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Les dossiers qui seront évoqués avec Wade lors de sa visite a Dakar

Depuis la visite mémorable de feu Serigne Abdoul Ahad Mbacké à Senghor, ses successeurs feu Serigne Abdoul Khadre Mbacké et feu Serigne Saliou n' ont pas mis le pied au palais de la République. En rendant visite à Wade, Serigne Bara Mbacké sonne ainsi la rupture. Lors de cette entrevue, des questions majeures qui hantent le sommeil des mourides ne seront pas occultées. Celles- ci ont pour nom : les grands chantiers de Touba, la privatisation de l'eau, plus grande ouverture de la cité de Bamba à l' État, et la lancinante controverse autour de la mosquée Gouye- Mouride.


Rédigé par leral.net le Samedi 19 Juillet 2008 à 13:44 | | 0 commentaire(s)|

Les dossiers qui seront évoqués avec Wade lors de sa visite a Dakar
"Je rendrai Touba plus belle que Dakar ». Ainsi s'était exclamé Me Wade lors du lancement le 7 décembre 2007 des grands chantiers de Touba en présence de Serigne Saliou Mbacké. Ce dernier avait pour objectif la réalisation d'infrastructures routières. C'est ainsi qu'après la réfection des principales artères de Touba, le Khalife ambitionnait d'entamer le bitumage de 200 km de route à l'intérieur de Touba. Comme apport initial, le successeur de Serigne Abdou Khadre Mbacké avait débloqué 10 milliards Fcfa.

Les travaux avaient quelque peu traîné. Ce qui avait fait monter l'adrénaline du côté de la ville sainte où la haute hérarchie incarnée par Serigne Bara commençait à s'inquiéter de la lenteur des travaux. Force est de reconnaître que ces grands chantiers de la cité de Bamba n' ont pas encore connu leur vitesse de croisière. Cette lancinante question des grands chantiers de Touba sera certainement au coeur des discussions entre le successeur de Serigne Saliou et le président- talibé. Une question préoccupe la communauté mouride : Avec la crise qui perdure, l' État pourra-t-il débloquer 20 milliards par an pendant cinq ans?.
Du tête à tête entre le guide spituel et le guide temporel jaillira peut- être la réponse à toutes ces interrogations. On se rappelle que le prédecesseur de Serigne Bara avait mis en place un réseau d'électrification de la ville. De même, une canalisation a été effectuée pour une meilleure évacuation des eaux de pluie. À ces problèmes infrastructurels vient se grefffer la question de l'eau.

Privatisation de l'eau

Perçue comme une "zone franche", les populations sont réfractaires à tout paiement de l'eau. D'une population de 130.000 habitants en 1977, Touba compte de nos jours, plus de 1 million d'âmes. Ce qui génère des problèmes liés à son urbanisation, à son assainissement et à l'approvisionnement en eau potable des populations. La gratuité de l'eau a été une donnée constante.

Avec le développement fulgurant de la localité, la distribution de l'eau ne peut plus être assurée de manière correcte par des forages. Des centaines de millions fcfa sont dépensés annuellement par la haute hiérarchie mouride pour la maintenance de ces forages. Une commission a été créée du temps de Serigne Saliou pour réfléchir sur le comment faire payer l'eau aux résidents de la cité de Bamba. A l"époque, Serigne Saliou n'avait pas manqué de souligner la nécessaire mutation que devait subir la ville sainte : " Touba devra désormais être gérée autrement". Ce qui suppose une plus grande implication des pouvoirs publics. Serigne Bara de son côté, est en train d'opérer une révolution silencieuse.

Plus grande ouverture des portes de Touba à l'État

Ces derniers temps, la ville était devenue un haut lieu de banditisme . Les malfrats profitaient du statut de zone franche pour opérer leurs forfaits. Face à cette situation regrettable, feu Serigne Saliou autorisa à l'État d'installer trois brigades de gendarmerie et un hôtel de police. Ces deux structures de sécurité ont réussi à faire changer à la peur de camp au grand bonheur des résidents et des fidèles qui y séjournent pour des pèlerinages ou des rassemblements religieux.

De plus en plus, les populations de ladite localité s'adaptent aux forces de sécurité. Au rythme où vont les choses, il y a fort à parier que l'introduction des services de la douane à Touba n'est plus qu'une question de jours. S'agissant de la question de l'eau, sa privatisation ne peut pas se faire sans l' implication de la Sde comme c' est le cas à Mbacké( ville voisine de 7 km). Pour une gestion rationnelle de cette denrée, les pouvoirs publics y ont leur partition à jouer. Cette problématique sera l' un des temps forts dans les échanges entre le khalife et son talibé. Autre préoccupation qui sans doute sera agitée, c'est l'affaire de la mosquée Gouye - Mouride.

La mosquée Gouye- Mouride

La mosquée Gouye- Mouride est le lieu de prière de Me Wade lors des fêtes de Korité et de Tabaski. Après le lancement des travaux dudit lieu de culte, une famille chériffienne dont où le père y a été enterré, avait élevé la voix pour réclamer cette portion de terre. Les mourides avaient répliqué en brandissant des preuves. Depuis lors , les travaux sont bloqués. Aucune avancée. Les talibés s'interrogent : Qu'est- ce qui a pu refroidir l'ardeur des mourides? Certainement , le khalife s'en ouvrira à wade. La diaspora mouride essaimée à travers le monde, verra ses doléances portées par leur guide. Nul doute que toutes ces questions trouveront une oreille attentive auprès de Wade.

Source: Le Matin

Niang Pape Alé