D’aucuns avaient pensé que les négociations sur le retour d’Idrissa Seck aux côtés de Me Wade en perspective de la formation d’un grand parti présidentiel, avaient abouti à un échec. Beaucoup des observateurs de la scène politique nationale avaient juré qu’il n’est plus possible que les retrouvailles tant annoncées soient effectives du fait des nombreux écueils qui se dressent sur le chemin. Dont principalement la position extrêmiste prêtée à Karim Wade, le fils du chef de l’Etat qui n’aurait jamais voulu d’un nouveau compagnonnage entre son père et le maire de Thiès.
Il y a quelques semaines, des journaux pourtant réputés bien informés, avaient fait état de la fin des négociations entre Wade et Idy pour les mêmes raisons.
Aujourd’hui, à l’issue de cette nouvelle rencontre entre les deux responsables, c’est un autre son de cloche qui est servi à l’opinion. "Les choses avancent à grands pas loin des yeux des ennemis d’Idy bien introduits dans le palais et que le président écoute", confie un proche de l’ex-Premier ministre.
"Si nous n’avons pas fait beaucoup de publicité sur les discussions entre Wade et notre leader, c’est parce que nous sommes conscients des enjeux d’un retour d’Idrissa. Certains pensent que leurs intérêts seront menacés alors que nous ne sommes pas dans cette dyamique revancharde. L’ambition d’Idy est claire : il veut que les libéraux gardent encore longtemps le pouvoir", révèle notre interlocuteur qui pense pour conclure que "le président Wade sait que sans Idrissa Seck, les chances de garder le Pds au pouvoir sont minces car les autres responsables du Pds n’ont pas son charisme, encore moins son poids politique."
Du côté de la mouvance présidentielle, cette idée n’est pas loin d’être partagée mais les craintes demeurent : "Nous connaissons bien Idrissa Seck, il peut aider à nous renforcer mais je ne crois pas qu’il puisse constituer une garantie suffisante. Il a ses hommes dans le parti, il les mettra en avant si toutefois il contrôle tout. Nous ne sommes tous ses affidés et malheureusement, il ne tolère pas la contradiction. Si on nous le ramène alors sans des garde-fou, il y en a qui, pour rien au monde, ne vont accepter son autoritarisme. Le parti va être encore plus divisé", avertit un ministre, libéral et responsable assez représentatif dans son fief politique.
Deux autres responsables libéraux (dont une femme députée à l’Assemblée nationale pourtant jadis réputée très proche d’Idy) interrogés à ce sujet partagent d’une certaine mesure ces inquiètudes.
Sous le sceau de l’anonymat, il confie que "le président devrait consulter le parti avant de s’engager dans cette voie". Pour lui, "nous l’avons comme référence, la seule d’ailleurs mais les époques ont changé. Les gens ne disent rien publiquement, tout le monde applaudit pour ne subir ses foudres mais dans la réalité beaucoup des militants et grands responsables ne sont pas contents."
A la question de savoir comment maintenant aborder les choses au sein du Pds pour limiter les dégâts, le ministre donne sa langue au chat : "Je ne sais pas. Honnêtement, je ne sais plus où me donner de la tête. Il y a tellement de confusion dans la vie de notre parti que finalement, il est plus sage d’observer et ne pas trop me distinguer pour ne pas être incompris. Et puis je ne crois pas que les amis de Karim Wade qui se sont battus ces dernières années contre lui pour lui faire payer ses déclarations incendiaires sur le président de la République, vont accepter si facilement de ranger la hache de guerre. Je ne crois pas mais attendons de voir", avance-t-il avec prudence.
A la lecture des propros de ces proches de Wade et Idy, il y a lieu de croire que les dés ne sont pas encore tout à fait jetés et que les comptes sont loin d’être faits.
Une chose est au moins constante : ce qui lie et divise le président Wade à son ancien Premier ministre Idrissa Seck, il n’y a qu’eux deux qui le savent, qui en maîtrisent les tenants et les aboutissants. De quoi nourrir, pour encore longtemps, les supputations et élucubrations.
Idrissa Seck a été successivement Ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République et Premier ministre de novembre 2002 à avril 2004. Il a été l’adjoint du Secrétaire général national du Pds, Me Wade.
