Pourquoi à vous alors ? Surtout dans un contexte où notre pays voit son ciel assombri par des menaces multiples et que je sais, d’avance, que vous n’avez pas la clé à leur solution. Clarifions : je ne m’adresse pas à vous parce que vous êtes l’unique, ou le plus important, représentant des forces sociales et religieuses de notre pays, ni, non plus, parce que je veux donner le sentiment que la confrérie des mourides que vous dirigez se doit d’être traitée avantageusement par rapport aux autres cohabitant avec elle dans le pays. En d’autres termes, cette lettre aurait pu être destinée à d’autres autorités socio-religieuses sénégalaises dont la représentativité est également reconnue. Car de Tivaouane, Touba jusqu’aux confins de Tamba ou encore dans d’autres régions du pays, comme les pays sérère, diola, toucouleur ou fulbé, il ne manque pas de personnalités, musulmanes, chrétiennes ou animistes, dignes de recevoir ce qui est principalement une sonnette d’alarme.
J’ai choisi de m’adresser à vous parce que, d’abord, je crois que la démocratie est une exigence dont la matérialisation relève d’une démarche endogène. C’est ensuite, parce que, ces temps-ci, vous êtes sous les feux de la rampe. A la suite de Maître Wade, des acteurs de la scène publique convergent vers vous en quête soit d’une bénédiction soit d’une intercession pour que le pays aille, le moment venu, vers des scrutins transparents.
Fonds de commerce électoral On peut penser ce que l’on veut du rôle des chefs religieux en démocratie et des risques théocratiques liés à leur omniprésence sur ce champ. Mais, vouloir ignorer la capacité qu’ils représentent ici c’est faire preuve d’une grande naïveté. L’essentiel est de parvenir à réduire les aspects négatifs, notamment la vénalité qui les défigurent ou la transformation parfois de citoyens en sujets religieux passifs, crédules et aveuglés par une perspective métaphysique lointaine. L’objectif est de faire en sorte qu’ils puissent agir davantage en force du bien au service de l’intérêt général sans jamais oublier que tout puissants qu’ils puissent être, les chefs religieux doivent rester des auxiliaires du pouvoir temporel qui sont les vrais responsables, sur terre, des destinées de la nation républicaine et laïque que doit demeurer le Sénégal. Préserver et valoriser le capital social sénégalais dont ils sont largement dépositaires, avec d’autres forces traditionnelles, devient l’une de leurs missions essentielles.... Une autre raison, plus personnelle, m’autorise à vous interpeller. C’est parce que, sans excès verbal, je pense en avoir la légitimité. Vous le savez, nous partageons le même arbre généalogique. Or, rarement, ou presque jamais, ai-je excipé de cette appartenance à la lignée Mbacké-Mbacké, par ma mère. L’heure me force à sortir du bois parce que des forces prédatrices agissent de plus en plus pour instrumentaliser le leadership de la confrérie mouride au risque de le transformer en gadget au service de causes n’étant pas forcément en phase avec cette formidable confrérie dont deux valeurs essentielles, au départ, sont l’exaltation du travail et la soumission à Dieu, ce qui suppose le rejet des excès folkloriques, de la corruption et des magouilles si malheureusement érigés en normes dans le Sénégal d’aujourd’hui.
