleux qui s’est produit à la cérémonie religieuse de Nianga Edy, communément appelée « Ziarra Thierno Adama GAYE ».

C'était le samedi 14 avril 2018, les messages audios et vidéos nous informaient de ce comportement tant honteux qu’irrévérencieux occasionné par l’arrivée de Cheikh Oumar Anne, Maire de Ndioum, Directeur Général du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD), responsable politique de l’Alliance Pour la République (APR) de Ndioum, farouche prétendant au poste de Coordonnateur Départemental APR de Podor, source de discorde politique entre les deux leaders.

Il est déplorable que l’arrogance puisse conduire à ne point respecter des guides religieux, passés et présents, dont la seule évocation de leurs noms fait frémir et déplacer des dizaines de milliers sinon des millions de disciples ou « talibés ».

Oui, ils étaient bien présents les grands guides religieux, fiertés et refuges, tels que Thierno Madani Mountaga TALL, Thierno Yaya BA de Richard-Toll originaire de Wouro Maley, Thierno Mamadou Adama GAYE, digne héritier de son père Thierno Adama GAYE de Nianga Edy, sans compter ces illustres érudits inconnus de la presse mais vénérés par les populations locales ou d’ailleurs jusqu’au-delà de nos frontières.

Comment peut-on parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour détruire sa propre image en mettant en péril des vies humaines?

Dans ce lieu de rencontre, seuls le bien, le respect, la paix, la ferveur, la concorde, le pardon, la prière, la discipline et l’humilité étaient attendus. Oui, rien d’autre que l’humilité, le respect, la discipline, la ferveur et la totale adoration de Dieu, Le Tout-Puissant, Le Maître de nos vies et de nos destins. Tout homme se considérant important, bien plus digne que les autres, devrait venir tôt pour prétendre à être installé aux premières loges. Le respect protocolaire exige la ponctualité, c’est une rigueur à s’imposer en tout temps et en tout lieu. Lorsque quelqu’un aspire à se faire remarquer, que cela soit de manière positive. Ce comportement sera beaucoup plus apprécié quand il s’agit d’un responsable, d’un élu, d’un citoyen privilégié par un statut accordé par la communauté locale, nationale ou internationale.

La bataille devant des guides religieux lors d’une cérémonie dédiée à la mémoire d’un saint homme, d’un grand érudit comme Thierno Adama GAYE, sous les yeux des hommes et femmes qui ont voté pour vous, se mobilisent de savoir-vivre… C’est Cheikh Oumar Anne car il avait toute la possibilité de venir à l’heure, car Ndioum est plus proche de Nianga Edy que Dakar et toutes les autres localités de la Commune de Dodel, hormis le village de Touldé Galé, à supposer qu’il y ait passé la nuit dans l’intention de se rendre à la cérémonie.

En effet, mettre le Ministre des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement, Monsieur Abdoulaye Daouda DIALLO, actuel Coordonnateur Départemental APR de Podor, Chef de la délégation officielle au même pied que Monsieur Cheikh Oumar Anne, Directeur Général du COUD et Maire de Ndioum, c’est refuser la vérité, souffler le chaud et le froid pour ne pas sévir. . Il faut situer les responsabilités pour éviter le pire demain dans une autre occasion, c’est au Président de l’APR d’abord, Monsieur Macky SALL, de reconfirmer la position de chacun d’entre eux, d’interdire à ses hommes de confiance ou chargés de mission, comme l’Honorable député Farba Ngom, de s’immiscer dans les guerres de positionnement dans les différentes localités, sachant que cette interdiction s’étendra à tout compagnon estimant avoir suffisamment d’influence sur lui pour faire des rois dans le parti présidentiel.

En sa qualité de Président de la République, il devra apprendre à punir, à sévir (il ne sait pas le faire car le PDS et le magistère du Président Abdoulaye WADE n’ont jamais été une école dans ce sens). Oui, apprendre à sanctionner tout compagnon qui ternirait l’image des institutions dans les règles strictes du protocole républicain. Le Président Léopold Sédar SENGHOR a toujours su avoir une main de fer dans un gant de velours.

L’histoire du parti-Etat socialiste foisonne d’exemples de leaders ou ministres dégradés sinon rétrogradés pour insoumission, défi lorsque son successeur, son Excellence, Monsieur Abdou Diouf confirmait cette fermeté en sanctionnant Monsieur Moustapha Niasse, actuel Président de l’Assemblée Nationale, pour avoir levé la main sur un de nos ministres, feu Djibo Leyti KA (que le Paradis soit sa demeure éternelle) en plein Bureau Politique. .

Le Président Macky SALL doit emprunter à ses deux prédécesseurs socialistes cette main de fer dans un gant de velours pour fermer les yeux et sévir à la dimension de la faute commise pendant qu’il est encore temps. Il lui faut s’approprier l’adage latin qui disait,  plein de vérité et d’actualité aujourd’hui : « Qui bene amat, bene castigat » ou en d’autres termes « Qui aime bien, châtie bien ». Le laxisme, la compassion, la tolérance à outrance conduiraient les populations heurtées, offensées, sidérées, tétanisées, touchées dans leur chair, défiées dans leurs fortes croyances religieuses, à tourner le dos au Président de l’APR et de la République, Monsieur Macky SALL. Les hommes politiques passeront tandis que les institutions demeureront mais le Sénégal est, d’abord et par-dessus tout, une terre de foi religieuse, de paix et de respect de telle sorte que, quiconque essaierait de prendre les populations, la société en otage, le ferait au risque de sa déchéance politique et, pis encore, de la disgrâce sociale susceptible d’entraîner des dégâts collatéraux incommensurables.






Amadou DIA, Consultant en opérations portuaires, Transport et Logistique
Conseiller municipal de la Commune de Dodel, Responsable politique.


Hamady.lamotoodo@gmail.com