L'attentat contre l'ambassadeur américain en Libye illustre la montée en puissance de groupes radicaux dans la grande ville de l'Est libyen. Les djihadistes libyens vont devenir de plus en plus efficaces, estime l'expert Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en poste à Tripoli. Déjà auteurs d'une tentative d'assassinat contre l'ambassadeur de Grande-Bretagne en juin, ces groupes améliorent leur «savoir-faire», analyse Haimzadeh. «Comme les djihadistes irakiens, ils commencent à apprendre. Il fallait s'attendre à ce qu'ils tuent.»
La première de ces formations, Ansar al-Charia, (les partisans de la charia) est typique de ces nouvelles formations qui tentent de supplanter les islamistes «traditionnels» qui, à Benghazi comme à Tripoli, ont accepté le jeu électoral en se présentant aux élections législatives de juillet. «Ce sont des gens qui agissent par idéologie. Ils pensent qu'un petit groupe déterminé peut prendre le pouvoir par la force», ajoute Haimzadeh.
Ces combattants au front ceint d'un bandeau noir sont des djihadistes. Leur vision est celle d'un combat planétaire contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Ils reçoivent encouragements et soutiens de la nébuleuse djihadiste internationale. «Récemment, des cheiks saoudiens extrémistes les ont encouragés dans des vidéos postées sur YouTube», rapporte Patrick Haimzadeh, qui n'exclut pas que les djihadistes libyens reçoivent un jour des instructeurs, venant par exemple d'Afghanistan.
«Noyautage» des forces de sécurité
Plus inquiétante encore est la collusion des djihadistes libyens avec les forces de sécurité «officielles» de l'État, avertit le spécialiste. Il en veut pour preuve les circonstances troubles de l'attaque contre le mausolée d'un saint musulman par des hommes d'Ansar al-Charia, au sud de Benghazi la semaine dernière. «Une milice locale est intervenue pour défendre la tombe du saint ; il y a eu des morts ; la force officielle de sécurité nationale, le Bouclier de Libye, est restée l'arme au pied. Or, son chef à Benghazi avait rencontré la semaine précédente le chef d'Ansar al-Charia.» Le «noyautage» des forces de sécurité théoriquement rattachées au ministère de la Défense augure mal de l'avenir, craint le chercheur.
Par Pierre Prier
La première de ces formations, Ansar al-Charia, (les partisans de la charia) est typique de ces nouvelles formations qui tentent de supplanter les islamistes «traditionnels» qui, à Benghazi comme à Tripoli, ont accepté le jeu électoral en se présentant aux élections législatives de juillet. «Ce sont des gens qui agissent par idéologie. Ils pensent qu'un petit groupe déterminé peut prendre le pouvoir par la force», ajoute Haimzadeh.
Ces combattants au front ceint d'un bandeau noir sont des djihadistes. Leur vision est celle d'un combat planétaire contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Ils reçoivent encouragements et soutiens de la nébuleuse djihadiste internationale. «Récemment, des cheiks saoudiens extrémistes les ont encouragés dans des vidéos postées sur YouTube», rapporte Patrick Haimzadeh, qui n'exclut pas que les djihadistes libyens reçoivent un jour des instructeurs, venant par exemple d'Afghanistan.
«Noyautage» des forces de sécurité
Plus inquiétante encore est la collusion des djihadistes libyens avec les forces de sécurité «officielles» de l'État, avertit le spécialiste. Il en veut pour preuve les circonstances troubles de l'attaque contre le mausolée d'un saint musulman par des hommes d'Ansar al-Charia, au sud de Benghazi la semaine dernière. «Une milice locale est intervenue pour défendre la tombe du saint ; il y a eu des morts ; la force officielle de sécurité nationale, le Bouclier de Libye, est restée l'arme au pied. Or, son chef à Benghazi avait rencontré la semaine précédente le chef d'Ansar al-Charia.» Le «noyautage» des forces de sécurité théoriquement rattachées au ministère de la Défense augure mal de l'avenir, craint le chercheur.
Par Pierre Prier