Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous faire tenir cette lettre par la très obligeante entremise de la presse, dans le but de porter à votre attention un petit rappel
dont le contenu s’avère, du reste, une véritable raie de lumière dans votre ténébreux chantier du département de l’enseignement supérieur.
Le samedi 19 avril 2008, vous aviez, à la suite d’une invitation de Oumar Gaye, animé une conférence publique au Cyber Campus SINKOU de l’UCAD. Face à l’instabilité chronique de notre système éducatif, et en particulier, l’enseignement supérieur, vous aviez conduit une réflexion sérieuse, méthodique et sans tabou afin de répondre à la question simple mais combien difficile : quel enseignement supérieur pour le Sénégal ? Cet après-midi là, j’ai encore beaucoup appris de vous. La réflexion était très profonde, et le diagnostic sans complaisance fait de la situation vous avait amené à proposer des stratégies d’une rare efficacité pour un enseignement supérieur de qualité.
Aujourd’hui que la fragile destinée de notre existence vous a amené à cette station qui fait de vous l’autorité habilitée à matérialiser votre théorie en pratique, je me sens investi d’une obligation de vous rappeler quelques extraits de ce beau discours que vous aviez prononcé, avec une rare éloquence, devant le jeune étudiant que j’étais. Dans ce discours, vous aviez donné la solution aux problèmes de notre enseignement supérieur.
De grace, cher Professeur, que le statut de nouveau ministre n’occulte en rien la clairvoyance du scientifique rigoureux et méthodique qui a toujours su, dans une démarche de rupture et de vérité, tenir le langage qu’il faut en acceptant de mettre le doigt sur les véritables plaies qu’il faut impérativement soigner pour le développement du pays.
Je me passe volontiers du diagnostic de notre enseignement supérieur, car tout le monde sait qu’il se trouve au bord du gouffre, pour en venir directement aux solutions. En effet, sur ce point précis, je vous renvoie, avec respect, à mon article intitulé « Sénégal : quand la psychopathie s’empare de l’ucad ! » qui se trouve actuellement dans Google.
Monsieur le Ministre :
Pensez, avant tout, à donner une orientation claire et précise à notre enseignement supérieur qui tergiverse depuis toujours. Justement, vous disiez que « dans ce 21 e siècle, c’est regrettable de constater que depuis les indépendances, soit plus de cinquante ans, le Sénégal est encore à la recherche d’un sens à donner à l’enseignement technique et à la formation professionnelle et d’une vision stable de son insertion de son organigramme gouvernemental. Le déséquilibre est plus qu’inquiétant au détriment des filières scientifiques et technologiques. En effet, avec seulement moins de 30% des bacheliers scientifiques, notre pays est loin de rééquilibrer, dans l’enseignement secondaire, la part des filières scientifiques, techniques et professionnelles dont la montée en puissance est indispensable a la formation des ressources humaines dont il a besoin dans ce siècle de l’économie du savoir ». Les nouvelles structures de l’enseignement supérieur, placées dans les régions hors de la capitale, devraient, à la différence de l’enseignement général, avoir totalement une forte orientation professionnelle centrée sur les réponses en offres de formation par rapport aux potentialités de développement régional et local. C’est en ce moment seulement que le système rapprochera d’avantage l’enseignement supérieur des populations en inversant le flux de bacheliers pesant lourdement sur l’UCAD et permettant du coup de renforcer les pôles de développement économiques régionaux voulus et souhaités par le Yoonu Yokkuté.
Travailler rapidement à trouver des gardes fous à la fuite des cerveaux qui est une des causes principales à la dépréciation de notre enseignement supérieur. Vous vous y attèlerez certainement car, vous avez toujours plu de souligner que « depuis une vingtaine d’année, la tendance consistant à envoyer nos meilleurs bacheliers non point dans les classes préparatoires aux grandes écoles françaises mais plutôt dans les universités françaises et maghrébiennes est non seulement une fuite des cerveaux mais surtout une dépréciation de notre système d’enseignement supérieur qui comporte des pôles d’excellence mondialement reconnus ». Les hommes politiques sénégalais mais aussi les cadres et les professeurs devraient être les premiers à donner l’exemple en laissant leurs enfants s’épanouir dans le système de notre enseignement supérieur au moins jusqu’à la licence à moins que leurs enfants ne soient admis dans les classes préparatoires ou dans les institutions d’élites au niveau international. Dans tous les cas, l’Etat du Sénégal ne devrait pas encourager la fuite des cerveaux à travers l’évasion subventionnée de nos meilleurs bacheliers dans des structures de seconde ou de troisième rang surtout lorsqu’elles sont étrangères.