Remettre en question la relation avec le pouvoir politique ne sera pas aisé, je le sais. Tant d’intérêts financiers et de carrières politiques sont en jeu ici. C’est pour ces raisons que la collusion entre Dieu et César, entre le pouvoir religieux et temporel, n’est pas un phénomène nouveau au Sénégal. Les anciens régimes socialistes en ont fait leur fonds de commerce électoral, tandis que le wadisme, qui promettait une rupture, a honteusement amplifié le phénomène. Je me permets de vous inviter à être le premier, sinon l’un des premiers, à tracer la ligne rouge à ne pas franchir par quelque politicien. Il vous revient d’envoyer un signal clair aux populations sénégalaises dont l’intelligence est telle qu’elles savent de plus en plus naviguer avec tact entre leurs devoirs envers leur Seigneur et leurs responsabilités terrestres, notamment pour ce qui concerne la gestion politique et économique du pays. Ne pas en prendre l’initiative, c’est s’exposer à un retour de manivelle : l’histoire est en marche et elle ne tolèrera pas trop longtemps la perpétuation de quelque relation indue surtout si elle se nourrit de l’argent du contribuable. Votre devoir est engagé. Dire non face à ce qui est injuste est une façon de respecter Dieu, je n’ai aucune qualité pour vous le rappeler : vous le savez mieux que moi ! Cette démarche est possible car le Sénégal ne peut échapper, après ces années de dévergondage politique, à un renouvellement de son Contrat social, pour en redéfinir les termes, afin de préserver, en l’améliorant, ce qui fait son originalité. L’existence d’une classe politique, au sens large, dont les errements intellectuels sont problématiques, la rend délicate. Comme lorsqu’une mission vient vous demander d’intervenir auprès de Abdoulaye Wade afin qu’il ne brigue pas un troisième mandat. Or l’architecture constitutionnelle de notre pays ne peut être plus éloquente qui donne mandat à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la question, le moment venu, et de le faire en toutes responsabilités, en mesurant les conséquences de l’acte qu’elle pose.
Qui ou Quoi
Qu’Abdoulaye Wade ait déçu, voire échoué lamentablement dans son projet de gouvernance democratique du Sénégal et de sage gestion des biens de la nation, ne fait aucun doute. Cela constitue une raison pour lui de ne pas se représenter devant l’électorat, sans compter la barrière biologique qui, a près de 90 ans, lui dicte de prendre sa retraite politique. Je n’ai pas attendu la vague actuelle pour dire cela : Wade III, Trois fois Non, que j’ai publié depuis au moins deux ans, l’atteste ! Cela étant, qu’il veuille malgré tout solliciter à nouveau les suffrages des Sénégalais ne regarde que lui et ceux qui veulent le reconduire, malgré son incapacité, a la tête d’un pays confronté a des défis exigeant qu’un homme alerte, moderne et compétent soit à sa barre. En votre qualité de Guide religieux, vous ne devez pas tomber dans le piège d’un charlatan politicien, quel que soit ce qu’il amène dans sa corbeille surtout que vous pouvez vous défausser sur le donneur d’ordre qu’est le peuple, en démocratie. Souverain, il lui est loisible de choisir même un fou ou un voleur pour présider à ses destinées si aucun contrepoids constitutionnel n’est prévu pour l’en empêcher. Dans ce type de relation contractuelle, entre principal et agent, c’est finalement l’agent, serviteur de la République, qui finit par faire ce qu’il veut, au grand bonheur ou dam du peuple. Aucune surprise n’est à attendre de Wade de ce point de vue : un mandat électif, il n’en fait qu’à sa tête ! Seul espoir : qu’il le veuille ou pas, qu’il fraude ou pas, qu’il gagne à la régulière ou pas, il sait que l’Après-wadisme, le temps de solder les comptes, a commencé. Sans que cela règle l’autre variante, plus complexe, de l’équation : comment lui dénicher un successeur digne de confiance. Les prétendants trainent, tous ou presque, des casseroles, pour n’avoir pas non plus été des gestionnaires vertueux des biens publics ou été les démocrates qu’ils prétendent être maintenant. Leur intolérance, voire leurs méthodes mafieuses, n’en font pas des acteurs capables de gérer avec efficacité et équité, ce qui doit être la grande question de l’Après-Wade : non pas QUI, le temps des messies étant révolu, mais QUOI, quel type de démocratie, pour le Sénégal ?
