C’est par une lettre envoyée par le chef du gouvernement que le commissaire Sakho a été informé de son remplacement par l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré. La même correspondance, a été envoyée au Président de la Conférence des chefs d’Etat, M. Faure Gnassingbé, chef d’Etat du Togo. C’est cette manière de faire que les avocats de Sakho ont jugé arbitraire et inélégante. De plus, ils font valoir que le limogeage d’un commissaire communautaire obéit à des principes stricts, établis dans le Traité de l’Uemoa. Il y a notamment l’article 27 modifié du traité qui, en son alinéa 2, dispose que «le mandat des membres de la Commission est de quatre ans renouvelable. Durant leur mandat, les membres de la Commission sont irrévocables, sauf en cas de faute lourde ou d’incapacité».
La fin du mandat d’un commissaire est également prévue et réglementée par le Traité, en son art. 30 modifié : «Le mandat des membres de la Commission peut être interrompu par la démission ou par la révocation.» Le même article précise plus loin que «la révocation est précisée par la Cour de justice à la demande du Conseil, pour sanctionner la méconnaissance des devoirs liés à l’exercice des fonctions de membre de la Commission».
Me Boucounta Diallo va s’appuyer entre autres, sur ces textes pour s’attaquer à cette décision de l’Etat sénégalais. Il juge que cette manière de faire vise à salir la réputation d’un «homme compétent, plein d’expertise et de compétence, et qui a une certaine durée au sein de cette boîte». Il rappelle qu’aucune des conditions imposées par le texte pour limoger un Commissaire, n’a été réunie dans le cas d’espèce. L’avocat indique par ailleurs, qu’il existe une jurisprudence en l’espèce, avec le cas d’un Ivoirien que l’on avait voulu limoger dans les mêmes conditions, et qui a été tranché par la juridiction communautaire.
Me Boucounta Diallo estime également que cette façon de faire, est la meilleure manière de sacrifier les chances du Sénégal d’occuper la présidence de la Commission de l’Uemoa.
On se le rappelle, c’est à la suite du changement de commissaire par le Niger, qui a écarté l’ancien ministre Badamassi Annou, épinglé dans son pays pour des malversations financières pendant la transition militaire qui avait suivi le départ de Mamadou Tandja du pouvoir, au profit de Abdallah Boureima, un proche du nouveau Président Mohammadou Issoufou, que le Président Wade a voulu faire de même. Croyant sans doute qu’un ancien Premier ministre du Sénégal présentait un meilleur profil qu’un simple haut fonctionnaire, aussi brillant soit-il, pour se mesurer à un ancien ministre des Finances, doublé de représentant de la Boad pendant quelques années, il a mis la candidature de Hadjibou Soumaré en avant, après avoir promis de soutenir la candidature de Sakho.
Pis, disent des personnes qui ont bien suivi le dossier depuis un certain temps, le Président sénégalais se serait mis à dos le dirigeant burkinabè Blaise Compaoré dans l’histoire. Ces personnes assurent qu’il y avait un accord plus ou moins tacite entre les deux dirigeants, qui voulait que le Sénégal se retire de la course à la Cedeao et soutienne la candidature du Burkina pour la présidence de cette institution. En retour, le Burkina Faso soutiendrait également le candidat sénégalais pour l’Uemoa. Les mêmes disent que Compaoré avait été tellement choqué que le Niger décide de changer de commissaire en pleine législature, juste pour gagner le poste de président, qu’il avait assuré à Sakho qu’il n’allait pas laisser passer ce qu’il considérait comme une forfaiture. Malheureusement, quand le Sénégal a décidé de faire de même en nommant M. Soumaré à la place de Sakho, le dirigeant Burkinabè s’est senti dégagé de sa promesse, d’autant plus que le Sénégal n’a pas respecté l’accord passé pour la Cedeao.
De plus, à la différence du Niger dont le premier commissaire a été changé avant qu’il n’ait pu prêter serment, celui du Sénégal avait non seulement prêté serment, mais s’était même déjà mis au travail. Ce que peut-être les autorités sénégalaises avaient négligé de faire.
Le cas Malick Kamara Ndiaye
L’avocat de Sakho ne va certainement pas manquer de soulever ce que beaucoup considèrent comme un élément rédhibitoire contre la candidature de Cheikh Hadjibou Soumaré. Il est de notoriété publique que si l’ancien chef de gouvernement va à Ouagadougou, c’est pour être président de la Commission. Or, ses relations de famille avec le président de la Cour des comptes de l’Union, M. Malick Kamara Ndiaye sont bien connues de tous. Me Boucounta Diallo pense que ce seul élément serait suffisant pour discréditer sa candidature auprès des autres pays. Ce qui lui fait dire que «les besoins d’éthique et de transparence vont militer contre cette candidature, et c’est le Sénégal qui va se retrouver perdant, parce que l’on aura mis en avant des considérations de politique politicienne, au détriment de l’intérêt du pays».
