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Les négociations entre Kinshasa et le M23, se tiennent à Doha

Rédigé par leral.net le Jeudi 10 Avril 2025 à 16:33 | | 0 commentaire(s)|

©️ Atlanticactu / AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa Les pourparlers entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23, ont débuté à huis-clos à Doha, sous l’égide de médiateurs qataris, a appris Anadolu auprès de plusieurs participants. Ces discussions visent à mettre un terme aux violences persistantes […]

©️ Atlanticactu / AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Les pourparlers entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 ont débuté à huis clos à Doha, sous l’égide de médiateurs qataris, a appris Anadolu auprès de plusieurs participants.

Ces discussions visent à mettre un terme aux violences persistantes dans l’est du pays, où le mouvement rebelle contrôle une grande partie des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

« Les discussions entre experts des deux camps se poursuivent depuis plusieurs jours, mais la phase formelle a officiellement démarré mercredi », a indiqué à Anadolu l’un des participants, précisant que la médiation insiste sur la discrétion du processus.

D’après un document consulté par Anadolu, chaque partie a posé des conditions préalables avant d’entamer des négociations en profondeur.

Le M23 réclame notamment une déclaration publique du président Félix Tshisekedi, manifestant une volonté politique claire d’engager un dialogue direct avec le mouvement AFC/M23.

Il exige également l’annulation des condamnations à mort, des poursuites judiciaires et des mandats d’arrêt visant ses dirigeants, ainsi que la suppression des primes offertes pour leur arrestation.

Le groupe rebelle demande par ailleurs la libération immédiate de toutes les personnes — civiles ou militaires — arrêtées ou accusées de complicité avec le M23 en raison de leur apparence, de leur ethnie ou de leurs liens présumés avec le mouvement.

De son côté, Kinshasa insiste sur le retrait des rebelles des zones qu’ils occupent, condition préalable à l’ouverture de négociations politiques plus officielles.

Les deux camps restent discrets quant à la composition de leurs délégations. Anadolu a toutefois appris que l’équipe du M23 est conduite par Bertrand Bisimwa, numéro deux du mouvement, assisté d’Amani Nzenze. La partie congolaise, quant à elle, est représentée par une équipe dominée par des responsables de la sécurité.

Le mois dernier, le Qatar avait déjà facilité une rencontre inattendue entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, ce dernier étant accusé de parrainer le M23 — des accusations rejetées par Kigali, qui affirme n’intervenir qu’en réponse aux menaces des FDLR, un groupe armé hutu impliqué dans le génocide rwandais de 1994.

Face à l’échec des précédentes tentatives de médiation, notamment celle de l’Angola, l’Union africaine a confié la mission au président togolais Faure Gnassingbé. Il est épaulé par trois figures expérimentées : l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, et Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre éthiopien. Leur mandat a été soutenu par la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) depuis février.

Le M23 a pris le contrôle des villes stratégiques de Goma et Bukavu, capitales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, lors d’une offensive fulgurante en début d’année.

Ces combats ont fait des milliers de morts, d’après les Nations unies, qui s’alarment d’une possible escalade dans cette région ravagée par les conflits depuis plus de trois décennies.

Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe « terroriste » et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises



Source : https://atlanticactu.com/les-negociations-entre-ki...