Alors que le monde est traversé par des dérèglements financiers dangereux et que le Sénégal se trouve dans une impasse, aucune erreur n’est permise. Même à vous ! Je note, pour m’en réjouir, que vous avez dit votre détermination à ne céder à aucune pression. Sage engagement : c’est a ce prix que le mouridisme sortira grandi de ce lourd contexte. « Recrédibilisé », il sera en mesure de faire entendre sa voix dans le Sénégal à reconstruire demain, autour de valeurs anciennes et nouvelles, pour qu’il cesse d’être cette vaste arène d’activités ludiques et redevienne un Etat-nation débarassé des forces rétrogrades aussi bien dans le régime libéral que dans les rangs de l’opposition qui le malmènent. Ce message, j’aurais pu le destiner à d’autres, surtout à des étrangers. Comme le cje tehef de l’Exécutif américain, Barack Obama, pour l’inviter à revigorer son engagement à promouvoir les institutions démocratiques, comme socle d’une véritable démocratisation en Afrique, au lieu de se laisser disperser en célébrant des démocraties non encore crédibles ou à serrer la main d’apprentis monarchistes lors d’un Sommet du G8, à l’instigation maladroite du président français, Nicolas Sarkozy. Pour n’avoir pas su garder le cap du discours de rupture qu’il avait tenu pendant la campagne électorale l’ayant porté au pouvoir, en 2007, Sarkozy est aussi disqualifié : ses accointances avec certains pilleurs des deniers publics de notre pays, le rendent suspect, d’autant plus que des activistes nostalgiques de la Françafrique disent agir en son nom sur le continent. Adresser cette missive aux autorités des deux grandes Internationales politiques était aussi une option alléchante. Libérale ou socialiste, l’une et l’autre maintiennent des liens avec des partis politiques dans notre pays, en particulier avec leurs dirigeants, sans se demander s’ils agissent toujours ou non en vrais démocrates. Les dirigeants des différentes institutions internationales, de la Banque mondiale au Fmi en passant par l’Onu, dont l’omniprésence sur le continent n’est plus à démontrer mériteraient également d’être sommés de s’expliquer sur leur rapport au Sénégal. Après l’échec de leurs politiques économiques, le fait que récemment, notamment en Libye ou en Côte d’Ivoire, l’Onu se soit mise au service d’une politique de la canonnière que l’on croyait révolue, plaide en leur défaveur. Enfin, parce qu’elles ne connaissent pas encore très bien les subtilités africaines, ou que leur propre expérience politique n’en font pas encore des parangons de la démocratie, il ne serait pas approprié de faire appel aux puissances émergentes du Sud, de la Chine au Brésil, voire l’Inde, qui tentent de jouer une carte africaine en mettant en avant un paradigme développementaliste pour faire pièce à l’exigence néo-libérale voulue par le monde occidental sur le continent... Ce message vous est destiné, en premier, parce que la voiture Sénégal, vous le savez, s’approche d’un tournant trop dangereux, qu’elle ne peut rater. Avant d’autres, votre voix peut la prémunir du pire...
Adama GAYE Journaliste, Consultant adamagaye@hotmail.com
J’ai choisi de m’adresser à vous parce que, d’abord, je crois que la démocratie est une exigence dont la matérialisation relève d’une démarche endogène. C’est ensuite, parce que, ces temps-ci, vous êtes sous les feux de la rampe. A la suite de Maître Wade, des acteurs de la scène publique convergent vers vous en quête soit d’une bénédiction soit d’une intercession pour que le pays aille, le moment venu, vers des scrutins transparents.
Fonds de commerce électoral On peut penser ce que l’on veut du rôle des chefs religieux en démocratie et des risques théocratiques liés à leur omniprésence sur ce champ. Mais, vouloir ignorer la capacité qu’ils représentent ici c’est faire preuve d’une grande naïveté. L’essentiel est de parvenir à réduire les aspects négatifs, notamment la vénalité qui les défigurent ou la transformation parfois de citoyens en sujets religieux passifs, crédules et aveuglés par une perspective métaphysique lointaine. L’objectif est de faire en sorte qu’ils puissent agir davantage en force du bien au service de l’intérêt général sans jamais oublier que tout puissants qu’ils puissent être, les chefs religieux doivent rester des auxiliaires du pouvoir temporel qui sont les vrais responsables, sur terre, des destinées de la nation républicaine et laïque que doit demeurer le Sénégal. Préserver et valoriser le capital social sénégalais dont ils sont largement dépositaires, avec d’autres forces traditionnelles, devient l’une de leurs missions essentielles.... Une autre raison, plus personnelle, m’autorise à vous interpeller. C’est parce que, sans excès verbal, je pense en avoir la légitimité. Vous le savez, nous partageons le même arbre généalogique. Or, rarement, ou presque jamais, ai-je excipé de cette appartenance à la lignée Mbacké-Mbacké, par ma mère. L’heure me force à sortir du bois parce que des forces prédatrices agissent de plus en plus pour instrumentaliser le leadership de la confrérie mouride au risque de le transformer en gadget au service de causes n’étant pas forcément en phase avec cette formidable confrérie dont deux valeurs essentielles, au départ, sont l’exaltation du travail et la soumission à Dieu, ce qui suppose le rejet des excès folkloriques, de la corruption et des magouilles si malheureusement érigés en normes dans le Sénégal d’aujourd’hui.