Pensez également à diversifier l’offre de formation au niveau de l’enseignement supérieur public. En effet, c’est son absence qui accentue les pressions sur les Facultés des Lettres et Sciences Humaines, des Sciences Juridiques et Politiques et des Sciences Economiques et de Gestion de l’UCAD créant des conditions de travail et d’étude inadéquates. En ce sens, vous disiez « cette même pression s’accentue pour tenter de lever le numerus clausus qui permet à l’UGB de recruter sur la base de la sélection, le nombre d’étudiants correspondant à ces capacités pédagogiques d’encadrement ».
Il faut aussi réfléchir à renverser la tendance comme nous y invite la reforme LMD calée sur les standards internationaux de l’Université Internationale et Universelle car, le nivellement par le bas de notre système d’enseignement supérieur a donné des résultats catastrophiques.
Cher Professeur, je suis entièrement en phase avec vous quand vous disiez qu’« il est d’autant plus important d’aborder avec toute la rigueur scientifique requise, sans démagogie, ni esprit politicien, cette question de l’orientation des nouveaux bacheliers dans les universités publiques si nous ne voulons pas aboutir à des garderies de grands enfants, onéreuses, inefficaces et inefficientes pour le Sénégal ». J’espère seulement que la réalité du pouvoir ne vous poussera pas à aborder la question avec un esprit politicien. De toute façon on réussira difficilement à améliorer le système global si on ne regarde pas de prêt l’UCAD et l’UGB qui présentent des caractéristiques diamétralement opposées. Selon les travaux du Professeur Mamadou Youri SALL, « pour la maitrise, l’UGB a un rendement de 51% là où l’UCAD n’a que 21% et que la moyenne des universités françaises n’est que de 37% pour la licence ». En arrière plan de ces taux, il est essentiel de voir le coût de formation d’une licence, d’une maitrise ou d’un master dans ces deux universités. Sur ce plan, vous pensiez que « l’examen de tels coûts met en évidence le gâchis financier manifeste sans parler des détresses humaines des jeunes étudiants rejetés après trois ou quatre années de transit à l’âge où l’avenir se construit, alors que l’évidence s’impose, pour beaucoup d’entre eux, au moment de leur orientation, il était quasiment sûr qu’ils n’allaient pas réussir ».
Monsieur le Ministre, vous devez obligatoirement réinventer une orientation pour nos Collèges Universitaires Régionaux parce que pour être efficaces et efficients, ils doivent être, à l’instar des Instituts d’Etudes Technologiques (ISET) tunisiens, des collèges communautaires américains et canadiens, etc., les cadres naturels d’orientation et de formation technologiques et professionnels de jeunes bacheliers qui souhaitent embrasser très tôt un métier ou dont le profil ne permet pas d’envisager des études universitaires avec succès. Bambey a, dès sa naissance, renié son statut de CUR régi par le décret qui l’organise et en dehors de tout cadre institutionnel s’est autoproclamé Université de Bambey, mettant à terre toute l’orientation politique qui a présidé à sa création.
