« L’éloquence est politique », enseigne Alain. Et Aissata Tall Sall, avocate, femme politique socialiste et Maire de Podor est éloquente. C’est son atout. Seulement, quand sa parole est pertinente, elle envoûte. Mais quand elle exprime une position politicienne elle vire dans des errements, parfois des abus contre son propre parti et souvent contre les Institutions et contre ceux qui les incarnent. Après la levée de l’immunité parlementaire de son camarade de camp, elle s’est exprimée. Mais jamais elle n’a été aussi malhabile avec des égarements et des divagations qui altèrent beaucoup en elle.
Aissata Tall Sall a évolué dans un espace socio-professionnel où la mise en scelle du génie humain est atavique. Du Lycée Kennedy à l’Université de Dakar, elle a toujours été major de sa promotion. Et de l’Université au barreau, elle a également toujours été aux premières loges.
Son parcours professionnel d’avocate internationale est une prodigieuse et prestigieuse épopée. Elle a conquis des Sénégalais, séduit l’Afrique et charmé le monde. Elle est une brillante avocate !
C’est lors d’une Université d’Eté du Parti Socialiste qu’elle a été découverte à la suite d’une impressionnante communication qui a tenu en haleine un arsenal de personnalités socialistes. Abdou Diouf a vite découvert en elle la personne idéale pour être Ministre de la Communication et Porte-parole dans le gouvernement de Lamine Loum de 1998 à 2000, année de la perte du pouvoir par les Socialistes. Elle était de la tanorie et n’y est plus. Mais après la traversée du désert et surtout depuis 2012, elle se positionne solitairement, soliloque et se cherche.
Un nouvel élan claudicant
Quand le PS a perdu le pouvoir, Aissata Tall Sall n’a pas fait défection en créant un parti à part, ni déposé ses baluchons chez Wade. Elle est restée constante et fidèle à ce parti qui lui a vraiment beaucoup donné.
Mais elle ne s’y retrouve pas et depuis 2012, elle claudique. Elle est dans le parti tout en y étant pas. Sa position est ambigüe. Elle ne définit pas un objectif à atteindre directement sans détour. Elle est seule. Ses sorties au vitriol ont pour cible, la tanorie. Et si elle ne se détermine pas du coté de Khalifa Sall, c’est parce qu’elle lui dispute sans le dire la même légitimité politique.
Podor est son fief. Mais elle est alors consciente de ses limites et mène un jeu d’équilibrisme sur fond de sorties médiatiques parfois malhabiles. La finalité est de marquer sa présence. En 2017, le PS ne l'a pas l’investi. C’est indubitable même si elle ne lui concède pas encore publiquement une légitimité pour être derrière lui.La levée de l’immunité parlementaire de son camarade de camp, Barthélémy Diaz lui a donné une aubaine médiatique. Mais la grande avocate à la parole ingénieuse a malheureuse fait des errements et commis des abus.
Les errements de l’avocate socialiste
Le premier errement de Aissata Tall Sall est de rendre public ses discussions privées avec Ousmane Tanor Dieng sur des postes de responsabilités politiques qu’il lui aurait proposé. Pour une responsable politique et une femme d’Etat, c’est un errement.
Il y a d’ailleurs au Sénégal des personnes qui évoluent dans l’espace public ou les Institutions et qui ont la tragédie de ne point garder en eux des échanges privés ou des discussions délicates. Aissata Tall Sall n’en faisait pas partie. Mais elle vient de les rejoindre en rendant public ce que Tanor lui a dit.
Le deuxième errement est que pour les Législatives, elle entend se battre à l’intérieur du PS et à l’extérieur. Le paradoxe est immense. Etre dedans et dehors ! Surtout vouloir être dans une Maison qu’on a déserté depuis belle lurette en voulant y être en même temps pour des enjeux électoraux.
Troisième errement, elle ne sait pas encore quelle voie prendre car n’étant pas dans l’objectif d’être dans une alliance du genre Taxawu Ndakaru : « je ne sais pas » est l’exécutoire servi. Pourtant, elle ira aux Législatives. Mais « avec qui et comment ?», s’interroge-t-elle en se cherchant. Or, elle se définit comme « Aissata Tall Sall, femme politique et Sénégalaise qui porte une ambition, la plus grande et la plus honorable pour son pays » (sic). Cette divagation politicienne est d’autant plus une gouttière qu’elle ne jamais fait de propositions ou de contre-proposition dans l’orientation du destin national. Elle ne parle, et avec une sublime éloquence, que de partis, de Macky Sall, de Ousmane Tanor Dieng et d’elle-même sur fond de phraséologies politiciennes.
D’ailleurs, avec subterfuge, elle avoue gouverner Podor avec « les nouvelles technologies de l’Information et de la Communication » ! Quelle défaillance dans la gouvernance municipale ! Et elle dit avoir « la plus grande ambition pour le Sénégal » !
Parlant de la polémique du pétrole et du gaz, l’avocate se met, sans s’en rencontre compte, dans le sillage du gouvernement et dans les explications données, et par le Premier Ministre, et par le Ministre de l’Industrie et des Mines. Elle reconnait bien qu’on « a pas encore vu de pétrole, on a même pas senti son odeur ». Aly Ngouille Ndiaye l’a déjà dit.
