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Les petites combines immobilières d’Ousmane Sonko

Les jours passent et les légendes servies par Ousmane Sonko trépassent comme le «détournement» présumé de 94 puis de 46 milliards (voir par ailleurs). Alors que Madiambal Diagne a évoqué l’existence d'un immeuble R+2 au Cices que le patron d’Atlas a «vendu» à Astou Guèye, fille de Fallou Guèye interrogé comme témoin dans l'affaire Tahibou Ndiaye dont il faisait partie des bienfaiteurs, les fedayins d’Ousmane Sonko ont crié à la «manipulation». Des documents encore obtenus par "Libération", que nous publions en fac-similé pour que nul n’en ignore, attestent que tout ce que le patron d’Avenir communication a dit et écrit, est vrai.


Rédigé par leral.net le Lundi 28 Janvier 2019 à 10:44 | | 0 commentaire(s)|

Jusqu’en juin 2015, Fallou Guèye était un discret et riche entrepreneur. Ce n'est qu'à la faveur de l'affaire Tahibou Ndiaye, du nom de l'ancien directeur du Cadastre condamné pour enrichissement illicite présumé, que Fallou Guèye est sorti de l'ombre, même si tout le monde le connaissait aux Impôts et Domaines.

Lors d'un interrogatoire devant la Commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Ci-Crei), Tahibou Ndiaye avait cité́ Fallou Guèye comme faisant partie de ses bienfaiteurs.

En juin 2015 donc, Fallou Guèye est ainsi contraint de témoigner devant la Crei. Il admet avoir gracieusement offert un terrain sis à Ngor à Ndèye Aby Diongue, sa nièce et épouse de l’ancien directeur du Cadastre. Il ajoutera avoir contribué, en matériels, « entre 50 et 80 millions », à la construction de la villa de Tahibou Ndiaye aux Almadies.

Ce témoignage fait, le discret Fallou Guèye est retourné sous l’ombre jusqu'à tout récemment. Dans une chronique où il a personnellement interpellé le leader de Pastef et patron d'Atlas sur son vrai patrimoine, très différent du tableau peint dans son livre, le journaliste Madiambal Diagne écrit : « Ousmane Sonko avait par exemple « oublié » que, lors de la mémorable grève du 23 mai 2008 du Said, qui avait paralysé les services fiscaux et occasionné des pertes de recettes évaluées à plus de 2 milliards de francs Cfa, les responsables du syndicat s’étaient fait calmer avec des attributions de terrains.
Ainsi, le lot numéro 481, détaché du Tf 30 673/Dg, a été attribué à Ousmane Sonko comme « sa part du butin du braquage
», se gaussait-on dans les services fiscaux.

Ousmane Sonko a érigé sur le site sis au secteur de la Foire de Dakar, un immeuble R+2 constitué de plusieurs appartements en location. Deux experts immobiliers ont, au pif, évalué l’immeuble à quelque 300 millions de francs Cfa.

On notera que ce titre de propriété ne figure pas dans la déclaration de patrimoine rendue publique par Ousmane Sonko. Seulement, après avoir lancé sa candidature dans la course à la présidence de la République, Ousmane Sonko chercha à mettre de l’ordre dans ses affaires. Il fera un point d’honneur d’effacer de son patrimoine cet immeuble qui était déjà connu du tout Dakar. Il effectuera une transaction au profit de la dame Astou Guèye.

Astou Guèye est justement la fille de... Fallou Guèye. « Encore une «contre-vérité» du patron d’Avenir communication comme le soutiennent les proches de Sonko, si prompts à taxer de mercenaires les journalistes qui ne cirent par les bottes à leur «prophète» ?

Des documents et photos obtenus par Libération confortent tout ce que Madiambal Diagne a écrit. « Ousmane Sonko né à Thiès le 15 juin 1974 » était bien le bénéficiaire du « lot 481, consistant en une parcelle de terrain d’une superficie de 200 mètres carrés située à Dakar, plan lotissement Cices » jusqu'en février 2018, au moins. Un immeuble R+2 avait été érigé sur le terrain avant que le tout ne soit effectivement vendu, sur le papier, à la fille de Fallou Guèye.

Un document de la conservation foncière en date du 2 octobre 2018 confirme cette transaction puisque le nom du bénéficiaire devient subitement « Astou Guèye, administrateur de société, demeurant à Dakar, née le 22 septembre 1981 à Saint-Louis ».

En clair, tout ce que Madiambal Diagne a écrit (encore), est authentique. Pourquoi a-t-on alors voulu le démentir par de vils procédés ?

Sans doute parce que ces révélations en remettent encore une couche notamment sur les liaisons dangereuses entre Ousmane Sonko, Tahibou Ndiaye et les différents acteurs de ce dossier judiciaire. On se souvient d'ailleurs que l'un d’eux, Diop Sy, avait cité le nom d'Ousmane Sonko à la barre. Le plumitif du procès consulté par nos soins, révèle d'ailleurs que l’un des avocats avait demandé l’audition de Ousmane Sonko comme témoin, avant que la Cour ne s’y oppose.

Pour couronner le tout, dans une interview dévastatrice publiée dans "L'Observateur", Mamour Diallo, au-delà même de l'affaire du TF 1451, a révélé que Tahibou Ndiaye avait octroyé plusieurs hectares à Ousmane Sonko sur un site litigieux.

Curieusement, dans la nuit du mercredi à jeudi dernier précédant la publication de cette interview, des responsables de Pastef avaient appelé plusieurs journalistes pour vérifier si effectivement, le directeur national des Domaines avait accordé́ un entretien à L'Observateur.

Dans la même soirée, le siège de Pastef à Yoff a été « saccagé ». Mais pourquoi les « casseurs » qui auraient renversé des ordinateurs trouvés dans la permanence, ont épargné toutes les... voitures garées devant ?