L’enseignement supérieur scientifique, technique et professionnel comme l’enseignement moyen et secondaire scientifique, technique et professionnel a besoin de moyens technologiques, scientifiques et humains importants pour équiper et faire fonctionner les ateliers, les laboratoires et les salles de travaux pratiques. Il ne peut pas prospérer, s’intensifier et se massifier si l’enseignement supérieur n’a pas un lien ombilical avec les milieux socio-économiques et particulièrement avec l’entreprise. C’est en ce sens que vous disiez qu’ « il devient impératif de repenser l’Université publique à travers des relations fortes avec les milieux socio-économiques, l’insertion des étudiants, la valorisation des résultats de la recherche et de l’expertise qu’elle renferme et enfin les services qu’elle est susceptible d’offrir à la société au-delà de ses missions traditionnelles de formation et de recherche. Ce n’est qu’à ce prix que l’université publique survivra à la concurrence et à la compétition nécessaire et salutaire avec le secteur privé de l’enseignement supérieur ». Toutefois, il urge aussi de réglementer et organiser l’Enseignement Supérieur Privé (les emplois qu’il crée ne sont pas encore à la hauteur des profits qu’il génère), afin qu’il ne vive plus en saprophyte sur les ressources humaines des universités publiques et pour que ses étudiants, citoyens sénégalais, aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que leurs camarades du public en particulier dans l’attribution des bourses.
Enfin, monsieur le Ministre, il faut opérer fondamentalement une véritable rupture d’orientation et de vision de notre enseignement supérieur. Vos différents rapports de la commission Carte Universitaire du Sénégal et le document de «Politique d’Enseignement Supérieur et de recherche scientifique au Sénégal : situation et perspectives » du Professeur Oumar Sock, peuvent constituer sans doute des ébauches de construction d’une vision de l’Enseignement Supérieur. Des réformes profondes sont à mener, des harmonisations nécessaires et c’est tout le système qu’il faut reprendre pour une veritable cohésion et cohérence car dans tous les pays du monde, fussent-ils des plus libéraux, l’Etat définit une politique de l’Enseignement Supérieur et se donne les moyens de sa mise en œuvre dans le respect des franchises universitaires.
Dans ce Sénégal nouveau, il est nécessaire pour atteindre des objectifs réalistes en matière de formation des ressources humaines en adéquation avec les objectifs économiques, de revoir toute l’organisation du système éducatif sénégalais en privilégiant la formation professionnelle et technique tout en évitant de lui reconstruire un ghetto pour les élèves et étudiants en situation d’échec.
Elimane Abdoul FALL
Doctorant en géographie
Ancien du mouvement étudiant
Email : fallelimane@gmail.com
J’ai l’honneur de vous faire tenir cette lettre par la très obligeante entremise de la presse, dans le but de porter à votre attention un petit rappel
dont le contenu s’avère, du reste, une véritable raie de lumière dans votre ténébreux chantier du département de l’enseignement supérieur.
Le samedi 19 avril 2008, vous aviez, à la suite d’une invitation de Oumar Gaye, animé une conférence publique au Cyber Campus SINKOU de l’UCAD. Face à l’instabilité chronique de notre système éducatif, et en particulier, l’enseignement supérieur, vous aviez conduit une réflexion sérieuse, méthodique et sans tabou afin de répondre à la question simple mais combien difficile : quel enseignement supérieur pour le Sénégal ? Cet après-midi là, j’ai encore beaucoup appris de vous. La réflexion était très profonde, et le diagnostic sans complaisance fait de la situation vous avait amené à proposer des stratégies d’une rare efficacité pour un enseignement supérieur de qualité.
Aujourd’hui que la fragile destinée de notre existence vous a amené à cette station qui fait de vous l’autorité habilitée à matérialiser votre théorie en pratique, je me sens investi d’une obligation de vous rappeler quelques extraits de ce beau discours que vous aviez prononcé, avec une rare éloquence, devant le jeune étudiant que j’étais. Dans ce discours, vous aviez donné la solution aux problèmes de notre enseignement supérieur.
De grace, cher Professeur, que le statut de nouveau ministre n’occulte en rien la clairvoyance du scientifique rigoureux et méthodique qui a toujours su, dans une démarche de rupture et de vérité, tenir le langage qu’il faut en acceptant de mettre le doigt sur les véritables plaies qu’il faut impérativement soigner pour le développement du pays.
Je me passe volontiers du diagnostic de notre enseignement supérieur, car tout le monde sait qu’il se trouve au bord du gouffre, pour en venir directement aux solutions. En effet, sur ce point précis, je vous renvoie, avec respect, à mon article intitulé « Sénégal : quand la psychopathie s’empare de l’ucad ! » qui se trouve actuellement dans Google.
