L'armée a lancé mercredi une offensive terrestre contre Alep, deuxième ville du pays. À trois heures du matin (heure française), des chars et véhicules blindés ont commencé à investir le quartier rebelle de Salaheddine. Plus de 20.000 soldats ont été mobilisés pour cette bataille cruciale. Avant de pénétrer dans Salaheddine, l'armée a pilonné les quartiers de Kartadji, Tariq al-Bab et Chaar. Selon une source officielle citée par l'agence Sana, les forces loyalistes auraient pris le contrôle total du quartier, ce qu'ont démenti les insurgés. Selon un commandant de l'Armée syrienne libre, les rebelles auraient même repris dans l'après-midi une partie du terrain perdu.
«Après avoir reçu le renfort de 700 combattants, nous avons lancé une contre-offensive et repris trois des cinq rues perdues», a affirmé Wassel Ayoub. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé que des combats se poursuivaient à Salaheddine. La télévision d'État a annoncé que des dizaines de «terroristes» avaient été tués, «d'autres se sont rendus en déposant leurs armes» et «de grandes quantités d'armes ont été saisies». Une source proche des services de sécurité à Damas a indiqué que les combats, d'une rare violence, ont fait rage pour le contrôle de deux rues principales. Selon cette même source, l'armée prévoit ensuite de s'emparer du quartier limitrophe de Seïf al-Dawla, à l'ouest, et de s'attaquer à huit autres quartiers rebelles de l'est. «Mais cela risque de prendre du temps», a reconnu cette source. Selon l'OSDH, au moins 58 personnes ont été tuées mercredi dans le pays, dont 15 à Alep.
Afflux de réfugiés
Cette offensive représente la plus importante attaque terrestre depuis que les rebelles ont pris le contrôle d'une zone s'étendant du sud-est au nord-ouest de la ville il y a trois semaines. Elle intervient au lendemain de la promesse de Bachar el-Assad de «purger» le pays des «terroristes».
Le président syrien, qui n'était pas apparu en public depuis le 22 juillet, s'exprimait à l'occasion d'une visite d'un émissaire du guide suprême iranien Ali Khamenei.
S'appuyant sur des images satellitaires, Amnesty International a dénoncé la violence des bombardements de ces derniers jours. Ces images montrent plus de 600 cratères formés par les impacts d'obus. «Transformer la ville la plus peuplée de Syrie en champ de bataille va avoir des conséquences dévastatrices pour les civils», prévient cette organisation humanitaire.
La bataille d'Alep a entraîné en effet un nouvel afflux de réfugiés en Turquie, qui accueille déjà plus de 47.000 Syriens fuyant les combats. Environ 2400 personnes y sont arrivées dans la nuit de mardi à mercredi. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la France assure la présidence ce mois-ci, se réunira le 30 août à New York au niveau ministériel «pour traiter de la situation» essentiellement du point de vue humanitaire. Selon des diplomates à l'ONU, la participation de la Russie et de la Chine n'est pas assurée. Ces deux pays ont opposé trois fois leur veto au Conseil contre des résolutions menaçant de sanctions le régime de Bachar el-Assad.
Le premier ministre syrien, Riad Hijab, qui a fait défection lundi, est arrivé mercredi en Jordanie avec sa famille, alors que l'opposition avait fait état de son arrivée dès lundi.
À Moscou enfin, un général russe à la retraite a démenti des informations selon lesquelles il aurait été tué par des rebelles en Syrie lors d'une opération visant des responsables chargés de la sécurité du président Bachar el-Assad.
Par Arielle Thedrel
«Après avoir reçu le renfort de 700 combattants, nous avons lancé une contre-offensive et repris trois des cinq rues perdues», a affirmé Wassel Ayoub. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé que des combats se poursuivaient à Salaheddine. La télévision d'État a annoncé que des dizaines de «terroristes» avaient été tués, «d'autres se sont rendus en déposant leurs armes» et «de grandes quantités d'armes ont été saisies». Une source proche des services de sécurité à Damas a indiqué que les combats, d'une rare violence, ont fait rage pour le contrôle de deux rues principales. Selon cette même source, l'armée prévoit ensuite de s'emparer du quartier limitrophe de Seïf al-Dawla, à l'ouest, et de s'attaquer à huit autres quartiers rebelles de l'est. «Mais cela risque de prendre du temps», a reconnu cette source. Selon l'OSDH, au moins 58 personnes ont été tuées mercredi dans le pays, dont 15 à Alep.
Afflux de réfugiés
Cette offensive représente la plus importante attaque terrestre depuis que les rebelles ont pris le contrôle d'une zone s'étendant du sud-est au nord-ouest de la ville il y a trois semaines. Elle intervient au lendemain de la promesse de Bachar el-Assad de «purger» le pays des «terroristes».
Le président syrien, qui n'était pas apparu en public depuis le 22 juillet, s'exprimait à l'occasion d'une visite d'un émissaire du guide suprême iranien Ali Khamenei.
S'appuyant sur des images satellitaires, Amnesty International a dénoncé la violence des bombardements de ces derniers jours. Ces images montrent plus de 600 cratères formés par les impacts d'obus. «Transformer la ville la plus peuplée de Syrie en champ de bataille va avoir des conséquences dévastatrices pour les civils», prévient cette organisation humanitaire.
La bataille d'Alep a entraîné en effet un nouvel afflux de réfugiés en Turquie, qui accueille déjà plus de 47.000 Syriens fuyant les combats. Environ 2400 personnes y sont arrivées dans la nuit de mardi à mercredi. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la France assure la présidence ce mois-ci, se réunira le 30 août à New York au niveau ministériel «pour traiter de la situation» essentiellement du point de vue humanitaire. Selon des diplomates à l'ONU, la participation de la Russie et de la Chine n'est pas assurée. Ces deux pays ont opposé trois fois leur veto au Conseil contre des résolutions menaçant de sanctions le régime de Bachar el-Assad.
Le premier ministre syrien, Riad Hijab, qui a fait défection lundi, est arrivé mercredi en Jordanie avec sa famille, alors que l'opposition avait fait état de son arrivée dès lundi.
À Moscou enfin, un général russe à la retraite a démenti des informations selon lesquelles il aurait été tué par des rebelles en Syrie lors d'une opération visant des responsables chargés de la sécurité du président Bachar el-Assad.
Par Arielle Thedrel