Cher Président
Cela fait plusieurs décennies que l’on encourage la décentralisation et le développement local dans bon nombre de pays d’Afrique comme moyen pour susciter une dynamique de développement et lutter contre la pauvreté. Pour la plupart des États et des pays Africain, l’instauration d’un système de représentation proche des populations est sensée favoriser à la fois le développement local et la démocratisation.
Qu’entend-on par ces deux notions?
La « décentralisation » est la délégation par l'état central d'une partie de ses compétences et de ses ressources à des collectivités d'élus. Elle est souvent considérée comme un système permettant une meilleure participation de l’ensemble de la population à la gestion des affaires locales.
Le « Développement Local » traduit, quant à lui, une philosophie de développement, une organisation et des actions concrètes qui mettent en mouvement les populations qui sont appelées à s'organiser au niveau d'un territoire donné afin d’améliorer leur bien-être à travers leur développement intégral.
Dans notre pays le Sénégal où des processus de décentralisation ou acte III de la décentralisation sont en cours, de nouveaux acteurs apparaissent : les élus locaux, les présidents de communauté rurale, les agents déconcentrés de l’États, etc. Et de nouveaux enjeux également : articulation entre les organisations populaires (rurales, urbaines) existantes et les conseils communaux, relations entre le niveau local et le niveau national en matière de répartition des pouvoirs, en matière de répartition des ressources et une autre forme d organisation géographique, etc.
La Décentralisation permet donc de conférer des pouvoirs à des autorités locales, généralement élues, pour exercer des compétences au sein d’une collectivité territoriale, personne morale dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. C’est ainsi que bon nombre d’élus se sont vu conférés de nouveaux pouvoirs ayant trait à la collecte d’impôts et de taxes mais également au développement d’un certain nombre d’initiatives pour améliorer l'accès des populations aux services de base, tels les infrastructures et les équipements collectifs de santé ou d'éducation (dispensaires, écoles), les services prioritaires ou de désenclavement (pistes), les investissements productifs à rentabilité différée (actions de gestion des ressources naturelles), les investissements collectifs productifs (irrigation, micro barrages).
Dans notre pays, particulièrement dans les communes rurales, il arrive quelque fois que la décentralisation paraisse en contradiction avec les efforts de développement local car imposée par l’extérieur (ie. le pouvoir central). En effet, avec les élections, la population délègue le pouvoir de gestion des affaires communales aux élus qui seront sanctionnés ou non à la fin de leur mandat en fonction de leurs réalisations. Cependant, ces derniers sont souvent mal préparés à occuper pleinement leur fonction et subissent quelquefois les pressions de certains acteurs étatiques qui résistent pour conserver leurs prérogatives. La cohabitation entre les différents acteurs du développement local n’est pas toujours harmonieuse. Elle pose au moins trois défis:
1) La cohésion des territoires communaux
Les communes sont parfois de création récente, issues de redécoupages successifs, ou bien encore déconsidérées par de trop longues périodes de sous-administration. De ce fait les rôles et responsabilités ne sont pas encore bien établies enter les différents acteurs.
2) La concertation entre élus et populations
L’élection des responsables communaux, et le rôle prépondérant attribué aux communes en matière de développement local ne garantissent, ni la transparence, ni la concertation, et encore moins la participation des populations. Or celles-ci constituent les qualités de base des démarches de développement local. Elles impliquent la mise en œuvre de mécanismes de concertation qui ne vont pas toujours de soi dans les sociétés fortement hiérarchisées où tous les individus n’ont pas également accès à la parole. Ils sont également difficiles à mettre en place dans les pays où les débats politiques sont particulièrement tendus.
3) Les compétences, les ressources et les capacités de gestion des communes
Bien souvent, les réformes dites de décentralisation définissent les nouvelles compétences (responsabilités et champs d’intervention) aux communes sans leur donner les moyens de les exercer. Ces moyens dépendent d’une nouvelle répartition des recettes publiques entre l’État et collectivités territoriales, et d’une augmentation des recettes fiscales. L’une et l’autre sont souvent difficiles à mettre dans le contexte économique et politique de la plupart de nos pays.
L’expérience nous démontre que les communes nouvellement créées ou politiquement réhabilitées disposent rarement de budgets d’investissement et de fonctionnement, et ne possèdent pas les compétences suffisantes correspondant aux missions qui leur sont attribuées. Particulièrement en ce qui a trait à leurs capacités de fédérer les forces vives de leurs communes pour mobiliser localement des budgets et les gérer de manière efficiente. De ce fait, les ressources des communes (budgets et ressources humaines) dépendent souvent de « projets » financés par les bailleurs de fonds.
