Le prix du paquet de cigarettes va augmenter en moyenne de 30 centimes d'euros dès lundi ( AFP/Archives / LOIC VENANCE )
Le prix du paquet de Marlboro, le plus vendu, passe ainsi de 7 euros à 7,30 euros, le prix du paquet de Camel de 6,90 euros à 7,20 euros, celui de Lucky Strike de 6,50 euros à 6,80 euros, quand ceux de Winston ou de News passent chacun de 6,50 euros à 7 euros, selon un arrêté publié mercredi au Journal Officiel par le ministère de l'Action et des Comptes publics.
Cette hausse est la conséquence de l'augmentation du minimum de perception annoncée par le gouvernement en septembre, faisant passer le prix plancher du paquet de cigarettes de 6,61 euros à 7,33 euros. Elle consiste en une augmentation de la fiscalité sur les paquets de cigarettes et de tabac à rouler les moins chers, afin de pousser les fabricants à en relever les prix.
"Globalement, dès lundi, il y aura un mouvement de hausse des prix des cigarettes, qui tourne autour de 30 centimes, ce qui était prévu. En revanche, on note quelques surprises: Philip Morris, la deuxième marque la plus vendue, ne passe que de 6,90 euros à 7 euros et la cigarette des buralistes, la LCB, de 6,60 euros à 6,80 euros", commente une source du secteur, souhaitant garder l'anonymat.
Dans un communiqué commun, Les Douanes et le ministère de la Santé précisent que "le prix moyen du paquet de 20 cigarettes progresse de 35 centimes. Près de quatre paquets de 20 cigarettes sur cinq auront un prix égal ou supérieur à 7 euros et les prix homologués des paquets de 20 cigarettes s'établissent de 6,70 euros à 8,10 euros", ajoutent-ils.
"Une première étape vient d'être franchie" pour atteindre l'objectif de prix du paquet de 20 cigarettes à 10 euros en novembre 2020, se félicitent-ils.
Cette hausse, répercutée par les industriels, intervient avant une nouvelle augmentation de un euro prévue en mars 2018. A terme, le prix du paquet de tabac doit augmenter six fois d'ici à la fin 2020 pour atteindre 10 euros, selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a décidé d'étaler ces hausses pour permettre "aux gens de se préparer, de trouver les moyens d'arrêter de fumer", précisait-elle en septembre.
Dernière hausse en janvier 2014
En France, rappelait-elle encore récemment, 29% de la population fume, tandis que dans les pays déjà passés par une forte hausse du prix du tabac, comme la Grande-Bretagne, cette proportion est inférieure à 20%.
Interrogé par l'AFP, le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue investi dans la lutte contre le tabagisme, s'est félicité de ce "toilettage", qui permet "à la plupart des cigarettes, de se retrouver désormais au dessus de 7 euros le paquet de 20". Selon lui, "cela est un bon départ avant la plus forte augmentation de mars, qui va commencer à rendre le tabac ruineux".
Du côté des buralistes, le nouveau président de la confédération, Philippe Coy, a regretté un calendrier "beaucoup trop court" entre la publication de l'arrêté et sa mise en vigueur. "Nous n'avons que quatre jours dont un férié pour nous mettre en conformité, contre 15 jours d'habitude, c'est un manque de respect et de considération du réseau", a-t-il dit à l'AFP.
La dernière hausse significative des prix du tabac remontait à janvier 2014, date à laquelle le paquet de cigarettes avait augmenté d'environ 20 centimes.
En France, les fabricants de tabac, et non l'État, fixent les prix de vente aux consommateurs mais les taxes en représentent plus de 80%. Le tabac rapporte à l'État environ 14 milliards d'euros par an.
Le tabac est responsable du décès prématuré de "plus de 75.000 personnes" chaque année, selon le rapport 2017 de référence sur la santé des Français.
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