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Lorsque Sarkozy réécrit l’histoire

Rédigé par leral.net le Mercredi 18 Avril 2012 à 21:57 | | 0 commentaire(s)|

LERAL.NET Alors qu’il a été à la tête de la coalition internationale qui a mené une croisade contre le guide libyen à la faveur du Printemps arabe, Sarkozy, comme s’il cherchait à réécrire l’histoire, veut se débarrasser de tout lien avec Kadhafi. Des explications qui l’amènent à se contredire dans ses différentes déclarations sur ses relations avec l’ex-guide libyen.(crédit photos AFP)


Lorsque Sarkozy réécrit l’histoire
"Permettez-moi de vous dire que s’il y a un chef d’Etat qui, dans le monde, n’a pas frayé avec M. Kadhafi et est responsable de son départ et de ce qui lui est arrivé, je pense peut-être que c’est moi".

Sur France Inter, mardi 17 avril, Nicolas Sarkozy a cherché à minimiser les liens tissés, au début de son quinquennat, avec le régime du colonel Kadhafi. Un régime qu’il a effectivement combattu en 2011, dans la foulée des révolutions arabes, en prenant la tête de la coalition internationale contre la dictature libyenne et en soutenant les insurgés.

Mais, mardi, le président-candidat a démenti catégoriquement avoir cherché à vendre à Tripoli une centrale nucléaire, comme l’affirme l’ex-patronne du groupe Areva, Anne Lauvergeon, qui assure dans un livre que les négociations ont duré jusqu’à l’été 2010. "C’est mensonge éhonté, s’est emporté M. Sarkozy. Il n’a jamais été question de vendre une centrale à M. Kadhafi."

Des affirmations pourtant aisément démenties par... les discours de M. Sarkozy, disponibles sur le site de l’Elysée. Le 3 juillet 2008, le chef de l’Etat affirme : "Je sais qu’il y a des gens et des pays qui se disent : n’est-ce pas un peu dangereux de proposer le nucléaire civil à des pays comme l’Algérie, les Emirats arabes unis, ou la Libye ? Ce qui serait vraiment dangereux, ce serait de leur refuser. D’abord parce qu’on donnerait raison à l’Iran qui fait croire que l’Occident refuse par principe le nucléaire à des pays musulmans. Mais aussi parce que chaque baril de pétrole et chaque mètre cube de gaz économisé sur la planète (...) c’est un peu moins d’effet de serre".

UN ACCORD FRANCO-LIBYEN SUR LE NUCLÉAIRE DÈS JUILLET 2007

Et cette théorie fut mise en application avec le colonel Kadhafi. Ainsi, ce commmuniqué du ministère des affaires étrangères, en date du 8 juillet 2009, faisant état de la signature par Alain Joyandet, alors secrétaire d’Etat à la coopération, d’un "accord de coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire avec Abdelaati Ibrahim el Obeidi, ministre libyen des affaires européennes".

Ce document rappelle explicitement que cet accord fait suite à un "premier mémorandum d’entente", "signé à l’occasion du déplacement du président de la République française à Tripoli, le 25 juillet 2007 qui prévoyait la conclusion d’un accord de coopération "pour le développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire".

Le document en question est consultable sur le web. Cosigné par le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner et son homologue Mohamed Chalgam, il prévoit "d’autoriser les institutions et entreprises industrielles des deux pays à œuvrer conjointement en vue de la réalisation de projets de production d’énergie nucléaire et de dessalement de l’eau, ainsi que d’autres projets de développement liés à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique".

Ce projet nucléaire a été poursuivi. Le 21 octobre 2010, moins d’un an avant la chute du régime de Kadhafi, le ministre français de l’industrie, Christian Estrosi, signait à Tripoli un partenariat stratégique prévoyant toujours l’ouverture de négociations pour la construction d’une centrale nucléaire.

EN 2009, KADHAFI ÉTAIT "DEVENU FRÉQUENTABLE"

Du reste, la France a "frayé" régulièrement avec le régime de Tripoli avant sa chute. Le 11 juin 2010, un décret ratifiait ainsi un accord de coopération "en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité organisée".

L’année précédente, en septembre 2009, Alain Joyandet se rendait à Tripoli pour célébrer le 40e anniversaire de la révolution libyenne et donc les 40 ans de pouvoir de Muammar Kadhafi. Dans le JDD, il jugeait que ce dernier était "devenu fréquentable". Et n’hésitait pas à affirmer : "Si des avions de chasse doivent être vendus, autant que ce soit la France qui les vende."

Source le monde.fr
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