Remettre en question la relation avec le pouvoir politique ne sera pas aisé, je le sais. Tant d’intérêts financiers et de carrières politiques sont en jeu ici. C’est pour ces raisons que la collusion entre Dieu et César, entre le pouvoir religieux et temporel, n’est pas un phénomène nouveau au Sénégal. Les anciens régimes socialistes en ont fait leur fonds de commerce électoral, tandis que le wadisme, qui promettait une rupture, a honteusement amplifié le phénomène. Je me permets de vous inviter à être le premier, sinon l’un des premiers, à tracer la ligne rouge à ne pas franchir par quelque politicien. Il vous revient d’envoyer un signal clair aux populations sénégalaises dont l’intelligence est telle qu’elles savent de plus en plus naviguer avec tact entre leurs devoirs envers leur Seigneur et leurs responsabilités terrestres, notamment pour ce qui concerne la gestion politique et économique du pays. Ne pas en prendre l’initiative, c’est s’exposer à un retour de manivelle : l’histoire est en marche et elle ne tolèrera pas trop longtemps la perpétuation de quelque relation indue surtout si elle se nourrit de l’argent du contribuable. Votre devoir est engagé. Dire non face à ce qui est injuste est une façon de respecter Dieu, je n’ai aucune qualité pour vous le rappeler : vous le savez mieux que moi ! Cette démarche est possible car le Sénégal ne peut échapper, après ces années de dévergondage politique, à un renouvellement de son Contrat social, pour en redéfinir les termes, afin de préserver, en l’améliorant, ce qui fait son originalité. L’existence d’une classe politique, au sens large, dont les errements intellectuels sont problématiques, la rend délicate. Comme lorsqu’une mission vient vous demander d’intervenir auprès de Abdoulaye Wade afin qu’il ne brigue pas un troisième mandat. Or l’architecture constitutionnelle de notre pays ne peut être plus éloquente qui donne mandat à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la question, le moment venu, et de le faire en toutes responsabilités, en mesurant les conséquences de l’acte qu’elle pose.
Qui ou Quoi
Qu’Abdoulaye Wade ait déçu, voire échoué lamentablement dans son projet de gouvernance democratique du Sénégal et de sage gestion des biens de la nation, ne fait aucun doute. Cela constitue une raison pour lui de ne pas se représenter devant l’électorat, sans compter la barrière biologique qui, a près de 90 ans, lui dicte de prendre sa retraite politique. Je n’ai pas attendu la vague actuelle pour dire cela : Wade III, Trois fois Non, que j’ai publié depuis au moins deux ans, l’atteste ! Cela étant, qu’il veuille malgré tout solliciter à nouveau les suffrages des Sénégalais ne regarde que lui et ceux qui veulent le reconduire, malgré son incapacité, a la tête d’un pays confronté a des défis exigeant qu’un homme alerte, moderne et compétent soit à sa barre. En votre qualité de Guide religieux, vous ne devez pas tomber dans le piège d’un charlatan politicien, quel que soit ce qu’il amène dans sa corbeille surtout que vous pouvez vous défausser sur le donneur d’ordre qu’est le peuple, en démocratie. Souverain, il lui est loisible de choisir même un fou ou un voleur pour présider à ses destinées si aucun contrepoids constitutionnel n’est prévu pour l’en empêcher. Dans ce type de relation contractuelle, entre principal et agent, c’est finalement l’agent, serviteur de la République, qui finit par faire ce qu’il veut, au grand bonheur ou dam du peuple. Aucune surprise n’est à attendre de Wade de ce point de vue : un mandat électif, il n’en fait qu’à sa tête ! Seul espoir : qu’il le veuille ou pas, qu’il fraude ou pas, qu’il gagne à la régulière ou pas, il sait que l’Après-wadisme, le temps de solder les comptes, a commencé. Sans que cela règle l’autre variante, plus complexe, de l’équation : comment lui dénicher un successeur digne de confiance. Les prétendants trainent, tous ou presque, des casseroles, pour n’avoir pas non plus été des gestionnaires vertueux des biens publics ou été les démocrates qu’ils prétendent être maintenant. Leur intolérance, voire leurs méthodes mafieuses, n’en font pas des acteurs capables de gérer avec efficacité et équité, ce qui doit être la grande question de l’Après-Wade : non pas QUI, le temps des messies étant révolu, mais QUOI, quel type de démocratie, pour le Sénégal ?