Mais elle se perd en arguties en exigeant que les contrats ne soient non seulement publiés mais expliqués aux Sénégalais pour que le maximum les comprenne. Le fourvoiement est démagogique. Elle sait que la gymnastique de la négociation pétrolière n’est pas une promenade de santé en raison de sa dimension technique que ne peuvent appréhender que des initiés.
D ‘ailleurs, sur la question du droit privé dont elle est experte, elle sait mieux que quiconque que le sénégalais lambda ne peut en aucun cas le cerner et en comprendre les moindres détails.
Le quatrième errement est que l’ancienne ministre reproche à un Président élu d’assurer la continuité de l’Etat pour apposer sa signature sur des dossiers déjà dans un long circuit et trouvés sur place. Ce n’est alors plus la femme d’Etat qui parle mais la politicienne qui avoue que ce n’est pas « le frère du Président qui (la) dérange, mais le Président ».
Et elle a raison. Aliou Sall a démissionné de Pétro-Tim. Elle trouve un vide dans ses diatribes. Et ce qui est grave est sa volonté de décharger Wade de sa grande responsabilité d’avoir ouvert les portes du Sénégal à Frank Timis.
Les graves abus d’une avocate
Aissata Tall Sall veut en à finir avec Tanor et Macky pour prendre peut-être la voie de Angela Merkel. C’est à l’honneur de la démocratie sénégalaise. Et elle fait de la politique. Mais sa parole fleurie et si expressive l’a mené à des abus. Elle conteste le HCCT. Certains applaudissent. Mais alea jacta est !
Le HCCT est maintenant une Institution de la République. Elle n’a pas l’unanimité. Mais dès lors qu’elle est devenue un élément essentiel de l’architecture républicaine, elle mérite un respect. Et le premier membre de la société qui doit la respecter et inviter à son respect est la personne évoluant dans l’espace du droit. Mais Aissata Tall Sall commet un abus en l’appelant « ça » et en la traitant de reste d’un repas, de « salmigondis », langage italien.
Donc pour celle qui porte « l’ambition, la plus grande et la plus honorable pour son pays » (sic), le pouvoir est une question de plat avec du résistant et des restes. Un masque est alors tombé !
Sa pertinence partisane sur le HCCT trébuche. Elle méprise l’Institution. Qu’elle soit juriste, qu’elle soit combattante politique, elle ne devait se rabattre à une appréciation si hautaine jusqu’à affirmer ignorer le nom de l’Institution.
Dans le secret de son intimité, elle verra bien qu’elle a tort. Mais une âme devenue malhabile n’est pas si tôt réduite à confesser ses abus et ses errements.
Babacar MBENGUE Journaliste Consultant en Communication Politique et Relations Publiques
babavero78@gmai.com
Aissata Tall Sall a évolué dans un espace socio-professionnel où la mise en scelle du génie humain est atavique. Du Lycée Kennedy à l’Université de Dakar, elle a toujours été major de sa promotion. Et de l’Université au barreau, elle a également toujours été aux premières loges.
Son parcours professionnel d’avocate internationale est une prodigieuse et prestigieuse épopée. Elle a conquis des Sénégalais, séduit l’Afrique et charmé le monde. Elle est une brillante avocate !
C’est lors d’une Université d’Eté du Parti Socialiste qu’elle a été découverte à la suite d’une impressionnante communication qui a tenu en haleine un arsenal de personnalités socialistes. Abdou Diouf a vite découvert en elle la personne idéale pour être Ministre de la Communication et Porte-parole dans le gouvernement de Lamine Loum de 1998 à 2000, année de la perte du pouvoir par les Socialistes. Elle était de la tanorie et n’y est plus. Mais après la traversée du désert et surtout depuis 2012, elle se positionne solitairement, soliloque et se cherche.
Un nouvel élan claudicant
Quand le PS a perdu le pouvoir, Aissata Tall Sall n’a pas fait défection en créant un parti à part, ni déposé ses baluchons chez Wade. Elle est restée constante et fidèle à ce parti qui lui a vraiment beaucoup donné.
Mais elle ne s’y retrouve pas et depuis 2012, elle claudique. Elle est dans le parti tout en y étant pas. Sa position est ambigüe. Elle ne définit pas un objectif à atteindre directement sans détour. Elle est seule. Ses sorties au vitriol ont pour cible, la tanorie. Et si elle ne se détermine pas du coté de Khalifa Sall, c’est parce qu’elle lui dispute sans le dire la même légitimité politique.
Podor est son fief. Mais elle est alors consciente de ses limites et mène un jeu d’équilibrisme sur fond de sorties médiatiques parfois malhabiles. La finalité est de marquer sa présence. En 2017, le PS ne l'a pas l’investi. C’est indubitable même si elle ne lui concède pas encore publiquement une légitimité pour être derrière lui.La levée de l’immunité parlementaire de son camarade de camp, Barthélémy Diaz lui a donné une aubaine médiatique. Mais la grande avocate à la parole ingénieuse a malheureuse fait des errements et commis des abus.