Monsieur le Ministre :
Pensez, avant tout, à donner une orientation claire et précise à notre enseignement supérieur qui tergiverse depuis toujours. Justement, vous disiez que « dans ce 21 e siècle, c’est regrettable de constater que depuis les indépendances, soit plus de cinquante ans, le Sénégal est encore à la recherche d’un sens à donner à l’enseignement technique et à la formation professionnelle et d’une vision stable de son insertion de son organigramme gouvernemental. Le déséquilibre est plus qu’inquiétant au détriment des filières scientifiques et technologiques. En effet, avec seulement moins de 30% des bacheliers scientifiques, notre pays est loin de rééquilibrer, dans l’enseignement secondaire, la part des filières scientifiques, techniques et professionnelles dont la montée en puissance est indispensable a la formation des ressources humaines dont il a besoin dans ce siècle de l’économie du savoir ». Les nouvelles structures de l’enseignement supérieur, placées dans les régions hors de la capitale, devraient, à la différence de l’enseignement général, avoir totalement une forte orientation professionnelle centrée sur les réponses en offres de formation par rapport aux potentialités de développement régional et local. C’est en ce moment seulement que le système rapprochera d’avantage l’enseignement supérieur des populations en inversant le flux de bacheliers pesant lourdement sur l’UCAD et permettant du coup de renforcer les pôles de développement économiques régionaux voulus et souhaités par le Yoonu Yokkuté.
Travailler rapidement à trouver des gardes fous à la fuite des cerveaux qui est une des causes principales à la dépréciation de notre enseignement supérieur. Vous vous y attèlerez certainement car, vous avez toujours plu de souligner que « depuis une vingtaine d’année, la tendance consistant à envoyer nos meilleurs bacheliers non point dans les classes préparatoires aux grandes écoles françaises mais plutôt dans les universités françaises et maghrébiennes est non seulement une fuite des cerveaux mais surtout une dépréciation de notre système d’enseignement supérieur qui comporte des pôles d’excellence mondialement reconnus ». Les hommes politiques sénégalais mais aussi les cadres et les professeurs devraient être les premiers à donner l’exemple en laissant leurs enfants s’épanouir dans le système de notre enseignement supérieur au moins jusqu’à la licence à moins que leurs enfants ne soient admis dans les classes préparatoires ou dans les institutions d’élites au niveau international. Dans tous les cas, l’Etat du Sénégal ne devrait pas encourager la fuite des cerveaux à travers l’évasion subventionnée de nos meilleurs bacheliers dans des structures de seconde ou de troisième rang surtout lorsqu’elles sont étrangères.
Pensez également à diversifier l’offre de formation au niveau de l’enseignement supérieur public. En effet, c’est son absence qui accentue les pressions sur les Facultés des Lettres et Sciences Humaines, des Sciences Juridiques et Politiques et des Sciences Economiques et de Gestion de l’UCAD créant des conditions de travail et d’étude inadéquates. En ce sens, vous disiez « cette même pression s’accentue pour tenter de lever le numerus clausus qui permet à l’UGB de recruter sur la base de la sélection, le nombre d’étudiants correspondant à ces capacités pédagogiques d’encadrement ».
Il faut aussi réfléchir à renverser la tendance comme nous y invite la reforme LMD calée sur les standards internationaux de l’Université Internationale et Universelle car, le nivellement par le bas de notre système d’enseignement supérieur a donné des résultats catastrophiques.
Cher Professeur, je suis entièrement en phase avec vous quand vous disiez qu’« il est d’autant plus important d’aborder avec toute la rigueur scientifique requise, sans démagogie, ni esprit politicien, cette question de l’orientation des nouveaux bacheliers dans les universités publiques si nous ne voulons pas aboutir à des garderies de grands enfants, onéreuses, inefficaces et inefficientes pour le Sénégal ». J’espère seulement que la réalité du pouvoir ne vous poussera pas à aborder la question avec un esprit politicien. De toute façon on réussira difficilement à améliorer le système global si on ne regarde pas de prêt l’UCAD et l’UGB qui présentent des caractéristiques diamétralement opposées. Selon les travaux du Professeur Mamadou Youri SALL, « pour la maitrise, l’UGB a un rendement de 51% là où l’UCAD n’a que 21% et que la moyenne des universités françaises n’est que de 37% pour la licence ». En arrière plan de ces taux, il est essentiel de voir le coût de formation d’une licence, d’une maitrise ou d’un master dans ces deux universités. Sur ce plan, vous pensiez que « l’examen de tels coûts met en évidence le gâchis financier manifeste sans parler des détresses humaines des jeunes étudiants rejetés après trois ou quatre années de transit à l’âge où l’avenir se construit, alors que l’évidence s’impose, pour beaucoup d’entre eux, au moment de leur orientation, il était quasiment sûr qu’ils n’allaient pas réussir ».
