Tel est l'exercice auquel s'adonnent certains membres modérés de la majorité, alors que Nicolas Sarkozy est condamné à droitiser encore davantage sa campagne pour récupérer le maximum de voix des électeurs s'étant portés sur Marine Le Pen au premier tour. Le réservoir électoral est en effet plus important de son côté-là pour le président sortant, suite au score de 17,90 % obtenu par la candidate FN, le centriste François Bayrou n'ayant recueilli que 9,13 % des voix.
Lire : L'impossible mission de Nicolas Sarkozy
Le président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, a été le premier à mettre en garde M. Sarkozy contre une droitisation extrême de sa campagne d'entre-deux-tours. Dès dimanche soir, l'ancien ministre a lancé un appel contre la tentation de courir après les voix du FN : "L'extrême droite n'est forte que quand la droite est faible, quand elle n'a pas sa propre pensée, sa propre vision du monde."
"Nous savons que la France est forte de la diversité des ses origines. C'est ce qui fait son talent", a souligné cet ancien proche de M. Sarkozy, en froid avec lui depuis 2010. M. Devedjian a enfin conseillé au candidat UMP de davantage parler de la crise. "Jusqu'à présent, cette question a été absente des débats", a-t-il regretté.
Lire : Devedjian appelle Sarkozy à ne pas droitiser sa campagne
Chantal Jouanno a également pris ses distances avec l'axe de campagne du président sortant, visant à récupérer les voix des électeurs frontistes. L'ancienne ministre des sports de Nicolas Sarkozy explique "craindre que la droitisation ne soit qu'un mirage douloureux", dans un entretien au Point.fr, publié lundi 23 avril.
"Dans les prochains jours, j'appelle de mes vœux un discours beaucoup plus équilibré dans le choix des thèmes de campagne et dans les mots utilisés. La droite doit rester elle-même et porter ses propres valeurs", insiste la conseillère régionale d'Ile-de-France et sénatrice UMP de Paris. Le même jour, elle a martelé son message en déclarant sur Public Sénat : "Je ne pense pas que la réponse soit dans la droitisation de nos propres idées.".
Lire : Pour Jouanno, la "droitisation" de Sarkozy est "un mirage douloureux"
D'autres voix se sont élevées dans les rangs de la majorité pour rappeler les valeurs des centristes de l'UMP. Tout en nuance, l'ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, qui est pleinement engagé dans la campagne de Nicolas Sarkozy, a appelé ce dernier à la prudence lundi.
M. Raffarin estime que virer à droite toute, en ignorant les centristes, serait une erreur fatale. "On ne gagne pas sans François Bayrou", seul candidat représentant selon lui les valeurs de l'humanisme, a mis en garde sur iTélé l'ex-premier ministre. Ce dernier a ensuite assuré qu'il se "retrouve bien" dans cette campagne de second tour "à condition que nous fassions entendre ce message humaniste", porté par "ceux qui sont plus au centre".
Lire : Raffarin drague les électeurs de Bayrou
Dès dimanche soir, les radicaux de la majorité avaient eux aussi fait entendre leur voix. "La seconde place de Nicolas Sarkozy et la percée de Marine Le Pen démontrent que la stratégie du président sortant de faire une campagne à droite toute n'était pas la bonne formule", analysait l'ex-porte-parole adjoint de l'UMP Dominique Paillé, revenu dans le giron du Parti radical.
Le président de ce parti, Jean-Louis Borloo, lançait à son tour : "En période de crise il faut une politique humaine, qui va vers les plus fragiles. La France forte oui, mais si elle prend en compte des valeurs humanistes." Se réjouissant de voir que M. Sarkozy, qu'il soutient, n'ait pas "été balayé" dans les urnes, il appellait aussi le candidat UMP à adopter une ligne centriste et prenne en compte les valeurs "sociales et de justice."
Mais Nicolas Sarkozy n'entend pas laisser de nouveau s'installer au sein de son camp un débat sur la stratégie à suivre, entre la droitisation et le recentrage, comme ce fut le cas avant le premier tour.
Lire : L'équipe de Nicolas Sarkozy à l'heure des doutes
Dès dimanche soir, M. Sarkozy a estimé que ces hésitations stratégiques lui avaient sans doute "coûté la première place", raporte Le Figaro. "J'ai bien fait de ne pas écouter tous ceux qui me conseillaient de me recentrer. Je continuerai à parler au peuple", a-t-il alors tranché, selon le journal.