Mais comment appuyer le développement local en évitant d’imposer un model de développement venant de l’extérieur? Comment accompagner les initiatives des populations en respectant leurs choix de développement?
Maintenant que la décentralisation est bien engagée et sachant que dans la majorité des cas, les capacités locales sont faibles, quels sont les meilleures pratiques pour faire remonter l’information du niveau local vers le niveau national et s’assurer que les besoins des populations sont satisfaits?
Les initiatives qui ont réussi de part le monde ont en commun le fait qu’elles accompagnent les communautés afin de mieux s'organiser pour prendre en main leur progrès à partir :
D’approches de développement favorisant la solidarité et l'autopromotion communautaire;
D’une analyse de leurs réalités pour déterminer leurs priorités, préciser les objectifs opérationnels et décider les actions à entreprendre.
Pour réussir cet accompagnement, les agents de l'État, les ONG, les bailleurs de fonds doivent éviter d'orienter et de diriger les actions de développement d'en haut. Ils doivent devenir en quelque sorte les points d'appui au développement local:
en aidant et stimulant les communautés locales dans leurs efforts d'analyse et de réflexion; et,
en fournissant des appuis techniques adaptés au progrès des organisations de base tout en veillant à ce que leurs interventions n'entravent pas la liberté de décision des communautés locales et ne créent pas les liens de domination et de dépendance.
Président nous apprécions votre vision, c’est une très bonne initiative pour le développement du Sénégal mais ca demande beaucoup de temps, il est impossible de faire une reforme administrative territorial plus important que celle-ci en 6 mois. Seule l’étude et les concertations doivent prendre 7 mois ou plus.
Votre appelle n est pas du gout solennelle puisque votre premier ministres a déjà annonce le recule des élections locale deux semaines avant le votre donc je le répète encore votre cellule de communication est très male et elle va vous coincer au gorge.
Cette reforme demande une obligation de revoir la décentralisation au Sénégal de 1960 à 1996 et de définir les principaux concepts liés au pouvoir exécutif central au niveau local sur les actes des dirigeants locaux.
Seydina Ousmane Sylla
University Of Colorado @Denver
Department Health Science
Membre du Parti Rewmi
Osylla62@gmail.com
Cela fait plusieurs décennies que l’on encourage la décentralisation et le développement local dans bon nombre de pays d’Afrique comme moyen pour susciter une dynamique de développement et lutter contre la pauvreté. Pour la plupart des États et des pays Africain, l’instauration d’un système de représentation proche des populations est sensée favoriser à la fois le développement local et la démocratisation.
Qu’entend-on par ces deux notions?
La « décentralisation » est la délégation par l'état central d'une partie de ses compétences et de ses ressources à des collectivités d'élus. Elle est souvent considérée comme un système permettant une meilleure participation de l’ensemble de la population à la gestion des affaires locales.
Le « Développement Local » traduit, quant à lui, une philosophie de développement, une organisation et des actions concrètes qui mettent en mouvement les populations qui sont appelées à s'organiser au niveau d'un territoire donné afin d’améliorer leur bien-être à travers leur développement intégral.
Dans notre pays le Sénégal où des processus de décentralisation ou acte III de la décentralisation sont en cours, de nouveaux acteurs apparaissent : les élus locaux, les présidents de communauté rurale, les agents déconcentrés de l’États, etc. Et de nouveaux enjeux également : articulation entre les organisations populaires (rurales, urbaines) existantes et les conseils communaux, relations entre le niveau local et le niveau national en matière de répartition des pouvoirs, en matière de répartition des ressources et une autre forme d organisation géographique, etc.
La Décentralisation permet donc de conférer des pouvoirs à des autorités locales, généralement élues, pour exercer des compétences au sein d’une collectivité territoriale, personne morale dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. C’est ainsi que bon nombre d’élus se sont vu conférés de nouveaux pouvoirs ayant trait à la collecte d’impôts et de taxes mais également au développement d’un certain nombre d’initiatives pour améliorer l'accès des populations aux services de base, tels les infrastructures et les équipements collectifs de santé ou d'éducation (dispensaires, écoles), les services prioritaires ou de désenclavement (pistes), les investissements productifs à rentabilité différée (actions de gestion des ressources naturelles), les investissements collectifs productifs (irrigation, micro barrages).
