Le président soudanais, Omar el-Béchir, crie victoire et promet la poursuite de la guerre. Lundi, le chef de l'État est allé célébrer la reprise du champ pétrolier soudanais de Heglig, conquis le 10 avril par son voisin du Sud. «Pas de négociations avec ces gens», a lancé le président en parlant du gouvernement du Soudan du Sud. La région était jonchée de cadavres.
Le commandant de l'armée soudanaise, Kamal Marouf, affirme avoir fait quelque 1200 victimes dans les rangs adverses. Et les vaincus ne sont pas en reste. Avant de se retirer, l'armée du Soudan du Sud a saboté une partie des installations pétrolières. Dans le même temps, l'aviation soudanaise bombardait Bentiu, au Sud.
Rien ne semble pouvoir arrêter la spirale de la guerre. «J'ai peur que la paix ne soit une impossibilité, Il y a des moments de l'histoire où l'on ne peut plus négocier», soupire dimanche le spécialiste Gérard Prunier dans l'émission«Géopolitique»sur Radio France Internationale. La communauté internationale, excédée, renvoie les deux pays dos à dos.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont enjoint lundi les deux États de «cesser immédiatement leurs attaques respectives sur le territoire de l'autre» et de «retourner à la table des négociations». Faute de quoi des sanctions pourraient être envisagées contre les deux parties, a estimé le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt. Les États-Unis, l'ONU, l'Union africaine et même la Chine, alliée traditionnelle de Khartoum, la capitale du Nord, ont, eux aussi, multiplié les mises en garde.
«Aucun travail sérieux»
Le consensus, c'est que le Soudan et le Soudan du Sud, nés il y a moins d'un an de la division du Soudan, le plus vaste pays d'Afrique, n'ont aucune raison de se faire la guerre. Khartoum, capitale du Nord, avait officiellement accepté en juillet 2011 l'amputation d'un tiers de son territoire, à la fin d'un long processus parrainé par les États-Unis.
Les deux nouveaux pays avaient promis devant leurs tuteurs internationaux de régler en un an les questions laissées en suspens: démarcation des 20 % de frontières restant à tracer, statut des Sudistes résidant au Nord et des nordistes résidant au Sud, et surtout partage des ressources pétrolières qui faisait du Soudan le troisième producteur africain. Mais aucune de ces négociations n'a abouti, par absence de volonté.
«Il n'y a eu aucun travail sérieux, ni au Nord ni au Sud» accuse Marc Lavergne, chercheur au CNRS. Le présent conflit est né d'un désaccord sur le tarif du droit de transit du pétrole du Sud par le pipeline menant au Nord. Du coup, Juba, la capitale sudiste qui a hérité des deux tiers des puits, a stoppé sa production et tenté d'achever Khartoum en envahissant le tiers conservé par le Soudan.
Mais il s'agit maintenant d'une lutte entre deux États, ce qui rend le dossier plus difficile à régler, souligne Rachid Saïd, rédacteur en chef de la lettre TTU. Surtout quand les deux belligérants se cherchent de nouveaux alliés. Khartoum a signé récemment un traité militaire avec l'Iran et dénonce l'alliance entre Juba et Israël, qui voit dans le Soudan du Sud un allié stratégique.
source: Le Figaro
Le commandant de l'armée soudanaise, Kamal Marouf, affirme avoir fait quelque 1200 victimes dans les rangs adverses. Et les vaincus ne sont pas en reste. Avant de se retirer, l'armée du Soudan du Sud a saboté une partie des installations pétrolières. Dans le même temps, l'aviation soudanaise bombardait Bentiu, au Sud.
Rien ne semble pouvoir arrêter la spirale de la guerre. «J'ai peur que la paix ne soit une impossibilité, Il y a des moments de l'histoire où l'on ne peut plus négocier», soupire dimanche le spécialiste Gérard Prunier dans l'émission«Géopolitique»sur Radio France Internationale. La communauté internationale, excédée, renvoie les deux pays dos à dos.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont enjoint lundi les deux États de «cesser immédiatement leurs attaques respectives sur le territoire de l'autre» et de «retourner à la table des négociations». Faute de quoi des sanctions pourraient être envisagées contre les deux parties, a estimé le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt. Les États-Unis, l'ONU, l'Union africaine et même la Chine, alliée traditionnelle de Khartoum, la capitale du Nord, ont, eux aussi, multiplié les mises en garde.
«Aucun travail sérieux»
Le consensus, c'est que le Soudan et le Soudan du Sud, nés il y a moins d'un an de la division du Soudan, le plus vaste pays d'Afrique, n'ont aucune raison de se faire la guerre. Khartoum, capitale du Nord, avait officiellement accepté en juillet 2011 l'amputation d'un tiers de son territoire, à la fin d'un long processus parrainé par les États-Unis.
Les deux nouveaux pays avaient promis devant leurs tuteurs internationaux de régler en un an les questions laissées en suspens: démarcation des 20 % de frontières restant à tracer, statut des Sudistes résidant au Nord et des nordistes résidant au Sud, et surtout partage des ressources pétrolières qui faisait du Soudan le troisième producteur africain. Mais aucune de ces négociations n'a abouti, par absence de volonté.
«Il n'y a eu aucun travail sérieux, ni au Nord ni au Sud» accuse Marc Lavergne, chercheur au CNRS. Le présent conflit est né d'un désaccord sur le tarif du droit de transit du pétrole du Sud par le pipeline menant au Nord. Du coup, Juba, la capitale sudiste qui a hérité des deux tiers des puits, a stoppé sa production et tenté d'achever Khartoum en envahissant le tiers conservé par le Soudan.
Mais il s'agit maintenant d'une lutte entre deux États, ce qui rend le dossier plus difficile à régler, souligne Rachid Saïd, rédacteur en chef de la lettre TTU. Surtout quand les deux belligérants se cherchent de nouveaux alliés. Khartoum a signé récemment un traité militaire avec l'Iran et dénonce l'alliance entre Juba et Israël, qui voit dans le Soudan du Sud un allié stratégique.
source: Le Figaro