D’après les échos relatés dans la presse et qui sont concordants, ces propos s’avèrent vrais. Quelles sont les leçons à en tirer ?
Même si l’adjectif qualificatif "première" accolé à "mission" donne à penser que Macky Sall juge que, dans un premier temps, sa "mission est de construire un Etat de droit, combattre la corruption", et que, arrivé à bout de cette lourde tâche, il commencera la seconde partie de sa charge, et ainsi de suite jusqu’à la finale, son discours reste toujours marqué par le non sens. A titre d’exemple, on ne peut pas "construire un Etat de droit, combattre la corruption" si l’on ne construit pas des routes et des ponts. Car sur quelle base va-t-on évaluer le degré de corruption à l'instant "t" ou instant "m" comme Macky. En adoptant cette posture idéelle, Macky Sall risque de manquer de matière première pour mener à bien sa "mission première". Prosaïquement parlant, il lui fera défaut la pierre de touche.
A moins qu’il ne veuille dire que sa tâche la plus urgente est de faire le procès de certains dignitaires bien ciblés de l’ancien régime et concernant l’instant "m," on verra plus tard. Vu dans ce sens, on comprend mieux car il y a des dossiers et des projets à auditer. Abdoulaye Wade avait une autre conception de son rôle à la tête de l’Etat du Sénégal que cette séquenciation puérile. Mais quid de la gestion actuelle ? Puisque jusqu’à nouvel ordre, ce gouvernement n’a pas de projets de construction de routes, de ponts, d’écoles, d’hôpitaux, etc. C’est sûr donc qu’il s’agira du régime le plus juste et le plus droit de l’histoire de l'humanité. N'ayant rien à gérer, il leur sera facile de rendre des comptes étincelants. Du moins sur le plan de la corruption mais quand il s'agit d'amélioration de nos conditions de vie, il faudra attendre la seconde mi-temps ou pire le match retour.
La fonction du président de la République et des ministres se limitant à chercher des poux à Karim Wade et Oumar Sarr, on ne pourra sûrement pas les épingler pour mauvaise gestion des deniers publics. Leur responsabilité se borne de ce fait à se lever le matin pour rejoindre leurs bureaux et le soir leurs domiciles. Entretemps, point de routes et de ponts. Malgré tout, à chaque fin de mois, ils vont percevoir leurs salaires. On ne peut rien leur reprocher sauf le manque d’efficacité.
Quand on dit que le silence est d'or, il faut comprendre qu'on ne peut rien subodorer de quelqu'un qui reste coi. On ne sait s'il sait parler, s'il est muet, s'il est sot ou intelligent. C'est la nouvelle posture du régime.
Macky Sall doit ou se réveiller ou dire publiquement que le fardeau qui lui a été confié est au-dessus de ses capacités. Les Sénégalaises et Sénégalais ne peuvent pas tous les matins entendre de telles maladresses et tenter de lui faire des éclairages sur les différents domaines d’enseignement scolaire.
On apprend à l'école primaire la leçon suivante : "Les moyens de transport jouent un rôle important dans l'économie du pays. Ils permettent le déplacement des personnes et des marchandises" (extrait de "La voie maritime dans ma région" classe de CE2. C’est à se demander si Macky Sall a fait les bancs du primaire ?
Au-delà du fait qu’il ne peut pas limiter sa "mission première" à la lutte contre la corruption et reporter dans le temps ses autres obligations, le sens le plus banal permet de percevoir que sans infrastructures, un Etat n’a aucun poids intrinsèque. Plus simplement, il n’a aucune forme d’existence. Un Etat ne peut exister sans pays. Présentement, un pays sans infrastructures n’en est réellement plus un. Le même rapport lie la politique à l’économie. Car sans économie, à quoi sert la politique même si d’aucun disent, à juste titre, que la politique est le driver de l’économie.
Il suffit juste de constater que les pays qui dominent le monde sont les superpuissances économiques. Les moins influents sur la scène internationale sont les plus en retard. Le Sénégal frappe à la porte de cette catégorie.
Sans « routes et ponts », Macky Sall doit savoir qu’aucune politique de lutte contre la pauvreté n’a de portée. Lorsque le président Abdoulaye Wade construisait des infrastructures, des écoles, des hôpitaux, élaborait la GOANA, etc. il ne s’agissait pas d’un supplément décoratif pour rendre le Sénégal plus beau. Quoique. En fait, l’objectif premier était d’influer sur les coûts de production, le rendement, la rentabilité et la productivité de notre économie.
Certes, cet engagement va avec le risque inévitable de dilapidation des ressources nationales. C’est la théorie de l’omelette qu’on ne peut faire sans casser des œufs. La vie est ainsi faite qu’on ne peut pas réduire à zéro la mauvaise gestion, mais seulement la minimiser. Faire en sorte que l’impact d’un projet sur l’économie nationale soit sans commune mesure avec les pertes résultant de la mauvaise gestion. C’est déjà un très bon pas en avant. A défaut d’adopter la méthode Macky Sall qui consiste à ne rien faire. On n’aura surement aucune perte mais aussi aucun impact sur notre vécu quotidien.
Le sens commun enseigne que dans ce monde-ci, qui n’avance pas, recule.
