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Les anti-Wade ne désarment pas

Opposition et société civile sénégalaises appelaient hier à manifester contre le « coup de force » du président Abdoulaye Wade, candidat, à quatre-vingt-six ans, à un troisième mandat.


Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Février 2012 à 03:17 | | 0 commentaire(s)|

Les anti-Wade ne désarment pas
Pas question pour eux d’accepter ce qu’ils appellent un « coup d’état constitutionnel ». Opposants et militants de la société civile sénégalaise, réunis au sein du Mouvement du 23 juin (M23), appelaient hier à un rassemblement place de l’Obélisque, à Dakar, pour demander le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle du 26 février. La validation vendredi dernier par le Conseil constitutionnel de la candidature du président sortant, qui veut, à quatre-vingt-six ans, briguer un troisième mandat, a mis le feu aux poudres. Au point que lundi, deux civils ont été tués par balle lors d’une manifestation à Podor, dans le nord. Il faut dire que le cocktail menaçait d’exploser depuis bien longtemps. La population sénégalaise est exaspérée par la corruption du régime, les coupures quotidiennes d’eau et d’électricité en ville, le chômage endémique des jeunes, la misère qui pousse les paysans à l’exode rural. Les politiques ultralibérales chères à Abdoulaye Wade ont laissé le pays exsangue, défiguré par des inégalités abyssales. Pire : les régressions sociales se sont conjuguées, ces dernières années, avec d’inquiétants reculs démocratiques, sous la houlette d’un président mégalomaniaque. D’ailleurs, après les émeutes qui ont accueilli la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade, le régime n’a pas hésité à jouer la carte de l’intimidation, de la provocation et de la répression. C’est ainsi qu’Alioune Tine, défenseur des droits de l’homme et figure de la société civile, a été arrêté. Il a finalement été libéré lundi soir, après plus de quarante-huit heures de garde à vue. « À la tête d’une association de malfaiteurs, Abdoulaye Wade veut se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Quitte à jouer de la violence et à plonger le pays dans le chaos », accuse l’économiste Demba Moussa Dembele. Sentiment partagé par Amath Danssokho, ancien ministre et figure du mouvement progressiste sénégalais : « Nous ne tolérerons pas ce coup de force destiné à maintenir au pouvoir, par la violence, une oligarchie qui fait la guerre à la population. Abdoulaye Wade et ses prédateurs ont ruiné le pays. Nous amplifierons le mouvement de protestation jusqu’à ce qu’ils se retirent. »

Rosa Moussaoui

( Les News )