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Liberté de la presse dans le monde : le Sénégal classé 86e sur 173 pays

Sur les 173 pays du rapport 2008 de Reporters sans frontières sur le respect de la liberté de la presse dans le monde, notre pays se classe à la 86e place. Si le Sénégal est si mal classé, c’est dû notamment, selon Reporters sans Frontières, à l’obstination du gouvernement à ne pas vouloir réformer sa loi sur la presse et le comportement parfois outrancier d’une partie des journaux de Dakar.


Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Octobre 2008 à 13:15 | | 0 commentaire(s)|

Liberté de la presse dans le monde : le Sénégal classé 86e sur 173 pays
Il y a de ces classements qui n’honorent pas. Parmi ceux-ci, celui de Reporters sans frontières (Rsf) concernant la liberté de la presse, un des baromètres les plus importants de la démocratie. Dans son rapport 2008 sur la liberté de la presse dans le monde, rendu public hier, le Sénégal occupe la 86e place, derrière la Guinée-Bissau qui se situe à la 81e place, le Bénin et le Malawi à la 70e place ex-æquo. Le Burkina Faso occupe la 63e place tandis que le Togo est à la 53e place. Le Cap-Vert est classé à la 36e place, comme l’Afrique du Sud. Les premiers pays africains dans le classement de Rsf sont la Namibie (23e), le Mali et le Ghana (31e ex-æquo), devançant la France qui se trouve à la 35e place.
Les raisons de la dégringolade du Sénégal sont liées aux relations heurtées entre les dirigeants du pays et la presse. Parlant de la reculade du Sénégal, Reporters sans Frontières souligne que ‘(…) le Sénégal (86e) perd une nouvelle fois des places dans le classement, étant donné l’obstination du gouvernement à ne pas vouloir réformer sa loi sur la presse et le comportement parfois outrancier d’une partie des journaux de Dakar’. Avant de marteler que ‘des journalistes sénégalais ont, cette année encore, connu la prison’, faisant allusion, pour le plus récent, à l’emprisonnement d’El Malick Seck, le directeur de publication de 24 Heures Chrono, qui a cité le chef d’Etat sénégalais et son fils dans une histoire de blanchiment d’argent volé dans une banque ivoirienne. Il y a aussi certainement le saccage des locaux des entreprises de presse (24 Heures Chrono, L’As).

Dans le reste du classement, Rsf estime que la Mauritanie (105e) constitue également ‘une mauvaise surprise’, car ‘les réformes législatives n’ont manifestement pas été suffisantes, et la culture politique toujours marquée par les pratiques de l’Etat policier de l’ancien président Ould Taya’. Globalement en Afrique, selon Rsf, ‘certains chefs d’Etat et de gouvernement africains ont compris quel bénéfice leur pays pouvait tirer de la liberté de la presse’. Tout comme ‘d’autres se sont, cette année encore, comportés comme des despotes’.

Les nations les mieux classées sur le continent restent ‘peu ou prou les mêmes, avec la Namibie (23e), le Mali (31e), le Cap-Vert (36e) et Maurice (47e) comptant parmi les cinquante pays les plus respectueux de la liberté des médias. Le rapport de Rsf fait aussi remarquer que ‘quelques pays, durement éprouvés par des années de guerre ou de dictature, sortent des profondeurs où la violence les avait plongés, à l’instar du Liberia (51e), où la brutalité de certains policiers est toujours déplorable, du Togo (53e), qui se maintient dans des normes démocratiques acceptables’.

Au Botswana (66e) et au Bénin (70e), ‘le climat régulièrement détérioré entre le gouvernement et la presse ne permet pas à ces pays de gagner les places qu’ils mériteraient, eu égard à la situation politique générale’, soutien Reporters sans frontières. Pour qui ‘le tout n’est pas d’avoir une presse diverse et souvent insolente, encore faut-il le tolérer, (sans) faire appel aux forces de l’ordre ou à une justice influençable. Tel est le cas en République centrafricaine (85e), au Burundi (94e) ou en Guinée (99e), où la moindre déstabilisation politique envoie des journalistes en prison ou, au moins, au commissariat’.

D’autres ‘points noirs de l’année 2008 en Afrique sont le Kenya (97e), qui a perdu 19 places après les violences post-électorales, et surtout le Niger (130e), qui a perdu 41 places après une année très éprouvante pour les journalistes de Niamey et d’ailleurs’. Pour le dernier pays cité, Reporters sans frontières indique que ‘la rébellion touarègue du Nord est manifestement devenue un tabou absolu pour le gouvernement nigérien, d’autant plus à l’approche de l’élection présidentielle de 2009’.

Les pays africains qui occupent le bas du classement sont ‘toujours les mêmes, illustrés par la Gambie (137e), la République démocratique du Congo (148e) ou le Zimbabwe (151e)’. Le rapport 2008 souligne que, dans ces pays, ‘le journalisme indépendant requiert du courage, de la ténacité et une grande tolérance à la violence et l’injustice’. Plus grave, estime Rsf, c’est ‘la situation de l’information en Guinée équatoriale (156e) (qui) peut se résumer aux affiches géantes à la gloire du président Teodoro Obiang Nguema qui parsèment le ‘Koweït de l’Afrique’. La presse la plus martyrisée sur le continent se trouve, cette année encore, en Erythrée (173e, dernière du classement). ‘Le chef de l’Etat, Issaias Afeworki, n’a pas renoncé au choix délibéré de la cruauté à l’encontre des très nombreux journalistes détenus au secret depuis 2001, ni au despotisme pour gouverner un pays qui se vide de sa population’.

source walfadjri

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