Dans notre pays, particulièrement dans les communes rurales, il arrive quelque fois que la décentralisation paraisse en contradiction avec les efforts de développement local car imposée par l’extérieur (ie. le pouvoir central). En effet, avec les élections, la population délègue le pouvoir de gestion des affaires communales aux élus qui seront sanctionnés ou non à la fin de leur mandat en fonction de leurs réalisations. Cependant, ces derniers sont souvent mal préparés à occuper pleinement leur fonction et subissent quelquefois les pressions de certains acteurs étatiques qui résistent pour conserver leurs prérogatives. La cohabitation entre les différents acteurs du développement local n’est pas toujours harmonieuse. Elle pose au moins trois défis:
1) La cohésion des territoires communaux
Les communes sont parfois de création récente, issues de redécoupages successifs, ou bien encore déconsidérées par de trop longues périodes de sous-administration. De ce fait les rôles et responsabilités ne sont pas encore bien établies enter les différents acteurs.
2) La concertation entre élus et populations
L’élection des responsables communaux, et le rôle prépondérant attribué aux communes en matière de développement local ne garantissent, ni la transparence, ni la concertation, et encore moins la participation des populations. Or celles-ci constituent les qualités de base des démarches de développement local. Elles impliquent la mise en œuvre de mécanismes de concertation qui ne vont pas toujours de soi dans les sociétés fortement hiérarchisées où tous les individus n’ont pas également accès à la parole. Ils sont également difficiles à mettre en place dans les pays où les débats politiques sont particulièrement tendus.
3) Les compétences, les ressources et les capacités de gestion des communes
Bien souvent, les réformes dites de décentralisation définissent les nouvelles compétences (responsabilités et champs d’intervention) aux communes sans leur donner les moyens de les exercer. Ces moyens dépendent d’une nouvelle répartition des recettes publiques entre l’État et collectivités territoriales, et d’une augmentation des recettes fiscales. L’une et l’autre sont souvent difficiles à mettre dans le contexte économique et politique de la plupart de nos pays.
L’expérience nous démontre que les communes nouvellement créées ou politiquement réhabilitées disposent rarement de budgets d’investissement et de fonctionnement, et ne possèdent pas les compétences suffisantes correspondant aux missions qui leur sont attribuées. Particulièrement en ce qui a trait à leurs capacités de fédérer les forces vives de leurs communes pour mobiliser localement des budgets et les gérer de manière efficiente. De ce fait, les ressources des communes (budgets et ressources humaines) dépendent souvent de « projets » financés par les bailleurs de fonds.
Mais comment appuyer le développement local en évitant d’imposer un model de développement venant de l’extérieur? Comment accompagner les initiatives des populations en respectant leurs choix de développement?
Maintenant que la décentralisation est bien engagée et sachant que dans la majorité des cas, les capacités locales sont faibles, quels sont les meilleures pratiques pour faire remonter l’information du niveau local vers le niveau national et s’assurer que les besoins des populations sont satisfaits?
Les initiatives qui ont réussi de part le monde ont en commun le fait qu’elles accompagnent les communautés afin de mieux s'organiser pour prendre en main leur progrès à partir :
D’approches de développement favorisant la solidarité et l'autopromotion communautaire;
D’une analyse de leurs réalités pour déterminer leurs priorités, préciser les objectifs opérationnels et décider les actions à entreprendre.
Pour réussir cet accompagnement, les agents de l'État, les ONG, les bailleurs de fonds doivent éviter d'orienter et de diriger les actions de développement d'en haut. Ils doivent devenir en quelque sorte les points d'appui au développement local:
en aidant et stimulant les communautés locales dans leurs efforts d'analyse et de réflexion; et,
en fournissant des appuis techniques adaptés au progrès des organisations de base tout en veillant à ce que leurs interventions n'entravent pas la liberté de décision des communautés locales et ne créent pas les liens de domination et de dépendance.
Président nous apprécions votre vision, c’est une très bonne initiative pour le développement du Sénégal mais ca demande beaucoup de temps, il est impossible de faire une reforme administrative territorial plus important que celle-ci en 6 mois. Seule l’étude et les concertations doivent prendre 7 mois ou plus.
Votre appelle n est pas du gout solennelle puisque votre premier ministres a déjà annonce le recule des élections locale deux semaines avant le votre donc je le répète encore votre cellule de communication est très male et elle va vous coincer au gorge.
Cette reforme demande une obligation de revoir la décentralisation au Sénégal de 1960 à 1996 et de définir les principaux concepts liés au pouvoir exécutif central au niveau local sur les actes des dirigeants locaux.
Seydina Ousmane Sylla
University Of Colorado @Denver
Department Health Science
Membre du Parti Rewmi
Osylla62@gmail.com