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Loi antigays en Ouganda: Un journal publie les noms de 200 homosexuels

Rédigé par leral.net le Mardi 25 Février 2014 à 21:00 | | 0 commentaire(s)|

Un journal ougandais a publié mardi les noms de 200 personnalités qu’il prétend homosexuelles, au lendemain de la promulgation d’une loi qui durcit la déjà sévère répression de l’homosexualité en Ouganda, laissant craindre une recrudescence des actes homophobes largement répandus.


Loi antigays en Ouganda: Un journal publie les noms de 200 homosexuels
Parmi les noms publiés – tous relativement connus en Ouganda – figurent quelques homosexuels affirmés, mais la grande majorité des personnes nommées – dont des défenseurs de la cause homosexuelle – n’ont jamais exprimé publiquement leur préférence sexuelle.

« La chasse aux sorcières médiatique est de retour », a tweetté Jacqueline Kasha, célèbre militante de la cause homosexuelle en Ouganda, dont le nom avait été publié en octobre 2010 dans un autre tabloïd local – Rolling Stone – au côté de ceux de 100 prétendus homosexuel(le)s, sous le titre « Pendez-les! ».

Les relations homosexuelles étaient déjà passibles de la prison à vie en Ouganda, mais la nouvelle loi promulguée lundi par le président Yoweri Museveni prohibe notamment la « promotion » de l’homosexualité et oblige à dénoncer quiconque s’affiche homosexuel(le).
Suspension de certaines aides

Les observateurs craignent qu’elle n’encourage harcèlement et violences déjà répandus dans le pays où l’homophobie est alimentée par les puissantes Eglises évangéliques.

Lundi, la police a dû rappeler à la population qu’elle n’avait pas à faire justice ou à appliquer la loi elle-même, après l’arrestation à Kampala de six hommes qui forcaient à se déshabiller des femmes court vêtues, en vertu d’une loi antipornographie promulguée en février qui interdit notamment les vêtements « provocants ».

Même si ses dispositions les plus controversées – qui prévoyaient la peine de mort dans certains cas – ont été abandonnées, cette loi a suscité de sévères critiques des défenseurs des droits de l’Homme et des homosexuels, ainsi que de nombreux partenaires occidentaux de l’Ouganda.

Les Etats-Unis, allié-clé de Kampala, avaient fait savoir que la promulgation de la loi allait « compliquer les relations » entre les deux pays. Les Pays-Bas, la Norvège et le Danemark ont dès lundi annoncé la suspension de certaines de leurs aides à l’Ouganda. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a demandé mardi au gouvernement ougandais d’amender ou de supprimer dès que possible la loi.

Rmc