Le Royaume-Uni prépare le terrain de la redéfinition de ses liens avec l'Union européenne. Le ministre des Affaires étrangères, William Hague, a annoncé jeudi le lancement d'un vaste audit de l'impact de l'Europe sur la société et l'économie britanniques. Ce processus inédit débutera à l'automne et durera jusqu'à la fin de 2014. Durant ces deux ans, tous les aspects imaginables des conséquences de l'appartenance de Londres à l'Union seront analysés par le détail. Sous la coordination du Foreign Office, chaque ministère sera amené à consulter les corps constitués afin de déterminer à quel point la vie des citoyens et des entreprises britanniques dépend de décisions prises à Bruxelles.
Une consultation pourrait s'imposer
Ce rapport «technique» sur «l'équilibre des pouvoirs» ne rendra pas de conclusions ou de recommandations sur le rapatriement éventuel de compétences de Bruxelles vers Londres. Une revendication récurrente de nombreux membres du Parti conservateur au pouvoir et d'autres formations politiques souverainistes. Même le gouvernement de David Cameron ne fait pas mystère de sa volonté de s'affranchir de Bruxelles sur des sujets comme le temps de travail ou de décisions de la Cour européenne des droits de l'homme sur l'expulsion d'immigrés illégaux.
L'audit vise à dépassionner le débat politique, pour servir ensuite de base à une renégociation de la place du Royaume-Uni en Europe. «Il y a tellement de nervosité et de débats sans fin sur l'influence néfaste de Bruxelles qu'il peut être utile d'obtenir des réponses précises en vue d'une meilleure compréhension de la réalité», souligne Mats Persson, directeur du think-tank Open Europe.
Cette annonce intervient alors que la pression pour l'organisation d'un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union ne cesse de croître. Cameron lui-même, qui avait jusque-là écarté cette option, a récemment donné du grain à moudre à sa minorité eurosceptique en admettant qu'une telle consultation puisse s'imposer. L'audit a été annoncé au lendemain de la publication du livre blanc d'un groupe de tories eurosceptiques listant les compétences européennes dont ils demandent le retour à Londres.
Gagner du temps
Cette démarche permet au gouvernement de gagner du temps en leur donnant l'impression qu'il se penche sur la question, tout en repoussant la perspective d'un référendum à après les élections prévues en 2015. «Je ne pense pas trop m'avancer en estimant peu probable que les débats sur l'Europe s'interrompent pendant l'audit», ironise cependant un responsable du Foreign Office.
Le rejet de l'Europe semble gagner du terrain de façon inéluctable en Grande-Bretagne. «Nous marchons les yeux fermés vers un référendum et il n'y a aucune raison d'espérer une victoire du oui au maintien dans l'Union», se désole Paddy Ashdown, ancien leader du Parti libéral-démocrate centriste, allié aux conservateurs dans la coalition gouvernementale. «Nous allons avoir un référendum, cela ne fait aucun doute, et cela va diviser nos partis», renchérit la conservatrice Pauline Neville-Jones.
Par Florentin Collomp
Une consultation pourrait s'imposer
Ce rapport «technique» sur «l'équilibre des pouvoirs» ne rendra pas de conclusions ou de recommandations sur le rapatriement éventuel de compétences de Bruxelles vers Londres. Une revendication récurrente de nombreux membres du Parti conservateur au pouvoir et d'autres formations politiques souverainistes. Même le gouvernement de David Cameron ne fait pas mystère de sa volonté de s'affranchir de Bruxelles sur des sujets comme le temps de travail ou de décisions de la Cour européenne des droits de l'homme sur l'expulsion d'immigrés illégaux.
L'audit vise à dépassionner le débat politique, pour servir ensuite de base à une renégociation de la place du Royaume-Uni en Europe. «Il y a tellement de nervosité et de débats sans fin sur l'influence néfaste de Bruxelles qu'il peut être utile d'obtenir des réponses précises en vue d'une meilleure compréhension de la réalité», souligne Mats Persson, directeur du think-tank Open Europe.
Cette annonce intervient alors que la pression pour l'organisation d'un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union ne cesse de croître. Cameron lui-même, qui avait jusque-là écarté cette option, a récemment donné du grain à moudre à sa minorité eurosceptique en admettant qu'une telle consultation puisse s'imposer. L'audit a été annoncé au lendemain de la publication du livre blanc d'un groupe de tories eurosceptiques listant les compétences européennes dont ils demandent le retour à Londres.
Gagner du temps
Cette démarche permet au gouvernement de gagner du temps en leur donnant l'impression qu'il se penche sur la question, tout en repoussant la perspective d'un référendum à après les élections prévues en 2015. «Je ne pense pas trop m'avancer en estimant peu probable que les débats sur l'Europe s'interrompent pendant l'audit», ironise cependant un responsable du Foreign Office.
Le rejet de l'Europe semble gagner du terrain de façon inéluctable en Grande-Bretagne. «Nous marchons les yeux fermés vers un référendum et il n'y a aucune raison d'espérer une victoire du oui au maintien dans l'Union», se désole Paddy Ashdown, ancien leader du Parti libéral-démocrate centriste, allié aux conservateurs dans la coalition gouvernementale. «Nous allons avoir un référendum, cela ne fait aucun doute, et cela va diviser nos partis», renchérit la conservatrice Pauline Neville-Jones.
Par Florentin Collomp