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Locales 2014 : Le mirage d'une victoire ! - Par Alioune Badara Niang

Rédigé par leral.net le Mardi 1 Juillet 2014 à 09:29 | | 4 commentaire(s)|

Locales 2014 : Le mirage d'une victoire ! - Par Alioune Badara Niang
On s'entend, la joute politique n'est pas, à toutes les occasions, une partie de plaisir. Le jeu est brutal, et la défaite, dévastatrice. D’une part, nous sommes déçus des résultats engrangés par Benno Bokk Yakaar (BBY) mais soulagés très fortement de la respiration de la démocratie Sénégalaise qui a encore démontré qu’elle est une démocratie majeure, d’autre part.

Avec l’échec de plusieurs candidats du pouvoir dans leurs fiefs respectifs, c’est le lien de confiance entre le chef de l’Etat Macky Sall et le peuple qui n’a pas tenu devant la puissante soufflerie de la machine à démagogies de l’opposition et des dissidents.

Même s’il serait bien présomptueux, juste après moins de 48 heures du verdict des urnes, d’en dégager une analyse rigoureuse, il reste toutefois que certaines choses sont claires.

Tout d’abord, il n’est pas faux d’affirmer que c’est plus la coalition Benno Bokk Yakaar, dans la division, qui a perdu les locales que l’opposition qui l’a gagnée. Avec leurs positions fugaces, leurs postures douteuses, leurs propositions jetables, le camp Présidentiel et ses alliés n’avaient aucune chance de sortir victorieux de ces empoignades.

Aussi, nous ne pouvons passer sous silence l’erreur stratégique grave commise durant la campagne par ces candidats, sans réelle base politique ni affective, en voulant faire passer leur ressentiment personnel avant les intérêts des électeurs. Cela ne pouvait prospérer car les locales sont véritablement des consultations de quartier, donc de voisins, d’amis et de familles. C’est à croire, comme des novices, qu’ils n’avaient ni le profil ni l’expérience de ce type d’élection.

L’opposition et les autres coalitions dissidentes ont bien joué leurs cartes en profitant des grosses failles des investis de Benno, donc du pouvoir, totalement dépourvus de légitimité, de carrure et surtout de charisme. C’est à ce Benno-là, arrogant, intéressé et imbu, que les électeurs ont sciemment tourné le dos ce 29 juin mais pas au Président de la République Macky Sall.

Par conséquent, l’échec des candidats de la coalition au pouvoir ne peut être aucunement interprété comme une sanction contre le chef de l’Etat. Il n’y a pas la moindre once de vérité dans cette manière de lire les résultats. Aussi, une telle lecture revient à confirmer à quel point l’inquisition médiatique est omniprésente dans nos sociétés d’aujourd’hui.

Le Président Macky Sall n’a aucune responsabilité directe dans cette défaite car n’ayant jamais été impliqué dans le processus. Il s’est toujours élevé au-dessus de la mêlée sans posture partisane car il s’agissait d’élire des maires et autres conseillers municipaux et pas un Président de la République.

Il est vrai que l’électorat a ouvert grand les fenêtres pour changer d’air et le peuple sénégalais a prouvé sa maturité politiquement parlant et qu'il sait avec pertinence distribuer ses votes aux différentes élections depuis belle lurette.

Nul doute que le Président de la République Macky Sall, en homme politique aguerri et averti, fera une bonne analyse de la donne pour prendre acte de l’humeur des Sénégalais et tirer les conséquences de ce rendez-vous manqué avec le peuple.

En toute logique politique, des têtes devraient être sacrifiées, celles-ci sont probablement déjà désignées et cette purge devra profiter à renforcer ceux qui ont été élu et les autres responsables restés dans l’ombre, qui n’ont jamais grenouillé et dont l’heure a sonné.

La décision personnelle du député et non moins vice –président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô de rendre le tablier est méritoire même si, pour son cas, quitter la scène politique de façon dramatique après avoir consacré sa vie pour le rayonnement de la ville Sainte de Touba, nous attriste particulièrement mais la politique est ainsi faite avec des moments de grande joie et d’autres d’amères déceptions.

Le Président Macky Sall pourra, même s’il juge que la situation l’exige, remanier le gouvernement en nommant un 1er ministre à la personnalité forte et qui aurait une légitimité politique propre, auquel il donnerait une seule mission, celle de mettre en place un gouvernement de combat pour la Présidentielle de 2017.
Certes, le camp présidentiel a essuyé une contreperformance mais cela constitue-t-il un vrai triomphe pour l’opposition ? Nous pensons que non.

D’abord, avec un taux d’abstention très élevé (62%), la victoire n'est pas si éclatante que cela. Par conséquent, il n'y a pas de quoi pavoiser !

Aussi, en dehors de la coopération internationale, il ne faut pas perdre de vue que le soutien de l’Etat central est incontournable pour le bon fonctionnement des mairies et autres communes. L’état famélique de leur budget constitué pour l’essentiel de taxes et de patentes, ne peut suffire pour assurer la réalisation de projets structurants. Donc, il faudra compter sur la collaboration du pouvoir, donc du Président Macky Sall, pour l’exécution des programmes de développement des collectivités locales. En langage clair, c’est l’ère de la cohabitation qui s’ouvre avec ses lourdeurs et conflits politiques.

Concernant les responsables politiques défaits du camp présidentiel, il leur faudra redoubler d’humilité, d’accessibilité et surtout de proximité vis-à-vis des militants comme l’est le Président de la République.
A présent le seul mot d’ordre qui tienne, c’est reculer pour mieux sauter, resserrer les rangs et, derrière le chef de l’Etat, travailler davantage pour l’atteinte des aspirations et besoins des Sénégalais.

Il faut retenir que rien n’est joué car encore trois années (oui, c’est fixe maintenant …) nous séparent de la Présidentielle donc suffisant pour préparer un livre blanc avec l’ensemble des réalisations effectuées sous la gouvernance de Macky Sall et qui lui donneront sans trop d’atomes crochus un second quinquennat.

En attendant, ce qui est sûr, cette alerte quoique significative ne peut faire que le Président Macky Sall se retrouve « à poil » politiquement ! Le penser même n’est que de la pure délusion.
Allez, au boulot … !

badaraniangjunior@gmail.com