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Litige foncier à Dougar : Les populations exigent l’arrêt des travaux et alertent l'Etat

Les populations des villages de Dougar ont tenu un point de presse pour faire part de leur opposition à la poursuite des travaux du projet « Une famille, un toit » sur leurs champs. A la faveur du dernier rapport sur les conflits fonciers et communautaires, les impactés de Dougar tiennent à préciser qu’ils ne sont pas contre le projet, mais contre l’occupation d’un site qui n’est pas mentionné dans le décret présidentiel qui affecte les terres au projet.


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Mars 2021 à 08:36 | | 0 commentaire(s)|

Litige foncier à Dougar : Les populations exigent l’arrêt des travaux et alertent l'Etat
L es populations de Dougar continuent de s’opposer à la société Peacock Investment, qui pilote le projet « Une famille un logement ». Devant la presse, ce dimanche, elles ont dénoncé l’interdiction de leur marche de protestation par les autorités préfectorales. Elles ont encore lancé un avertissement à la société pour l’arrêt immédiat des travaux en cours sur le site qui leur appartient et le retour au site clairement délimité dans le décret 2010 signé par le président Abdoulaye Wade. L’objet du conflit porte sur une superficie de plus de 74 ha qui étaient des exploitations agricoles pour les paysans de Dougar, dans la commune de Diamniadio.


A en croire les populations, ces champs leur ont été « arrachés » par la Société Peacok Investment dans le cadre du projet « Une famille un toit », un projet initié sous le magistère de l’ancien président Abdoulaye Wade, en 2010. Mais aujourd’hui, il se trouve que le site initialement retenu à côté de la cité de l’administration derrière l’hôpital Diamniadio, a été déplacé sur le site occupé par les paysans des 07 villages de Dougar, qui est aujourd’hui au cœur du conflit foncier avec les promoteurs marocains qui se sont engagés pour le projet après le retrait des Malaisiens.

Les habitants de Dougar, regroupés autour du cadre d’échanges, de réflexion et d’action pour le développement de Dougar (CERAD) parlent d’un faux dans le titre brandi par les promoteurs pour s’accaparer de leurs terres.

Selon Daouda Faye, coordonnateur du CERADD, « en 2010, le ministre de l’Economie et des Finances avait produit un rapport de présentation dans laquelle il était clairement indiqué que le site initialement prévu pour abriter le projet malaisien, a été retenu et attribué à Peacock Investment pour le projet « Une famille, un toit », pour une superficie de 80 hectares. Le décret signé par le président Abdoulaye Wade en 2010, vient confirmer ce rapport de présentation. Mais malgré tout, des promoteurs véreux ont préféré quitter le site initialement prévu, pour venir déloger de pauvres paysans et s’accaparer de leurs terres ».

Dans le même sillage, Mme Diop Diour, promotrice immobilière et mandataire des populations victimes assure que « Peacock Investment sait très bien que les papiers dont il dispose, ne lui permettent pas de s’installer sur ce site. Car, la localisation et la superficie ne correspondent pas. La superficie ne fait pas 80 hectares mais 72 hectares et quelques et elle englobe les cimetières de Dougar Lossa vieux de plus de 40 ans ». C’est fort de cela que les populations de Dougar ont été surprises par l’irruption d’engins accompagnés par des éléments de la Dscos venus détruire des champs, des maisons en construction, des fondations, des maisons habitées, le domaine de trois hectares de la famille Abass Sall ainsi qu’une boulangerie.

Les réactions qui avaient suivi, avaient entraîné l’arrestation de 49 jeunes de la localité. Devant la presse, ces populations disent prendre à témoin l’opinion nationale pour faire comprendre qu’elles ne sont pas contre le projet mais ne veulent pas de son implantation qui n’est dans le rapport de présentation, ni dans le décret signé par le président Abdoulaye Wade, et qui plus est, appartient aux paysans.

Tout cela, disent-elles, est fait « sur la base d’un autre titre foncier fictif de 86 hectares qui a été collé au site en question, c’est le 84 57 et ce qui est bizarre, c’est que ce titre prend une partie du terrain municipal de Dougar Lossa qui a obtenu une délibération du temps de la communauté rurale. Il englobe aussi les cimetières de Dougar Peulh, les deux mosquées, les deux centres de formation qui sont en construction sur la route de Diamniadio, le centre de formation en aviculture et le centre de formation en tourisme. Comment un président peut-il autoriser un promoteur ? », explique Daouda Faye.

Aujourd’hui, les populations concernées applaudissent la mention faite sur leur cas par le nouveau rapport produit par le gouvernement sur les litiges fonciers et communautaires.

Toutefois, elles notent une petite « inadéquation » dans le libellé et tiennent à la souligner : « la population de Dougar n’est pas d’accord sur le projet Peacock Investment ».

Au contraire, elles sont d’accord avec le projet, mais pas sur le site ciblé parce que « Peacock Investment ne dispose d’aucun papier qui lui permette de s’installer sur ce site ».






Sud Quotidien