
Monsieur le Président,
Notre société a connu, ces dernières années, des mutations profondes, qui ont affecté tous les segments de la vie nationale, à des degrés divers.
L’action combinée de la révolution et de l’explosion médiatiques incontrôlées et mal régulées, que le Sénégal est en train de vivre, a connues, au plan interne et celle des influences venues de l’Extérieur, véhiculées par des canaux puissants, obéissant à une stratégie visant à conquérir les consciences, pour influencer les modes de vie, les comportements, les niveaux d’aspiration, les mœurs et les pratiques morales et sociales, menacent, directement, notre culture, notre religion et les valeurs sur lesquelles, notre société a été bâtie depuis des millénaires et inquiète, gravement, tous les milieux, qui ne se reconnaissent plus dans le Sénégal actuel et dans celui qui se prépare à émerger.
A longueur de journées, la presse signale la montée en puissance de la violence, du meurtre, du viol, de la pédophilie, du tabagisme, de l’alcoolisme, de la drogue, de la prostitution, de la débauche, de la pornographie, de l’inceste, des infanticides, de la corruption, du mensonge, des magouilles, de la cupidité, des faux dévots, de la dépigmentation de la peau, etc. Conséquences ? Le tissu familial se disloque. L’harmonie, qui avait, jusque-là, prévalu entre communautés, est, aujourd’hui, fortement menacée, l’individualisme, l’arrogance, l’orgueil, la suffisance, l’ostentation, le défi à l’autorité, le recul de la solidarité, la non protection des faibles connaissent une forte impulsion.
La jeunesse a perdu ses repères et se cherche des modèles inadéquats, farfelus même, ou indignes, injectés dans les esprits par une propagande qui, loin d’être innocente, vise à dénaturer notre société, à déstructurer notre communauté, à fouler aux pieds nos valeurs, à affaiblir notre pays, au plan moral et axiologique, pour faire de ses populations, des créatures faciles à embrigader, à des fins inavouées.
Pays de référence, incarnant plusieurs symboles en Afrique et dans le monde, le Sénégal est imité et respecté.
Si on parvient à conquérir ce pays, grâce à des entreprises de conquête spirituelle et médiatique, à des batailles de mœurs et des valeurs étrangères faussement qualifiées d’universelles, on aura ouvert la voie à la déstructuration des sociétés africaines et à la démolition de leurs assises fondatrices. Ce sera la victoire de l’obscurantisme, de la régression morale et du néo-colonialisme.
Le travail, l’effort, le mérite, la compétence, l’école, le diplôme, la vertu, l’humilité, la simplicité, la courtoisie, le respect d’autrui, le respect dû aux parents, à l’âge et à la famille, à la religion, à la paix civile, à la tolérance, les notions de « kersa », de « jom », de « ngor » s’estompent.
Tous ces phénomènes méritent d’autant plus d’être étudiés, que les ravages occasionnés s’amplifient, jour après jour et n’épargnent plus aucun des segments de la société.
Voilà pourquoi, je propose la constitution d’une Commission d’enquête parlementaire, chargée d’étudier la problématique de la crise des valeurs au Sénégal, ses conséquences dans les court, moyen et long termes et les mesures et stratégies idoines capables d’y faire face.
Article 1 : Il est créé une Commission d’enquête parlementaire sur la crise des valeurs au Sénégal.
Article 2 : La Commission d’enquête parlementaire pourra faire appel à des spécialistes (sociologues, anthropologues, éducateurs, experts divers, ONG, universitaires, etc.), pour cerner tous les contours du phénomène, en mesurer l’ampleur et proposer les thérapeutiques appropriées.
Article 3 : La Commission d’enquête parlementaire pourra, également, prendre contact avec tout Service de l’Etat, capable d’apporter sa contribution à l’élucidation du phénomène, ainsi qu’à sa solution.
Article 4 : La Commission d’enquête parlementaire sera composée de 9 membres, choisis au prorata de la représentation parlementaire des forces politiques, présentes au sein de l’hémicycle et aura un délai de trois mois pour déposer son rapport.
