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Litige autour d’une construction: Farba Ngom traîne en justice trois héritiers de feu Alassane Ndoye

Les héritiers de feu Alassane Ndoye ont fait face au juge du Tribunal de Grande Instance de Dakar pour répondre des chefs d’«opposition par voies de fait à des travaux autorisés par les autorités compétentes, et outrage à commandant de la force publique dans l’exercice de ses fonctions ». Les héritiers réclament la propriété sur un terrain sis à Ouakam, appartenant au député Farba Ngom.


Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Novembre 2020 à 08:25 | | 0 commentaire(s)|

Litige autour d’une construction: Farba Ngom traîne en justice trois héritiers de feu Alassane Ndoye
« Le député Farba Ngom abuse de son pouvoir. Il se trouve au centre de tous les scandales fonciers du pays. La DSCOS est le gardien de Farba Ngom. Elle a passé la nuit là-bas pour surveiller le chantier dont le terrain appartient aux héritiers d’Alassane Ndoye. Les travaux ont débuté pendant la nuit. Nous sommes tous vulnérables face à Farba Ngom, qui est un homme du pouvoir. »

D’après le quotidien «« L’As » qui relaie l’info, c’est en ces termes qu’a débuté l’avocat de la défense, Me Ciré Clédor Ly qui défendait Médoune Diop, Oumar Ndoye et Ababacar Guèye. Ces derniers sont attraits à la barre des flagrants délits de Dakar, pour «opposition par des voies de fait à des travaux autorisés par les autorités compétentes et outrage à commandant de la force publique dans l’exercice de ses fonctions ».

Selon la robe noire, le délit d’opposition à des travaux autorisés n’est pas caractérisé. S’expliquant, il soutient que l’autorisation d’effectuer des travaux ou de construire n’a pas été établie, car les travaux ne sont pas d’intérêt public. Ils appartiennent à un particulier et l’article 410 du code de procédure pénale n’a pas pour vocation de protéger des particuliers, s’est-il justifié.

De l’avis de Me Ly, ses clients ont servi une citation directe au « bras droit » du président de la République devant la Chambre Correctionnelle. « Malheureusement, Farba Ngom refuse de répondre à la convocation », a-t-il déploré. Ainsi, le conseil plaide la relaxe en faveur de ses clients.

Par contre, le chef de chantier Mamadou Doumbouya a donné une autre version à la police. Selon lui, ce jour-là, un jeune du quartier est venu lui demander s’il n’a pas reçu un papier lui interdisant de poursuivre les travaux.

Après lui avoir répondu par la négative, ce dernier lui a fait savoir qu’il allait revenir avec des documents. C’est sur ces entrefaites que le chef de chantier lui a conseillé de saisir la DSCOS pour toute réclamation.

« Deux heures plus tard, le jeune homme est revenu avec un groupe d’individus pour envahir le chantier et empêcher la poursuite des travaux. Ne se limitant pas là, ils ont refusé que le chauffeur de camion décharge des briques sur les lieux », a soutenu le chef de chantier dans le procès-verbal. Par la suite, le renfort des gendarmes est venu. Moment où les prévenus ont tenu des propos outrageants à l’encontre du commandant de la gendarmerie.

Selon toujours Mamadou Doumbouya, les prévenus ont dit vertement au commandant qu’il était le premier complice de Farba Ngom, de même que le capitaine Faye, avant de les traiter de corrompus. « Le camion ne va rien décharger, car on a remis à votre patron un document qui lui ordonne d’arrêter les travaux», a narré Mamadou Doumbouya à l’enquête.

Devant le prétoire, les prévenus ont nié les faits qui leur sont reprochés. Médoune Diop souligne que c’est le litige foncier à Ouakam qui les oppose au député Farba Ngom. « Le terrain nous appartient. Ils ont démoli notre mur et ont entamé leur construction», a-t-il dénoncé.

Son acolyte Ababacar Guèye reconnaît qu’ils se sont opposés au déchargement des briques et à la reprise des travaux. Omar Ndoye prétend que le dossier est monté de toutes pièces. Dans son réquisitoire, le ministère public a requis l’application de la loi. En rendant son verdict, le Tribunal a renvoyé les prévenus des fins de la poursuite sans peine ni dépens.