Les errements de l’avocate socialiste
Le premier errement de Aissata Tall Sall est de rendre public ses discussions privées avec Ousmane Tanor Dieng sur des postes de responsabilités politiques qu’il lui aurait proposé. Pour une responsable politique et une femme d’Etat, c’est un errement.
Il y a d’ailleurs au Sénégal des personnes qui évoluent dans l’espace public ou les Institutions et qui ont la tragédie de ne point garder en eux des échanges privés ou des discussions délicates. Aissata Tall Sall n’en faisait pas partie. Mais elle vient de les rejoindre en rendant public ce que Tanor lui a dit.
Le deuxième errement est que pour les Législatives, elle entend se battre à l’intérieur du PS et à l’extérieur. Le paradoxe est immense. Etre dedans et dehors ! Surtout vouloir être dans une Maison qu’on a déserté depuis belle lurette en voulant y être en même temps pour des enjeux électoraux.
Troisième errement, elle ne sait pas encore quelle voie prendre car n’étant pas dans l’objectif d’être dans une alliance du genre Taxawu Ndakaru : « je ne sais pas » est l’exécutoire servi. Pourtant, elle ira aux Législatives. Mais « avec qui et comment ?», s’interroge-t-elle en se cherchant. Or, elle se définit comme « Aissata Tall Sall, femme politique et Sénégalaise qui porte une ambition, la plus grande et la plus honorable pour son pays » (sic). Cette divagation politicienne est d’autant plus une gouttière qu’elle ne jamais fait de propositions ou de contre-proposition dans l’orientation du destin national. Elle ne parle, et avec une sublime éloquence, que de partis, de Macky Sall, de Ousmane Tanor Dieng et d’elle-même sur fond de phraséologies politiciennes.
D’ailleurs, avec subterfuge, elle avoue gouverner Podor avec « les nouvelles technologies de l’Information et de la Communication » ! Quelle défaillance dans la gouvernance municipale ! Et elle dit avoir « la plus grande ambition pour le Sénégal » !
Parlant de la polémique du pétrole et du gaz, l’avocate se met, sans s’en rencontre compte, dans le sillage du gouvernement et dans les explications données, et par le Premier Ministre, et par le Ministre de l’Industrie et des Mines. Elle reconnait bien qu’on « a pas encore vu de pétrole, on a même pas senti son odeur ». Aly Ngouille Ndiaye l’a déjà dit.
Mais elle se perd en arguties en exigeant que les contrats ne soient non seulement publiés mais expliqués aux Sénégalais pour que le maximum les comprenne. Le fourvoiement est démagogique. Elle sait que la gymnastique de la négociation pétrolière n’est pas une promenade de santé en raison de sa dimension technique que ne peuvent appréhender que des initiés.
D ‘ailleurs, sur la question du droit privé dont elle est experte, elle sait mieux que quiconque que le sénégalais lambda ne peut en aucun cas le cerner et en comprendre les moindres détails.
Le quatrième errement est que l’ancienne ministre reproche à un Président élu d’assurer la continuité de l’Etat pour apposer sa signature sur des dossiers déjà dans un long circuit et trouvés sur place. Ce n’est alors plus la femme d’Etat qui parle mais la politicienne qui avoue que ce n’est pas « le frère du Président qui (la) dérange, mais le Président ».
Et elle a raison. Aliou Sall a démissionné de Pétro-Tim. Elle trouve un vide dans ses diatribes. Et ce qui est grave est sa volonté de décharger Wade de sa grande responsabilité d’avoir ouvert les portes du Sénégal à Frank Timis.
Les graves abus d’une avocate
Aissata Tall Sall veut en à finir avec Tanor et Macky pour prendre peut-être la voie de Angela Merkel. C’est à l’honneur de la démocratie sénégalaise. Et elle fait de la politique. Mais sa parole fleurie et si expressive l’a mené à des abus. Elle conteste le HCCT. Certains applaudissent. Mais alea jacta est !
Le HCCT est maintenant une Institution de la République. Elle n’a pas l’unanimité. Mais dès lors qu’elle est devenue un élément essentiel de l’architecture républicaine, elle mérite un respect. Et le premier membre de la société qui doit la respecter et inviter à son respect est la personne évoluant dans l’espace du droit. Mais Aissata Tall Sall commet un abus en l’appelant « ça » et en la traitant de reste d’un repas, de « salmigondis », langage italien.
Donc pour celle qui porte « l’ambition, la plus grande et la plus honorable pour son pays » (sic), le pouvoir est une question de plat avec du résistant et des restes. Un masque est alors tombé !
Sa pertinence partisane sur le HCCT trébuche. Elle méprise l’Institution. Qu’elle soit juriste, qu’elle soit combattante politique, elle ne devait se rabattre à une appréciation si hautaine jusqu’à affirmer ignorer le nom de l’Institution.
Dans le secret de son intimité, elle verra bien qu’elle a tort. Mais une âme devenue malhabile n’est pas si tôt réduite à confesser ses abus et ses errements.
Babacar MBENGUE Journaliste Consultant en Communication Politique et Relations Publiques
babavero78@gmai.com