Alors que le monde est traversé par des dérèglements financiers dangereux et que le Sénégal se trouve dans une impasse, aucune erreur n’est permise. Même à vous ! Je note, pour m’en réjouir, que vous avez dit votre détermination à ne céder à aucune pression. Sage engagement : c’est a ce prix que le mouridisme sortira grandi de ce lourd contexte. « Recrédibilisé », il sera en mesure de faire entendre sa voix dans le Sénégal à reconstruire demain, autour de valeurs anciennes et nouvelles, pour qu’il cesse d’être cette vaste arène d’activités ludiques et redevienne un Etat-nation débarassé des forces rétrogrades aussi bien dans le régime libéral que dans les rangs de l’opposition qui le malmènent. Ce message, j’aurais pu le destiner à d’autres, surtout à des étrangers. Comme le cje tehef de l’Exécutif américain, Barack Obama, pour l’inviter à revigorer son engagement à promouvoir les institutions démocratiques, comme socle d’une véritable démocratisation en Afrique, au lieu de se laisser disperser en célébrant des démocraties non encore crédibles ou à serrer la main d’apprentis monarchistes lors d’un Sommet du G8, à l’instigation maladroite du président français, Nicolas Sarkozy. Pour n’avoir pas su garder le cap du discours de rupture qu’il avait tenu pendant la campagne électorale l’ayant porté au pouvoir, en 2007, Sarkozy est aussi disqualifié : ses accointances avec certains pilleurs des deniers publics de notre pays, le rendent suspect, d’autant plus que des activistes nostalgiques de la Françafrique disent agir en son nom sur le continent. Adresser cette missive aux autorités des deux grandes Internationales politiques était aussi une option alléchante. Libérale ou socialiste, l’une et l’autre maintiennent des liens avec des partis politiques dans notre pays, en particulier avec leurs dirigeants, sans se demander s’ils agissent toujours ou non en vrais démocrates. Les dirigeants des différentes institutions internationales, de la Banque mondiale au Fmi en passant par l’Onu, dont l’omniprésence sur le continent n’est plus à démontrer mériteraient également d’être sommés de s’expliquer sur leur rapport au Sénégal. Après l’échec de leurs politiques économiques, le fait que récemment, notamment en Libye ou en Côte d’Ivoire, l’Onu se soit mise au service d’une politique de la canonnière que l’on croyait révolue, plaide en leur défaveur. Enfin, parce qu’elles ne connaissent pas encore très bien les subtilités africaines, ou que leur propre expérience politique n’en font pas encore des parangons de la démocratie, il ne serait pas approprié de faire appel aux puissances émergentes du Sud, de la Chine au Brésil, voire l’Inde, qui tentent de jouer une carte africaine en mettant en avant un paradigme développementaliste pour faire pièce à l’exigence néo-libérale voulue par le monde occidental sur le continent... Ce message vous est destiné, en premier, parce que la voiture Sénégal, vous le savez, s’approche d’un tournant trop dangereux, qu’elle ne peut rater. Avant d’autres, votre voix peut la prémunir du pire...
Adama GAYE Journaliste, Consultant adamagaye@hotmail.com