(Envoyé spécial à Accra) - Le législateur sénégalais est interpellé. La loi sur la santé de la reproduction votée en 2005, et jusque-là sans décret d’application, interdit formellement l’avortement. Mais les cas de viol et d’inceste sont venus poser un problème de conscience aux acteurs de la santé de la reproduction. En effet, les principaux résultats issus de l’enquête sur ‘l’Evaluation stratégique des avortements à risque au Sénégal’ ont montré un besoin de plus en plus pressant d’extension et d’incorporation du viol et de l’inceste dans la loi sur l’avortement.
En présentant les résultats de cette enquête à Accra, lors de la conférence internationale sur les avortements à risque en Afrique tenue du 8 au 11 novembre, le responsable du bureau de recherche de la Division de la santé de la reproduction (Dsr), le docteur Cheikh Tidiane Niang, représentant le chef de la division le Dr Bocar Daff, affiche plus que jamais son optimisme. Ces cas que constituent le viol et l’inceste devraient obliger le législateur à réviser la loi sur la Santé de la reproduction. En donnant ainsi son point de vue, le Docteur Niang milite pour une loi sur l’avortement, en cas d’inceste et de viol. Parce que, dit-il, cela permettrait de réduire toutes les conséquences relevées avec les avortements à risque. Ces derniers sont pratiqués par un personnel non qualifié dans des zones insécures, entraînant des complications qui peuvent aboutir à la mort de la femme.
Au niveau de la Division de la santé de la reproduction, les cas d’avortements à risque reçus sont tellement compliqués que ses responsables se disent qu’il aurait été plus simple d’agir en amont pour résoudre ce problème. Ces actions reviendraient à sensibiliser par rapport à la grossesse et donner la chance à toutes ces filles, particulièrement les adolescentes qui constituent la principale cible des cas de viol et d’inceste. ’On devrait leur permettre d’avoir accès à des services d’avortement adéquats et sûrs, leur permettant de se débarrasser de cette grossesse, de cette honte sociale’, indique le responsable du bureau de recherche en santé de la Dsr.
Pourtant, le Sénégal n’en est pas à sa première tentative d’incorporer le viol et l’inceste dans la loi sur l’avortement. Il y a cinq ans, lorsque la loi sur la santé de la reproduction était sur la table des députés, cet aspect relatif à l’inceste et au viol figurait dans le texte. Mais les députés avaient demandé le retrait pur et simple de ce court passage, sans quoi ils ne voteraient pas la loi dans toute son intégralité. Finalement, c’est ce qui été fait, puisque le vote de la loi sur la Sr devait permettre aux acteurs de pratiquer en toute sécurité.
Mais aujourd’hui, la question est remise sur la table. Certainement les mentalités ont changé et les populations ont exprimé le besoin à travers l’enquête menée au niveau de la Dsr. Les responsables de cette division comptent mener des activités de plaidoyer à l’endroit des autorités administratives, religieuses et coutumières pour arriver à cette loi sur l’avortement en cas d’inceste et de viol. Cette loi permettra à beaucoup de femmes de bénéficier d’un avortement dans des conditions saines et sécurisées.
Quant à l’autorisation d’un avortement, elle relève d’un véritable parcours du combattant. Elle ne doit se faire que si la vie de la femme enceinte est en danger. Pour cela, il faudra obtenir l’avis de trois experts différents en plus de l’autorisation du procureur.
Cette étude sur l’évaluation stratégique a été menée en vue d’améliorer la situation concernant les avortements à risque au Sénégal. A travers cette enquête, la Dsr a décelé les différents facteurs qui sont à l’origine de ces avortements à risque et jugé de la qualité des soins après avortement au Sénégal.
Dans la capitale ghanéenne, le débat sur l’autorisation de l’avortement préoccupe les participants à cette conférence. Des différentes interventions, découle une volonté ferme d’autoriser les avortements médicalisés. Autrement dit des avortements qui sont effectués dans des conditions saines et par un personnel de santé qualifié.
Issa NIANG
Source Walfadjri
En présentant les résultats de cette enquête à Accra, lors de la conférence internationale sur les avortements à risque en Afrique tenue du 8 au 11 novembre, le responsable du bureau de recherche de la Division de la santé de la reproduction (Dsr), le docteur Cheikh Tidiane Niang, représentant le chef de la division le Dr Bocar Daff, affiche plus que jamais son optimisme. Ces cas que constituent le viol et l’inceste devraient obliger le législateur à réviser la loi sur la Santé de la reproduction. En donnant ainsi son point de vue, le Docteur Niang milite pour une loi sur l’avortement, en cas d’inceste et de viol. Parce que, dit-il, cela permettrait de réduire toutes les conséquences relevées avec les avortements à risque. Ces derniers sont pratiqués par un personnel non qualifié dans des zones insécures, entraînant des complications qui peuvent aboutir à la mort de la femme.
Au niveau de la Division de la santé de la reproduction, les cas d’avortements à risque reçus sont tellement compliqués que ses responsables se disent qu’il aurait été plus simple d’agir en amont pour résoudre ce problème. Ces actions reviendraient à sensibiliser par rapport à la grossesse et donner la chance à toutes ces filles, particulièrement les adolescentes qui constituent la principale cible des cas de viol et d’inceste. ’On devrait leur permettre d’avoir accès à des services d’avortement adéquats et sûrs, leur permettant de se débarrasser de cette grossesse, de cette honte sociale’, indique le responsable du bureau de recherche en santé de la Dsr.
Pourtant, le Sénégal n’en est pas à sa première tentative d’incorporer le viol et l’inceste dans la loi sur l’avortement. Il y a cinq ans, lorsque la loi sur la santé de la reproduction était sur la table des députés, cet aspect relatif à l’inceste et au viol figurait dans le texte. Mais les députés avaient demandé le retrait pur et simple de ce court passage, sans quoi ils ne voteraient pas la loi dans toute son intégralité. Finalement, c’est ce qui été fait, puisque le vote de la loi sur la Sr devait permettre aux acteurs de pratiquer en toute sécurité.
Mais aujourd’hui, la question est remise sur la table. Certainement les mentalités ont changé et les populations ont exprimé le besoin à travers l’enquête menée au niveau de la Dsr. Les responsables de cette division comptent mener des activités de plaidoyer à l’endroit des autorités administratives, religieuses et coutumières pour arriver à cette loi sur l’avortement en cas d’inceste et de viol. Cette loi permettra à beaucoup de femmes de bénéficier d’un avortement dans des conditions saines et sécurisées.
Quant à l’autorisation d’un avortement, elle relève d’un véritable parcours du combattant. Elle ne doit se faire que si la vie de la femme enceinte est en danger. Pour cela, il faudra obtenir l’avis de trois experts différents en plus de l’autorisation du procureur.
Cette étude sur l’évaluation stratégique a été menée en vue d’améliorer la situation concernant les avortements à risque au Sénégal. A travers cette enquête, la Dsr a décelé les différents facteurs qui sont à l’origine de ces avortements à risque et jugé de la qualité des soins après avortement au Sénégal.
Dans la capitale ghanéenne, le débat sur l’autorisation de l’avortement préoccupe les participants à cette conférence. Des différentes interventions, découle une volonté ferme d’autoriser les avortements médicalisés. Autrement dit des avortements qui sont effectués dans des conditions saines et par un personnel de santé qualifié.
Issa NIANG
Source Walfadjri