Fait à Dakar, le 19 Mai 2013
Professeur Iba Der THIAM
Notre société a connu, ces dernières années, des mutations profondes, qui ont affecté tous les segments de la vie nationale, à des degrés divers.
L’action combinée de la révolution et de l’explosion médiatiques incontrôlées et mal régulées, que le Sénégal est en train de vivre, a connues, au plan interne et celle des influences venues de l’Extérieur, véhiculées par des canaux puissants, obéissant à une stratégie visant à conquérir les consciences, pour influencer les modes de vie, les comportements, les niveaux d’aspiration, les mœurs et les pratiques morales et sociales, menacent, directement, notre culture, notre religion et les valeurs sur lesquelles, notre société a été bâtie depuis des millénaires et inquiète, gravement, tous les milieux, qui ne se reconnaissent plus dans le Sénégal actuel et dans celui qui se prépare à émerger.
A longueur de journées, la presse signale la montée en puissance de la violence, du meurtre, du viol, de la pédophilie, du tabagisme, de l’alcoolisme, de la drogue, de la prostitution, de la débauche, de la pornographie, de l’inceste, des infanticides, de la corruption, du mensonge, des magouilles, de la cupidité, des faux dévots, de la dépigmentation de la peau, etc. Conséquences ? Le tissu familial se disloque. L’harmonie, qui avait, jusque-là, prévalu entre communautés, est, aujourd’hui, fortement menacée, l’individualisme, l’arrogance, l’orgueil, la suffisance, l’ostentation, le défi à l’autorité, le recul de la solidarité, la non protection des faibles connaissent une forte impulsion.
La jeunesse a perdu ses repères et se cherche des modèles inadéquats, farfelus même, ou indignes, injectés dans les esprits par une propagande qui, loin d’être innocente, vise à dénaturer notre société, à déstructurer notre communauté, à fouler aux pieds nos valeurs, à affaiblir notre pays, au plan moral et axiologique, pour faire de ses populations, des créatures faciles à embrigader, à des fins inavouées.
Pays de référence, incarnant plusieurs symboles en Afrique et dans le monde, le Sénégal est imité et respecté.
Si on parvient à conquérir ce pays, grâce à des entreprises de conquête spirituelle et médiatique, à des batailles de mœurs et des valeurs étrangères faussement qualifiées d’universelles, on aura ouvert la voie à la déstructuration des sociétés africaines et à la démolition de leurs assises fondatrices. Ce sera la victoire de l’obscurantisme, de la régression morale et du néo-colonialisme.
Le travail, l’effort, le mérite, la compétence, l’école, le diplôme, la vertu, l’humilité, la simplicité, la courtoisie, le respect d’autrui, le respect dû aux parents, à l’âge et à la famille, à la religion, à la paix civile, à la tolérance, les notions de « kersa », de « jom », de « ngor » s’estompent.
Tous ces phénomènes méritent d’autant plus d’être étudiés, que les ravages occasionnés s’amplifient, jour après jour et n’épargnent plus aucun des segments de la société.
Voilà pourquoi, je propose la constitution d’une Commission d’enquête parlementaire, chargée d’étudier la problématique de la crise des valeurs au Sénégal, ses conséquences dans les court, moyen et long termes et les mesures et stratégies idoines capables d’y faire face.
Article 1 : Il est créé une Commission d’enquête parlementaire sur la crise des valeurs au Sénégal.
Article 2 : La Commission d’enquête parlementaire pourra faire appel à des spécialistes (sociologues, anthropologues, éducateurs, experts divers, ONG, universitaires, etc.), pour cerner tous les contours du phénomène, en mesurer l’ampleur et proposer les thérapeutiques appropriées.
Article 3 : La Commission d’enquête parlementaire pourra, également, prendre contact avec tout Service de l’Etat, capable d’apporter sa contribution à l’élucidation du phénomène, ainsi qu’à sa solution.
Article 4 : La Commission d’enquête parlementaire sera composée de 9 membres, choisis au prorata de la représentation parlementaire des forces politiques, présentes au sein de l’hémicycle et aura un délai de trois mois pour déposer son rapport.
Fait à Dakar, le 19 Mai 2013
Professeur Iba Der THIAM