Le 24 avril 2012, dans la cour de la caserne de Kati, Amadou Haya Sanogo a tenu à rassurer ses troupes pour qu’elles restent mobilisées. Il a promis de faire en sorte que les salaires et primes de risque de ses camarades soient revus à la hausse, de leur fournir de meilleures conditions de logements et d’acquérir le matériel militaire en quantité afin de venir à bout de la rébellion armée et des groupes salafistes qui occupent le nord du pays. «Je ferai tout pour vous mettre dans de bonnes conditions », a déclaré le capitaine dont les propos sont rapportés par Jeune Afrique dans son numéro 2677 du 29 au 5 mai 2012. Mais en contrepartie de ces belles promesses le capitaine a des exigences. «En échange, je vous demande de vous tenir prêts pour aller au front». Ce discours que certains ont vite fait de considérer comme un au revoir n’en était pas un. «On aurait dit un au revoir. En plus c’était la première fois qu’il rentrait chez lui en pleine journée depuis le 21 mars», explique un soldat. Erreur d’appréciation ? Dans tous les cas, Sanogo y est et il reste. Malgré la prestation de serment du président de transition et la nomination d’un premier ministre le pouvoir reste encore dans les mains du capitaine à Kati où tout se décide. «L’effervescence des premiers jours est tombée, mais c’est encore à Kati qu’hommes d’affaires, politiciens, syndicalistes, membres d’associations ou courtisans viennent soumettre leur doléances… ou faire leur dons », écrit J.A. Qui a bu boira. Non seulement le capitaine s’accroche, mais se livre même à une traque ciblée de leaders politiques et de militaires.
A la CEDEAO, certains lui trouvent des excuses. «C’est un homme intelligent. Il sait qu’il ne peut pas s’éterniser à son poste, mais il ne veut pas passer pour un faible auprès de ses hommes en cédant trop vite», confie à Jeune Afrique un diplomate ouest-africain en poste Bamako. Cette analyse est pertinente à plus d’un titre. En effet, après la chute de ATT, le professeur d’anglais Haya Amadou Sanogo est présenté comme une personne ayant du cran pour tenir tête à tout le monde, la hiérarchie militaire y comprise. Par conséquent, il est redevable à ses frères d’armes dont il n’a pas l’intention de trahir la confiance.
FREDERIC ATAYODI
A la CEDEAO, certains lui trouvent des excuses. «C’est un homme intelligent. Il sait qu’il ne peut pas s’éterniser à son poste, mais il ne veut pas passer pour un faible auprès de ses hommes en cédant trop vite», confie à Jeune Afrique un diplomate ouest-africain en poste Bamako. Cette analyse est pertinente à plus d’un titre. En effet, après la chute de ATT, le professeur d’anglais Haya Amadou Sanogo est présenté comme une personne ayant du cran pour tenir tête à tout le monde, la hiérarchie militaire y comprise. Par conséquent, il est redevable à ses frères d’armes dont il n’a pas l’intention de trahir la confiance.
FREDERIC ATAYODI