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Les avocats des journalistes dénoncent des 'goulots d’étranglement

Le procès qui oppose les nervis ayant mis à sac les locaux de l’As et de "24 heures Chrono", le 17 août dernier a démarré ce lundi au tribunal correctionnel de Dakar du Palais de Justice de Dakar. Les avocats des deux parties ont très vite engagé une bataille de procédure qui a tourné à la faveur des avocats de la défense, conduits par Me Moustapha Diop.


Rédigé par leral.net le Lundi 8 Septembre 2008 à 20:02 | | 0 commentaire(s)|

Les avocats des journalistes dénoncent des 'goulots d’étranglement
Les conseils de la partie civile se sont présentés au procès avec la ferme résolution de contester la compétence du tribunal à juger l’affaire dite du saccage des sièges de L’As et de 24 heures Chrono. Me Aïssata Tall Sall, Mbaye Sène, El Hadj Diouf et Baaba Diop ont en effet soulevé des exceptions pour dire que seule la cour d’Assises était compétente en l’espèce. Les avocats de la partie civile en effet défendu que les actes de mises en sac des sièges des deux journaux cités, ont été accompagnés de port d’arme, d’usage de violence et d’association de malfaiteur. Des délits qui sont si graves que seule la cour d’Assises est compétente.

Mais le Parquet a estimé que "les exceptions sont non-fondées". De même que les avocats de la défense qui ont soutenu, par la voix de Me Moustapha Diop, que l’association de malfaiteur est un délit qui peut être jugé par le tribunal correctionnel, conformément à la loi.

A leur suite, le Président du Tribunal a retenu l’affaire. Le procès a ainsi pu démarrer aux environs de 11 heures.

A noter aussi que les avocats de la défense ont regretté que le Parquet ne leur ait donné la possibilité de prendre possession du dossier d’enquête préliminaire de la Police. "On nous a juste demandé de consulter. Nous ne pouvons pas en faire des copies pour tranquillement prendre possession du dossier et défendre correctement nos clients. Un jeune avocat parmi le pool des conseils des journalistes a claqué la porte, arguant qu’il ne pouvait pas défendre dans ces conditions ses clients. Alors que Me Mbaye Jacques Ndiaye, ironisant, dira que "s’il y a des choses à cacher dans les PV de Police, ils n’ont qu’à mettre du blanco".

Pourtant, initialement programmé jeudi dernier, le procès des nervis qui avaient mis à sac les locaux de L’As et "24 heures Chrono" a été renvoyé au lundi 8 septembre 2008. Un renvoi ferme avait précisé le Président de la séance, pour permettre à des avocats nouvellement constitués de prendre connaissance du dossier.

Ils sont douze (12) prévenus à devoir faire face au juge lundi prochain pour un procès qui promet d’être sur-médiatisé. Pape Déthié Fall, Madické Touré, Gorgui Diouf, Mor Dème, Gora Diène, Pape Macodou Ndiaye alias Paco, Babacar Diop, Abdoulaye Sow, Mouhamadou Moustapha Diop,Adama Dème, Babacar Sow, Al Ousseynou Diaby devront répondre des mêmes délits. Il s’agit de vol avec violence, coups et blessures volontaires, dommages à la propriété mobilière d’autrui, association de malfaiteurs, rassemblement causant des dommages aux personnes et biens, actions diverses.

Pour rappel, le dimanche 17 août, aux environs de 20h 30, les sièges de L’As et de "24 heures chrono" étaient saccagés par une dizaine de nervis à bord. Les assaillants ont utilisé des gaz neutralisants et roué de coups par un vigile de qui l’ont blessé. Les nervis,supposés avoir été envoyés par le ministre et chargé de la propagande du Pds ont détruit des tables et chaises du journal. Mais, leur cible a surtout été le matériel informatique journal : ordinateurs, télécopieurs, et imprimantes.

C’est après cette attaque des locaux des journaux « 24 heures Chrono » et « L’As », que la sûreté urbaine a ouvert une enquête pour "retrouver les auteurs et les commanditaires" de ces exactions. Les responsables du journal « L’As » ont été auditionnés dès le lendemain des faits. Ils ont confirmé leur plainte et se sont constitués partie civile.

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