Le Quotidien
La fin du mandat d’un commissaire est également prévue et réglementée par le Traité, en son art. 30 modifié : «Le mandat des membres de la Commission peut être interrompu par la démission ou par la révocation.» Le même article précise plus loin que «la révocation est précisée par la Cour de justice à la demande du Conseil, pour sanctionner la méconnaissance des devoirs liés à l’exercice des fonctions de membre de la Commission».
Me Boucounta Diallo va s’appuyer entre autres, sur ces textes pour s’attaquer à cette décision de l’Etat sénégalais. Il juge que cette manière de faire vise à salir la réputation d’un «homme compétent, plein d’expertise et de compétence, et qui a une certaine durée au sein de cette boîte». Il rappelle qu’aucune des conditions imposées par le texte pour limoger un Commissaire, n’a été réunie dans le cas d’espèce. L’avocat indique par ailleurs, qu’il existe une jurisprudence en l’espèce, avec le cas d’un Ivoirien que l’on avait voulu limoger dans les mêmes conditions, et qui a été tranché par la juridiction communautaire.
Me Boucounta Diallo estime également que cette façon de faire, est la meilleure manière de sacrifier les chances du Sénégal d’occuper la présidence de la Commission de l’Uemoa.
On se le rappelle, c’est à la suite du changement de commissaire par le Niger, qui a écarté l’ancien ministre Badamassi Annou, épinglé dans son pays pour des malversations financières pendant la transition militaire qui avait suivi le départ de Mamadou Tandja du pouvoir, au profit de Abdallah Boureima, un proche du nouveau Président Mohammadou Issoufou, que le Président Wade a voulu faire de même. Croyant sans doute qu’un ancien Premier ministre du Sénégal présentait un meilleur profil qu’un simple haut fonctionnaire, aussi brillant soit-il, pour se mesurer à un ancien ministre des Finances, doublé de représentant de la Boad pendant quelques années, il a mis la candidature de Hadjibou Soumaré en avant, après avoir promis de soutenir la candidature de Sakho.
Pis, disent des personnes qui ont bien suivi le dossier depuis un certain temps, le Président sénégalais se serait mis à dos le dirigeant burkinabè Blaise Compaoré dans l’histoire. Ces personnes assurent qu’il y avait un accord plus ou moins tacite entre les deux dirigeants, qui voulait que le Sénégal se retire de la course à la Cedeao et soutienne la candidature du Burkina pour la présidence de cette institution. En retour, le Burkina Faso soutiendrait également le candidat sénégalais pour l’Uemoa. Les mêmes disent que Compaoré avait été tellement choqué que le Niger décide de changer de commissaire en pleine législature, juste pour gagner le poste de président, qu’il avait assuré à Sakho qu’il n’allait pas laisser passer ce qu’il considérait comme une forfaiture. Malheureusement, quand le Sénégal a décidé de faire de même en nommant M. Soumaré à la place de Sakho, le dirigeant Burkinabè s’est senti dégagé de sa promesse, d’autant plus que le Sénégal n’a pas respecté l’accord passé pour la Cedeao.
De plus, à la différence du Niger dont le premier commissaire a été changé avant qu’il n’ait pu prêter serment, celui du Sénégal avait non seulement prêté serment, mais s’était même déjà mis au travail. Ce que peut-être les autorités sénégalaises avaient négligé de faire.
Le cas Malick Kamara Ndiaye
L’avocat de Sakho ne va certainement pas manquer de soulever ce que beaucoup considèrent comme un élément rédhibitoire contre la candidature de Cheikh Hadjibou Soumaré. Il est de notoriété publique que si l’ancien chef de gouvernement va à Ouagadougou, c’est pour être président de la Commission. Or, ses relations de famille avec le président de la Cour des comptes de l’Union, M. Malick Kamara Ndiaye sont bien connues de tous. Me Boucounta Diallo pense que ce seul élément serait suffisant pour discréditer sa candidature auprès des autres pays. Ce qui lui fait dire que «les besoins d’éthique et de transparence vont militer contre cette candidature, et c’est le Sénégal qui va se retrouver perdant, parce que l’on aura mis en avant des considérations de politique politicienne, au détriment de l’intérêt du pays».
Le Quotidien