Monsieur le Ministre, vous devez obligatoirement réinventer une orientation pour nos Collèges Universitaires Régionaux parce que pour être efficaces et efficients, ils doivent être, à l’instar des Instituts d’Etudes Technologiques (ISET) tunisiens, des collèges communautaires américains et canadiens, etc., les cadres naturels d’orientation et de formation technologiques et professionnels de jeunes bacheliers qui souhaitent embrasser très tôt un métier ou dont le profil ne permet pas d’envisager des études universitaires avec succès. Bambey a, dès sa naissance, renié son statut de CUR régi par le décret qui l’organise et en dehors de tout cadre institutionnel s’est autoproclamé Université de Bambey, mettant à terre toute l’orientation politique qui a présidé à sa création.
L’enseignement supérieur scientifique, technique et professionnel comme l’enseignement moyen et secondaire scientifique, technique et professionnel a besoin de moyens technologiques, scientifiques et humains importants pour équiper et faire fonctionner les ateliers, les laboratoires et les salles de travaux pratiques. Il ne peut pas prospérer, s’intensifier et se massifier si l’enseignement supérieur n’a pas un lien ombilical avec les milieux socio-économiques et particulièrement avec l’entreprise. C’est en ce sens que vous disiez qu’ « il devient impératif de repenser l’Université publique à travers des relations fortes avec les milieux socio-économiques, l’insertion des étudiants, la valorisation des résultats de la recherche et de l’expertise qu’elle renferme et enfin les services qu’elle est susceptible d’offrir à la société au-delà de ses missions traditionnelles de formation et de recherche. Ce n’est qu’à ce prix que l’université publique survivra à la concurrence et à la compétition nécessaire et salutaire avec le secteur privé de l’enseignement supérieur ». Toutefois, il urge aussi de réglementer et organiser l’Enseignement Supérieur Privé (les emplois qu’il crée ne sont pas encore à la hauteur des profits qu’il génère), afin qu’il ne vive plus en saprophyte sur les ressources humaines des universités publiques et pour que ses étudiants, citoyens sénégalais, aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que leurs camarades du public en particulier dans l’attribution des bourses.
Enfin, monsieur le Ministre, il faut opérer fondamentalement une véritable rupture d’orientation et de vision de notre enseignement supérieur. Vos différents rapports de la commission Carte Universitaire du Sénégal et le document de «Politique d’Enseignement Supérieur et de recherche scientifique au Sénégal : situation et perspectives » du Professeur Oumar Sock, peuvent constituer sans doute des ébauches de construction d’une vision de l’Enseignement Supérieur. Des réformes profondes sont à mener, des harmonisations nécessaires et c’est tout le système qu’il faut reprendre pour une veritable cohésion et cohérence car dans tous les pays du monde, fussent-ils des plus libéraux, l’Etat définit une politique de l’Enseignement Supérieur et se donne les moyens de sa mise en œuvre dans le respect des franchises universitaires.
Dans ce Sénégal nouveau, il est nécessaire pour atteindre des objectifs réalistes en matière de formation des ressources humaines en adéquation avec les objectifs économiques, de revoir toute l’organisation du système éducatif sénégalais en privilégiant la formation professionnelle et technique tout en évitant de lui reconstruire un ghetto pour les élèves et étudiants en situation d’échec.
Elimane Abdoul FALL
Doctorant en géographie
Ancien du mouvement étudiant
Email : fallelimane@gmail.com