Sahnoun Ndiaye
Même si l’adjectif qualificatif "première" accolé à "mission" donne à penser que Macky Sall juge que, dans un premier temps, sa "mission est de construire un Etat de droit, combattre la corruption", et que, arrivé à bout de cette lourde tâche, il commencera la seconde partie de sa charge, et ainsi de suite jusqu’à la finale, son discours reste toujours marqué par le non sens. A titre d’exemple, on ne peut pas "construire un Etat de droit, combattre la corruption" si l’on ne construit pas des routes et des ponts. Car sur quelle base va-t-on évaluer le degré de corruption à l'instant "t" ou instant "m" comme Macky. En adoptant cette posture idéelle, Macky Sall risque de manquer de matière première pour mener à bien sa "mission première". Prosaïquement parlant, il lui fera défaut la pierre de touche.
A moins qu’il ne veuille dire que sa tâche la plus urgente est de faire le procès de certains dignitaires bien ciblés de l’ancien régime et concernant l’instant "m," on verra plus tard. Vu dans ce sens, on comprend mieux car il y a des dossiers et des projets à auditer. Abdoulaye Wade avait une autre conception de son rôle à la tête de l’Etat du Sénégal que cette séquenciation puérile. Mais quid de la gestion actuelle ? Puisque jusqu’à nouvel ordre, ce gouvernement n’a pas de projets de construction de routes, de ponts, d’écoles, d’hôpitaux, etc. C’est sûr donc qu’il s’agira du régime le plus juste et le plus droit de l’histoire de l'humanité. N'ayant rien à gérer, il leur sera facile de rendre des comptes étincelants. Du moins sur le plan de la corruption mais quand il s'agit d'amélioration de nos conditions de vie, il faudra attendre la seconde mi-temps ou pire le match retour.
La fonction du président de la République et des ministres se limitant à chercher des poux à Karim Wade et Oumar Sarr, on ne pourra sûrement pas les épingler pour mauvaise gestion des deniers publics. Leur responsabilité se borne de ce fait à se lever le matin pour rejoindre leurs bureaux et le soir leurs domiciles. Entretemps, point de routes et de ponts. Malgré tout, à chaque fin de mois, ils vont percevoir leurs salaires. On ne peut rien leur reprocher sauf le manque d’efficacité.
Quand on dit que le silence est d'or, il faut comprendre qu'on ne peut rien subodorer de quelqu'un qui reste coi. On ne sait s'il sait parler, s'il est muet, s'il est sot ou intelligent. C'est la nouvelle posture du régime.
Macky Sall doit ou se réveiller ou dire publiquement que le fardeau qui lui a été confié est au-dessus de ses capacités. Les Sénégalaises et Sénégalais ne peuvent pas tous les matins entendre de telles maladresses et tenter de lui faire des éclairages sur les différents domaines d’enseignement scolaire.
On apprend à l'école primaire la leçon suivante : "Les moyens de transport jouent un rôle important dans l'économie du pays. Ils permettent le déplacement des personnes et des marchandises" (extrait de "La voie maritime dans ma région" classe de CE2. C’est à se demander si Macky Sall a fait les bancs du primaire ?
Au-delà du fait qu’il ne peut pas limiter sa "mission première" à la lutte contre la corruption et reporter dans le temps ses autres obligations, le sens le plus banal permet de percevoir que sans infrastructures, un Etat n’a aucun poids intrinsèque. Plus simplement, il n’a aucune forme d’existence. Un Etat ne peut exister sans pays. Présentement, un pays sans infrastructures n’en est réellement plus un. Le même rapport lie la politique à l’économie. Car sans économie, à quoi sert la politique même si d’aucun disent, à juste titre, que la politique est le driver de l’économie.
Il suffit juste de constater que les pays qui dominent le monde sont les superpuissances économiques. Les moins influents sur la scène internationale sont les plus en retard. Le Sénégal frappe à la porte de cette catégorie.
Sans « routes et ponts », Macky Sall doit savoir qu’aucune politique de lutte contre la pauvreté n’a de portée. Lorsque le président Abdoulaye Wade construisait des infrastructures, des écoles, des hôpitaux, élaborait la GOANA, etc. il ne s’agissait pas d’un supplément décoratif pour rendre le Sénégal plus beau. Quoique. En fait, l’objectif premier était d’influer sur les coûts de production, le rendement, la rentabilité et la productivité de notre économie.
Certes, cet engagement va avec le risque inévitable de dilapidation des ressources nationales. C’est la théorie de l’omelette qu’on ne peut faire sans casser des œufs. La vie est ainsi faite qu’on ne peut pas réduire à zéro la mauvaise gestion, mais seulement la minimiser. Faire en sorte que l’impact d’un projet sur l’économie nationale soit sans commune mesure avec les pertes résultant de la mauvaise gestion. C’est déjà un très bon pas en avant. A défaut d’adopter la méthode Macky Sall qui consiste à ne rien faire. On n’aura surement aucune perte mais aussi aucun impact sur notre vécu quotidien.
Le sens commun enseigne que dans ce monde-ci, qui n’avance pas, recule.
Sahnoun Ndiaye