Exclu du Pds en 2005 et mis en prison après l’enquête judiciaire ouverte sur ce qu’il est convenu d’appeler "l’affaire des Chantiers de Thiès", il a été libéré au bout de sept mois d’incarcération.
Cette rencontre est officiellement la 4ème depuis sa libération de prison, avec le chef de l’Etat.
- Par OUSMANE KEBE DIOP -
NETTALI.NET-
Il y a quelques semaines, des journaux pourtant réputés bien informés, avaient fait état de la fin des négociations entre Wade et Idy pour les mêmes raisons.
Aujourd’hui, à l’issue de cette nouvelle rencontre entre les deux responsables, c’est un autre son de cloche qui est servi à l’opinion. "Les choses avancent à grands pas loin des yeux des ennemis d’Idy bien introduits dans le palais et que le président écoute", confie un proche de l’ex-Premier ministre.
"Si nous n’avons pas fait beaucoup de publicité sur les discussions entre Wade et notre leader, c’est parce que nous sommes conscients des enjeux d’un retour d’Idrissa. Certains pensent que leurs intérêts seront menacés alors que nous ne sommes pas dans cette dyamique revancharde. L’ambition d’Idy est claire : il veut que les libéraux gardent encore longtemps le pouvoir", révèle notre interlocuteur qui pense pour conclure que "le président Wade sait que sans Idrissa Seck, les chances de garder le Pds au pouvoir sont minces car les autres responsables du Pds n’ont pas son charisme, encore moins son poids politique."
Du côté de la mouvance présidentielle, cette idée n’est pas loin d’être partagée mais les craintes demeurent : "Nous connaissons bien Idrissa Seck, il peut aider à nous renforcer mais je ne crois pas qu’il puisse constituer une garantie suffisante. Il a ses hommes dans le parti, il les mettra en avant si toutefois il contrôle tout. Nous ne sommes tous ses affidés et malheureusement, il ne tolère pas la contradiction. Si on nous le ramène alors sans des garde-fou, il y en a qui, pour rien au monde, ne vont accepter son autoritarisme. Le parti va être encore plus divisé", avertit un ministre, libéral et responsable assez représentatif dans son fief politique.
Deux autres responsables libéraux (dont une femme députée à l’Assemblée nationale pourtant jadis réputée très proche d’Idy) interrogés à ce sujet partagent d’une certaine mesure ces inquiètudes.
Sous le sceau de l’anonymat, il confie que "le président devrait consulter le parti avant de s’engager dans cette voie". Pour lui, "nous l’avons comme référence, la seule d’ailleurs mais les époques ont changé. Les gens ne disent rien publiquement, tout le monde applaudit pour ne subir ses foudres mais dans la réalité beaucoup des militants et grands responsables ne sont pas contents."
A la question de savoir comment maintenant aborder les choses au sein du Pds pour limiter les dégâts, le ministre donne sa langue au chat : "Je ne sais pas. Honnêtement, je ne sais plus où me donner de la tête. Il y a tellement de confusion dans la vie de notre parti que finalement, il est plus sage d’observer et ne pas trop me distinguer pour ne pas être incompris. Et puis je ne crois pas que les amis de Karim Wade qui se sont battus ces dernières années contre lui pour lui faire payer ses déclarations incendiaires sur le président de la République, vont accepter si facilement de ranger la hache de guerre. Je ne crois pas mais attendons de voir", avance-t-il avec prudence.
A la lecture des propros de ces proches de Wade et Idy, il y a lieu de croire que les dés ne sont pas encore tout à fait jetés et que les comptes sont loin d’être faits.
Une chose est au moins constante : ce qui lie et divise le président Wade à son ancien Premier ministre Idrissa Seck, il n’y a qu’eux deux qui le savent, qui en maîtrisent les tenants et les aboutissants. De quoi nourrir, pour encore longtemps, les supputations et élucubrations.
Idrissa Seck a été successivement Ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République et Premier ministre de novembre 2002 à avril 2004. Il a été l’adjoint du Secrétaire général national du Pds, Me Wade.
Exclu du Pds en 2005 et mis en prison après l’enquête judiciaire ouverte sur ce qu’il est convenu d’appeler "l’affaire des Chantiers de Thiès", il a été libéré au bout de sept mois d’incarcération.
Cette rencontre est officiellement la 4ème depuis sa libération de prison, avec le chef de l’Etat.
- Par OUSMANE KEBE DIOP -
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