Le ton employé par le président-candidat, lundi, lors de son premier meeting après le second tour, a montré la ligne à suivre. M. Sarkozy a multiplié les messages en direction des électeurs du Front national, à Saint-Cyr (Indre-et-Loire), près de Tours.
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Le président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, a été le premier à mettre en garde M. Sarkozy contre une droitisation extrême de sa campagne d'entre-deux-tours. Dès dimanche soir, l'ancien ministre a lancé un appel contre la tentation de courir après les voix du FN : "L'extrême droite n'est forte que quand la droite est faible, quand elle n'a pas sa propre pensée, sa propre vision du monde."
"Nous savons que la France est forte de la diversité des ses origines. C'est ce qui fait son talent", a souligné cet ancien proche de M. Sarkozy, en froid avec lui depuis 2010. M. Devedjian a enfin conseillé au candidat UMP de davantage parler de la crise. "Jusqu'à présent, cette question a été absente des débats", a-t-il regretté.
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Chantal Jouanno a également pris ses distances avec l'axe de campagne du président sortant, visant à récupérer les voix des électeurs frontistes. L'ancienne ministre des sports de Nicolas Sarkozy explique "craindre que la droitisation ne soit qu'un mirage douloureux", dans un entretien au Point.fr, publié lundi 23 avril.
"Dans les prochains jours, j'appelle de mes vœux un discours beaucoup plus équilibré dans le choix des thèmes de campagne et dans les mots utilisés. La droite doit rester elle-même et porter ses propres valeurs", insiste la conseillère régionale d'Ile-de-France et sénatrice UMP de Paris. Le même jour, elle a martelé son message en déclarant sur Public Sénat : "Je ne pense pas que la réponse soit dans la droitisation de nos propres idées.".
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D'autres voix se sont élevées dans les rangs de la majorité pour rappeler les valeurs des centristes de l'UMP. Tout en nuance, l'ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, qui est pleinement engagé dans la campagne de Nicolas Sarkozy, a appelé ce dernier à la prudence lundi.
M. Raffarin estime que virer à droite toute, en ignorant les centristes, serait une erreur fatale. "On ne gagne pas sans François Bayrou", seul candidat représentant selon lui les valeurs de l'humanisme, a mis en garde sur iTélé l'ex-premier ministre. Ce dernier a ensuite assuré qu'il se "retrouve bien" dans cette campagne de second tour "à condition que nous fassions entendre ce message humaniste", porté par "ceux qui sont plus au centre".
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Dès dimanche soir, les radicaux de la majorité avaient eux aussi fait entendre leur voix. "La seconde place de Nicolas Sarkozy et la percée de Marine Le Pen démontrent que la stratégie du président sortant de faire une campagne à droite toute n'était pas la bonne formule", analysait l'ex-porte-parole adjoint de l'UMP Dominique Paillé, revenu dans le giron du Parti radical.
Le président de ce parti, Jean-Louis Borloo, lançait à son tour : "En période de crise il faut une politique humaine, qui va vers les plus fragiles. La France forte oui, mais si elle prend en compte des valeurs humanistes." Se réjouissant de voir que M. Sarkozy, qu'il soutient, n'ait pas "été balayé" dans les urnes, il appellait aussi le candidat UMP à adopter une ligne centriste et prenne en compte les valeurs "sociales et de justice."
Mais Nicolas Sarkozy n'entend pas laisser de nouveau s'installer au sein de son camp un débat sur la stratégie à suivre, entre la droitisation et le recentrage, comme ce fut le cas avant le premier tour.
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Dès dimanche soir, M. Sarkozy a estimé que ces hésitations stratégiques lui avaient sans doute "coûté la première place", raporte Le Figaro. "J'ai bien fait de ne pas écouter tous ceux qui me conseillaient de me recentrer. Je continuerai à parler au peuple", a-t-il alors tranché, selon le journal.
Le ton employé par le président-candidat, lundi, lors de son premier meeting après le second tour, a montré la ligne à suivre. M. Sarkozy a multiplié les messages en direction des électeurs du Front national, à Saint-Cyr (Indre-et-Loire), près de Tours.